Malik est aux abois. La magie des kenzi ne suffit plus à nourrir son corps ravagé. Pour protéger les membres de la caravane de sa folie, Aya Sin n'a d'autre choix qu'accepter son héritage. Prête à tout pour retrouver Riwan, Djiane guide la troupe vers le nord - peu importe les morts et les larmes. En pleine tempête de sable, Tiyyi retrouve Arkhane, gravement blessée et ses compagnons...
Pendant ce temps l'Asag s'étend lentement en corrompant les terres. À sa source, Kéfrou, le dieu fou, que nul ne semble pouvoir arrêter...
Pourquoi ce livre ? Malgré de nombreux déboires avec les romans de l’autrice, j’ai tenté - en guise de dernières chances - le premier tome de Shâhra et j’ai tellement l’univers, son décor aride et ses divinités que j’ai eu envie de lire la suite.
Franchement je conseille d’enchaîner les deux tomes lors de votre lecture. Déjà parce que c’est une suite directe, il n’y a aucune ellipse, aucun changement de situation entre les deux, si bien que ça se lit sûrement très bien consécutivement. Ensuite parce qu’on suit des jeunes femmes aux noms différents avec des surnoms liés à leur passé et à leur futur et qu’il est compliqué d’apprécier le premier tiers du roman si on n’arrive pas à remettre qui est qui. Ce fut ainsi compliqué de se remettre dedans et si je n’avais pas vu quelques bons avis sur ce second tome, je pense que j’aurais abandonné étant donné mes avis sur les autres œuvres de Charlotte Bousquet.
Une fois passée la difficile remise dans le bain, j'ai vraiment retrouve le plaisir de cet univers asséché, où les trois femmes luttent pour des raisons qui leur sont propres, très personnelles, tout en sauvant des milliers de vie. Je déplore qu'ils faillent attendre encore tant de temps avant de les voir réunies, je déplore également que la résolution, après tant de tension, soit expédiée en l'espace d'un chapitre...
Ce diptyque évoque une croyance, inventée de toutes pièces, pourtant les divinités ne sont pas au centre de tout et j'ai trouvé cela rafraîchissant car même des lecteurs allergiques à la religion dans les bouquins sauront profiter de cette lecture.
Les personnages sont fidèles à mon souvenir, aussi torturé que ce désert. Hormis le flou du début où il était impossible de situer qui est qui, j'ai beaucoup aimé les suivre, notamment parce qu'ils connaissent une nette évolution, trouvant notamment le chemin du pardon ou de la rédemption.
La plume est en revanche toujours aussi sublime ici et je m'étonne sincèrement de ne pas aimer les autres textes de Charlotte Bousquet. C'est à la fois sec et poétique, avec des chants totalement originaux qui jonchent le récit. On a le sentiment d'être dans un ailleurs.
Je ne dirais pas que ce fut une mauvaise lecture car une fois la gêne passée, j'ai pris plaisir à retrouver ces trois femmes. Mais voilà, il faut passer la difficulté du début et je recommande vivement d'enchaîner les deux tomes pour mieux les apprécier, d'autant plus qu'ils sont courts. En attendant un livre original dans un décor original, des mythes originaux et des petites particularités comme les chants qui nous propulsent vers un ailleurs chaud, sec, avec de belles valeurs.
14/20
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