L. Dattello est l’artiste peintre le plus doué de sa
génération. Mondialement connu, excentrique, mystérieux et dangereusement
attirant. Profane en matière d’Art, je n’ai jamais entendu parler de lui. Mon
niveau artistique avoisine le zéro. Pour moi, Picasso n’existe qu’en version
diesel ou essence. Et j’exagère à peine.
Lorsque nos trajectoires totalement opposées se croisent,
nos destins vont se confondre autour du secret qu’il garde jalousement.
Ce qu’il attend de moi ? Ce qu’il me trouve ? Je
l’ignore. Tout comme ce que je suis prête à faire pour lui.
Ce livre m’avait tapée dans l’œil alors
qu’il était proposé en partenariat sur Livraddict. N’ayant pas été
sélectionnée, j’ai fini par l’acheter en début d’année et, comme vous pouvez le
constater, il n’a pas fait long feu dans ma PAL.
Je
dois dire que ce n’est pas tant la quatrième de couverture qui m’a interpellée,
plutôt la première. Le bleu étant ma couleur préférée, j’ai été attirée
(subjuguée ?) par toutes ces nuances et je n’ai pas résisté à acquérir
cette petite beauté. Bon, j’attendais tout de même un bon livre, hein, cela va
de soi !
Et
je ne fus pas déçue, même si on trouve facilement mieux sur le marché…
Pictural
nous livre la rencontre de deux êtres torturés qui ne se sentent pas à leur
place dans leur milieu et dans la société en général, deux êtres opposés en
tout et pourtant irrémédiablement attirés par l’autre.
Mais
les secrets et les horreurs vont rythmer la découverte de l’autre et jalonner
leur relation tumultueuse, jusqu’à ce qu’ils finissent chacun par comprendre ce
qui inévitable…
L’émotion
est amplement présente, tenace, folle, nous faisant découvrir l’horreur, puis
la crainte, les petites joies d’un quotidien comblé, la douleur, la perte… Un
flot de sensations que l’on vit au même titre que les personnages. Si j’ai eu
du mal à m’attacher à Astrid tout au long de l’intrigue, j’ai partagé sa
douleur finale et tous les autres sentiments qu’elle a été amenée à ressentir.
En
parallèle se développe également de l’humour, qui vient contrebalancer l’aspect
émotionnel. L’ensemble nous fait franchir le chemin entre sourire et tristesse
avec une facilité déconcertante.
J’ai
également beaucoup aimé l’univers. On nous présente l’Art comme une chose
sacrée, corsée de secrets que les spectateurs les moins respectueux tentent de
percer. Je regrette seulement que ce milieu fermé ne soit pas un peu décrit, cela
aurait été un petit plus dans cette œuvre déjà complète, même si je conçois que
ce ne soit pas l’intérêt premier du livre.
Les
personnages ne sont pas foules dans cette œuvre. Si on croise deux ou trois
personnages à quelques rares reprises, l’auteur focalise son récit sur la
relation Astrid/Léo seulement.
La
première a tout l’archétype de la jeune femme peu sûre d’elle que j’ai du mal à
apprécier. Trempée dans les galères jusqu’au cou, il ne lui sert même plus à
rien de lutter pour tenter de gagner la surface. Et pourtant, tout va basculer
lorsqu’elle rencontrera l’Artiste. Et alors, le lecteur sera témoin de son
changement de personnalité, l’affirmation de ce qu’elle est en réalité.
A
l’inverse, plus l’intrigue se déroule et plus Léo devient un personnage
énigmatique voire renfermé, entretenant le secret sur ses activités, sur son
état de santé et le fameux contrat « La Demande ». On est curieux à
son sujet et cela nous pousse à dévorer ce livre si court.
Le
style n’est pas du tout difficile à appréhender. Léger et fluide, on a
simplement l’impression de lire quelque chose de parlé. Ca peut paraître
compliqué comme notion, mais c’est très simple. L’auteur a écrit comme il a
pensé, et on obtient comme résultat un livre frais, idéal entre deux pavés
indigestes…
En conclusion, si je ne m’attendais pas
à une telle puissance des émotions dans un récit aussi court, ça en aura été
pour mes frais. La plume relate les faits avec une légèreté qui rend l’ensemble
plus émouvant encore, et l’attachement du lecteur ne peut que découler de la
simplicité dont font preuve les deux personnages principaux. Il me manque
pourtant un petit quelque chose pour rendre cette lecture vraiment unique. Il a
au moins le mérite de faire passer un bon moment, en plus d’être marquant.
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