Chaque île a ses légendes et son folklore. Sauvage et fascinante, celle-ci a sa lune rouge.
Deux scientifiques, une jeune fille, un GI, un psychiatre et un journaliste vont s'y intéresser, chacun à leur façon.
Jusqu'à ce que vienne le temps des révélations.
Pourquoi ce livre ? C'est le projet éditorial d'année d'une amie. L'auteur lui a cédé un de ses textes planqué au fond du tiroir et voilà ce qui en ressort : une couverture magnifique et un tirage limité. Sur les 110 imprimés, j'ai le 49e numéro. Et j'en suis fière.
Deux mois, c'est la durée qu'est resté ce livre dans ma PAL. Une île (et quart) sous la lune rouge est intriguant pour son cours résumé, noté sur un rabat, et pour sa parenthèse. Comme l'a demandé mon homme à l'éditrice, pourquoi ce "et quart" quand une île est juste une île, c'est-à-dire ce bout de terre ? Elle lui a claqué "Lis-le et tu sauras". J'ai rigolé. Et je l'ai lu. Pas lui.
J'ai la sensation de ne pas pouvoir parler de l'intrigue sans vous spolier. Je peux simplement vous dire que cette novella présente une science-fiction des plus légères, validée par les grand Christian Leourier et Laurent Genefort (des connaisseurs alors ce n'est pas rien rien comme argument de poids), où s'entremêlent l'amour des décors et les mystères des vieilles affaires non résolues.
La science-fiction y est très légère. Bien maîtrisée et finement développée, elle ne prend pas le pas sur l'ambiance en général et sert même de décor, de sorte que les plus récalcitrants du genre pourraient le lire et l'apprécier (pas de bol, tous les exemplaires sont écoulés).
La fin douce amère révèle toute l'ampleur de la réalité et je dois dire que je n'avais rien venu. J'admets m'être fait balader comme jamais, j'admets aussi que je ne cherchais pas forcément à savoir où nous menait l'intrigue. J'étais simplement avide, avide de cette ambiance si particulière, avide de comprendre Matthieu, avide de découvrir le passé d'Ariane, avide de lire quels sont les objectifs de ces recherches menés sur l'île. Alors quand la vérité éclate, je n'y étais pas préparée. Mais j'ai beaucoup aimé les ultimes explications, et le pourquoi cette portion en ajout sur une île pourtant quelconque.
Thomas Geha dit que cette histoire lui a été inspirée lors d'un voyage en Irlande. Cela se sent. Cette ambiance, cette moiteur, on espère que le folk soit derrière quelques disparitions… J'ai vu certaines pierres du décor, j'ai imaginé ces criques… je saurais comment expliquer la sensation mais j'y étais.
Les personnages sont intéressants même s'ils m'ont finalement peu marqués. Quelques uns gravitent autour de Matthieu, Benjamin et ce souvenir d'Ariane. J'ai déjà (malheureusement) oublié les noms. La grand-mère, Dufoys (il me semble), je me rappelle de leur rôle mais tout s'efface. En revanche, la jubilation de Matt et Ben, et la solitude si douloureuse d'Ariane, comme un écho à ce que, parfois, je ressens… et cette fin, douce-amère. Chacun à leur manière, ils m'ont transportée.
La plume est belle. Simple, directe, elle présente ce je-ne-sais-quoi parfait pour une telle ambiance. Le lexique est recherché sans être étouffant par sa portée trop littéraire, et rassure sur les connaissances de l'auteur quand vient le temps des recherches scientifiques.
Trop court, mais c'est là aussi la beauté de l'oeuvre, comme un rêve agréable qu'il nous faut pourtant quitter. Une île (et quart) sous la lune rouge m'a transportée vers un ailleurs mystérieux, attirant, avec une touche de légèreté et de poésie. La science pointe timidement son nez, avant de disparaître vers le mystère. Des personnages marquants et une fin comme je les aime… Cette novella est pour moi une friandise : trop vite fondue, mais à se resservir encore et encore, généreusement.
16/20
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