Pourquoi ce livre ? Parce qu'Ayerdhal, un de mes auteurs préférés.
L'homme aux semelles foudres… En mauvaise fan que je suis, j'ai appris l'existence de ce roman sur le tard. Genre y'a deux ans. Pourtant, je suis la collection Hélios avec une avidité inqualifiable. Mais voilà, mon compagnon m'a vu craquer quand je suis tombée nez à nez avec ce livre et me l'a acheté. Deux ans plus tard à quelques jours près, le roman sort enfin de ma PAL.
Le premier chapitre nous plonge d'emblée dans les méandres d'une intrigue à la sauce Yal. Un agent, Markus Weinmar, d'une entreprise nébuleuse est sur le terrain pour une mission qu'il abjecte et commet un acte de barbarisme. Un ordre ou une désertion ? Son patron tend évidemment vers la deuxième hypothèse et demande à un autre agent, Mark Sidzick, d'enquêter discrètement sur les méfaits de son ami, surtout pour sortir l'agence de ce mauvais pas. Mais Mark ne croit pas en l'immortalité de son ami. Commence alors une course contre le temps pour prouver son innocence.
Le rythme est le maître mot de ce roman. Là où ses romans issus de l'imaginaire prennent le temps de développer univers, personnages... prennent le temps tout court d'ailleurs, ce roman prône l'efficacité et ne s'embarrasse pas de détails fortuits.
C'est donc en deux cents pages que l'auteur dépeint une société stérile qui prend ses décisions pour le pognon au détriment de l'écologie et des pays pauvres ou en développement. Le chacun pour soi des uns nous montre sous un angle peu appréciable, bref, je retrouve avec joie le mordant de l'auteur.
Pour ceux qui connaissant les ouvrages de ce dernier, on retrouve les schémas classiques où l'intrigue sert à toute fin de montrer l'humanité sous un mauvais angle, en laissant une petite fenêtre d'espoir. Si j'admets cette redondance, je considère qu'Ayerdhal se renouvelle suffisamment dans les sujets abordés et la résolution du problème.
Je trouve qu'il en va de même pour les personnages, notamment les féminins. Loin de les rabaisser, l'auteur les décrit toujours comme des femmes sûres de soi et par conséquent des femmes irrésistibles. Cela débute vaguement dans le comportement de Lanh, cela dégouline sensiblement chez Nathalie. J'ai d'ailleurs très vite assimilé celle-ci à Ann X (des livres Transparences et Résurgences), héroïne au fort tempérament et aux capacités de dissimulation inégalable. La Grandma est pas mal non plus, loin de ce qu'on connaît jusque-là.
Les hommes sont bien entendus de la partie, avec un Mark qui se laisse mener, Fred qui tente de l'aider, et Markus, aux idéaux bouleversés.
Dans l'ensemble j'ai apprécié tout le monde même si, connaissant les manies de l'auteur, je ne savais pas à qui faire confiance. Par rapport à cela, j'ai été surprise à plusieurs reprises, pour mon plus grand plaisir évidemment.
Les sentiments de Lanh envers Mark soulève également la question de l'amour intergénérationnel. Âgée de 18 ans, elle ne vit que ses sentiments quand lui élève pour seule barrière la différence de l'âge. Piètre excuse qui écrase le sentiment…
La plume est, comme je le disais, toujours aussi mordante. Le vocabulaire est juste, les répliques aussi et la fin ne manque pas piquant.
Ce n'est pas le meilleur d'Ayerdhal, ce sera difficile d'égaliser dans mon coeur un Bastards, un Rainbow Warriors ou une Chronique d'un rêve enclavé. Toutefois l'ouvrage, court, se défend bien par sa portée écologique et humaine et par le rythme constant. L'homme aux semelles de foudre se lit d'un souffle, ou d'un deuxième car, comme tout roman de Yal qui se respecte, une seconde lecture est nécessaire pour tout comprendre. Peu importe, j'ai aimé quand même et vous le recommande chaudement !
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