Après une vie d'un millénaire, la disparition des siens et de son peuple, le roi d'Hyperborée voyage vers le Mont Olympe pour interroger les dieux sur son étrange nature et ce qu'il reste de sa destinée. Cet album réunit les deux tomes de la série.
Pourquoi ce livre ? C'est à l'occasion des Utopiales 2019 que j'ai eu l'occasion de découvrir ce titre. En effet, de cet auteur je n'ai entendu parler que de Shangri-La, lu plus tôt dans l'année. Depuis, je m'étais jurée de découvrir tout ce qu'il a fait d'autre et j'ai donc poursuivi avec ce roman graphique, paru la même année en 2016.
Adrastée relate l'histoire d'un roi immortel, une "chance" qu'il ne parvient pas à s'expliquer. Ses sujets ne l'apprécient pas forcément pour cela, mais cela devient très vite le cadet de ses soucis puisqu'il va survivre à tous et entrer ainsi dans une solitude exaspérante, solitude qui lui fera oublier bon nombre de souvenirs. Commence alors une quête à travers les civilisations et le temps pour retrouver sa mémoire et comprendre son immortalité.
Composé de deux tomes, j'avais craqué sur la magnifique intégrale et m'étais dit que je lirais chacun d'eux sur deux jours consécutifs. J'ai été incapable de le lâcher tellement c'est captivant, l'histoire comme les dessins.
Le personnage progresse dans un monde mythologique. Les Dieux s'en mêlent et certains lui dressent des obstacles quand d'autres lui viennent en aide, j'avais l'impression de lire une Iliade contemporaine. De plus Mathieu Bablet use de références et de citations, prouvant ainsi qu'il s'est bien rencardé sur le domaine.
De plus, les obstacles ne sont pas non plus démentiels ni trop nombreux, laissant ainsi le temps de regarder les paysages.
J'ai beaucoup aimé les personnages, il y en a pour tous les goûts. Torturés ou non, drôles ou étranges, j'ai aimé leur rencontre et ce qu'ils ont apporté au protagoniste.
La fin est également belle, poétique, un peu triste aussi mais j'ai adoré !
Et alors les dessins… ils sont tellement magnifiques que je pouvais rester des minutes à les admirer. Les couleurs sont tout aussi compartimentées que dans Shangri-La, les chaudes pour les civilisations et les froides pour la nature. C'est magnifique, quel que soit le décor.
Une chronique courte mais il ne faut pas y prêter attention, Adrastée est une bombe dans le rayonnage des romans graphiques et je n’ai pas boudé mon plaisir. Entre protagoniste passionnant, univers mythologique envoûtant et morale convaincante, Mathieu Bablet révèle une fois de plus tout son talent dans un décor différent. Génialissime !
20/20
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