28 mars 2016

The Book of Ivy, tome 1






         Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu.
Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.
J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.
Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…
Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.

Née pour trahir et faite pour tuer… Sera-t-elle à la hauteur ? À la fois histoire d’amour torturée, thriller psychologique et dystopie cruelle, The Book of Ivy vous entraîne dans un compte à rebours haletant dont vous ne sortirez pas indemnes.




            Tiré au hasard dans le challenge Choisir la prochaine lecture de sa PAL, ce livre est un peu tombé par dépit dans ma PAL, offert par une amie qui n’a pas encore compris (malgré toutes nos discussions « houleuses » sur le sujet) que la Dystopie d’aujourd’hui n’avait pas vraiment mon aval. Elle m’a donc achetée les deux premiers volumes de cette saga et, si je lui ai déjà sauté une fois au cou pour cette surprise (l’intention touchante est le plus important, selon moi), je le referai une deuxième fois au vu de la qualité de ce premier tome !

       Comme toujours dans ce genre littéraire, le lecteur est brutalement projeté dans un univers qu’il ne maîtrise pas aux côtés d’Ivy Westfall, petite fille du fondateur de la communauté. Très vite, elle va tenter de nous pointer du doigt les défauts de cette société post-apocalyptique, alors qu’elle se voit unie sa vie à Bishop, fils unique du maire actuel, en un mariage arrangé afin de soutenir un semblant de paix entre ses deux formes de pouvoir.
       Mais très vite, alors qu’on en apprend peu sur le décor de cet univers, Ivy va se rendre compte des travers de son éducation, elle qui a quasiment été conditionnée depuis la mort de sa mère pour obtenir la vengeance tant désirée par son père et sa sœur : récupérer le pouvoir en tuant le maire et sa famille, le nouvel époux y compris. Cependant, Ivy va se rendre compte de l’injustice de cette « séparation » et va devoir chercher un équilibre entre ses origines et ses envies, même si cela doit la pousser sur le chemin de la marginalité.

       Comme j’ai déjà pu le dire, je regrette que les événements historiques qui ont poussé cette société dans ses retranchements soient évoqués de manière si expéditive : un petit chapitre tenant sur quelques pages, avec quelques rappels au fil de l’intrigue, basta. J’ai trouvé que cela manquait de force, d’autant plus que tout s’est déroulé il y a moins d’un siècle. Or là, nous évoluons dans le quotidien d’habitants qui semblent avoir oublié ce que leurs aïeules ont traversé, et je trouve cela dommage.

       En revanche, si je fus sur la défensive en ce qui concerne la relation entre Bishop et Ivy, je fus agréablement surprise. Je m’attendais à ce que les choses se fassent brutalement sans laisser le temps de faire son œuvre dans l’évolution des sentiments. Or, nous découvrons un personnage masculin tendre et réservé. Marginal et incompris, Bishop a du traversé une enfance désertée de tout amour, où les amis ne cherchaient son contact que pour obtenir les faveurs du fils du maire, où la mère frigide souhaitait forger le caractère de son fils en délaissant tout comportement maternel. Sa confiance n’en est que plus difficile à obtenir, et on éprouve de la compassion envers ce loup blessé tout au long de l’intrigue.
       Ivy est quant à elle plus déterminée. Contrôlée même de loin par sa famille, elle ne peut se permettre de prendre le temps de réfléchir par elle-même, cherchant à exceller dans sa mission pour obtenir les faveurs de son père, lui qui n’a jamais su lui montrer son amour autrement que par l’appréciation du devoir accompli. Cela rappelle étrangement la situation de Bishop, si bien que…
… Lui si réfléchi et Ivy si impulsive, ils forment à eux deux un ménage que tout sépare mais parfaitement complémentaire, apte à survivre à toutes sortes d’épreuves. On se prend à espérer pour eux sans même s’en rendre compte, et personnellement ce n’est qu’à la fin que j’ai compris à quel point je m’étais attachée à eux, à leur tâtonnement sentimental.
      
       Ce roman est également l’occasion de pointer du doigt des inégalités dans notre société, telle que le statut des femmes, la violence conjugale mais également l’affirmation de soi et l’importance du libre-arbitre.

       La fin est un peu trop prévisible, mais elle n’en est pas moins appréciable. Ivy se cherche tout au long de l’intrigue et si elle parvient à se trouver enfin, elle découvre en même temps le prix de ses choix. Une fin particulièrement touchante donc, qui confirme l’idée que cette dystopie sort des sentiers battus d’un genre bien trop foulé et ressassé.

       Le style porte l’ensemble sur une note légère et entraînante, portée par une perception interne à la première personne qui nous conduit tout droit dans les pensées d’Ivy, donnant fenêtre sur cour sur la progression de son évolution et accroissant l’attachement du lecteur qui ne peut qu’en découler.

       En conclusion, ce fut une agréable surprise avec cette dystopie qui sort des sentiers battus. Les personnages prennent le temps de se chercher dans une sorte de tâtonnement sentimental qui laisse le temps au lecteur de s’adapter à ce nouvel environnement et à chacune des personnalités, créant de ce fait un attachement fort et des émotions bienvenues. La plume porte l’ensemble sur une note de légèreté. Le seul bémol repose finalement sur l’absence de décors et de mémos sur le contexte historique, ces petites erreurs empêchent ce livre d’arriver au piédestal du coup de cœur. Un excellent moment à passer !






Les autres titres de la saga :
1. The Book of Ivy
- Saga terminée -


4 commentaires:

  1. Très bonne critique, je m'attendais, moi aussi, au départ à une relation cousue de fil blanc mais il n'en est rien. J'ai vraiment apprécié cette lecture.

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    1. Je vois que nous avons eu les mêmes appréhensions, mais je suis bien contente qu'il n'en fut rien. J'espère à présent que la suite serait à la hauteur de ce premier volume (je suis toujours réservée =D)

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  2. Ah, chouette avis !
    J'avais peur de ce roman avant de le lire, et notamment pour la romance qui en constitue une bonne partie. Comme toi, j'ai été agréablement surprise. A la fois par Bishop, Ivy, et la "lenteur" utilisée par l'auteure pour leur relation.
    Le T2 a été encore meilleur pour moi :)

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    1. Rhaaa, ne m'en dis pas de plus, je ne veux pas succomber à la tentation du tome 2, vu déjà tout ce qui m'attend jusqu'en avril ! XD
      Mais comme toi, j'ai apprécié que l'auteure prenne le temps, c'est une relation qui se construit naturellement, au lieu de venir comme un cheveux sur la soupe. C'est plus crédible et on s'y attache mieux, ça ne peut être que plaisant :) Et comme dit au-dessus, j'espère que la suite sera à la hauteur !

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