« Spensa est devenue pilote et s’est engagée dans la guerre sans fin qui oppose les derniers survivants de l’espèce humaine, menacée d’extinction, aux Krell, un mystérieux peuple extraterrestre. Ayant réussi à faire réhabiliter la mémoire de son père, accusé injustement de trahison, Spensa est maintenant membre à part entière de la Force de Défense Rebelle.
Alors qu’elle vient tout juste de commencer à prendre la mesure de ses nouveaux pouvoirs cytoniques, Spensa reçoit d’une extraterrestre mourante, Alanik, les coordonnées de la station spatiale Astrevise, où se trouve la clé de la survie de l’humanité. Elle décide d’infiltrer le lieu et se trouve malgré elle piégée dans des intrigues politiques qui la dépassent. »
Pourquoi ce livre ? Parce que Sandersoooooon !
Astrevise nous fait reprendre directement à l’instant où nous avions laissé Spensa, cette héroïne intrépide. Prenant la place d’un autre pilote, Alanik, la jeune femme va devoir multiplier les personnalités pour être en adéquation avec la mission qu’elle s’est donnée pour sauver Détritus sans se faire repérer par cette “arche” anti-humains.
Ce tome réussit le pari de reprendre une partie de l’intrigue précédente pour en faire quelque chose de totalement nouveau. Ainsi, si on ne perd pas totalement de vue certains des autres personnages qui composent l’entourage, affectif ou au travail, de Spin, il va falloir nous familiariser avec beaucoup d’autres individus, tous plus différents et complexes les uns que les autres.
Cette intrigue mêle cours de pilotage pour affronter une potentielle menace, les Fouilleurs (espèce endormie avide de tout être vivant) et politique étrangère. Que faire quand une humaine pure souche habituée à se battre pour survivre se téléporte dans une société anti-animosité et anti-humain en raison de leur tempérament ? Spensa va nous offrir une réponse des plus belles.
La politique est passionnante. Loin des intrigues typiques de la fantasy où différents royaumes se battent pour le trône (mmmh), l’intrigue orchestre ici une présentation passionnante des mœurs d’une société factice sans que cela paraisse longuet.
Le grand point fort de ce deuxième opus repose sur cette multitude d’espèces représentées. Si elles peuplent les recoins de l’univers, Astrevise est une arche où beaucoup se sont réunis, faisant de cet endroit le cœur de tout. Les Krell sont une majorité, Brandon Sanderson arrive à faire le tour de ce qui est possible, reléguant toutes les œuvres où les extraterrestres sont purement humanoïdes aux oubliettes. Entre les individus qui naissent par l’union physique des deux parents et les êtres vaporeux invisibles, le “bestiaire” est vaste et je souhaite sincèrement que Brandon Sanderson explore davantage cet univers si toutefois il se cantonnait comme il l’a annoncé à une trilogie.
Côté Détritus, les choses évoluent progressivement, ce qui est obligatoire vu que notre attention est portée sur Astrevise. Cela dit, la fin se joue sur cette planète bien connue et la tension tenace a valu le détour !
En parlant de fin, l’auteur se joue des codes de la narration en rédigeant de nouveaux chapitres après son épilogue, pour notre plus grand plaisir !
Spin est toujours fonceuse, même si son statut d’agent infiltré l’oblige à un peu plus de finesse. Ses réflexions évoluent, gagnent en maturité, autant que ses échanges avec le génialissime M-Bot, qui ne cesse d’évoquer des sujets intéressants, dans l’ère du temps pour tout ce qui touche à la technologie.
J’ai beaucoup aimé les nouveaux personnages, en particulier Morriumur, qui nous ouvre les portes d’une toute nouvelle philosophie, d’une nouvelle ouverture d’esprit, et Vapeur, pour les particularités de son espèce. Hesho est également très attachant, pour son caractère et surtout pour le lien qu’il entretient avec ses sujets. Là encore ça nous fait réfléchir sur certaines choses, comme la volonté d’être accepté dans un système politique différent (j’ai pensé à l’Union européenne à plusieurs reprises, d’ailleurs). Petite pensée pour Cuna, qui s’est révélé être une surprise de taille !
On retrouve également quelques personnages du tome précédent, pour notre plus grand plaisir. Jorgen est celui qu’on suit le plus, car il permet d’introduire une idée intéressante qui promet de belles choses pour la suite.
La plume est toujours aussi addictive. Léger, fluide, je m’étonne toujours de cet équilibre entre le confort de la traduction et les grandes idées, parfois complexes (mais pas dans cette série), que modélise Brandon Sanderson.
Si vous cherchez de la bonne science-fiction, originale et divertissante, vous frappez à la bonne porte. Brandon Sanderson a le culot de nous servir le même genre d’intrigue que le tome précédent mais à une échelle plus grande, plus importante, plus dangereuse encore. J’ai adoré découvrir les aspérités d’Astrevise tout comme la multitude d’espèces qui l’habite. C’est rudement intelligent, le tout orchestré entre tension frénétique et moment posé. Dommage que j’ai décroché un tout petit moment, ce tome aurait pu être un coup de cœur. Ca ne m’empêchera pas d’attendre ardemment la suite et de vouloir d’autres histoires dans cet univers fouillé !
17/20
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