« On s’était donné du mal pour aménager cette auberge, quitte à remplacer par l’amour l’argent qui manquait parfois. Le dôme abritait une série de bâtiments sortis d’une imprimante 3D, tous en forme de bulles mais de tailles variées, peints en gris et blanc ; une palette évidemment choisie pour ménager la sensibilité aéluonne, qui aurait perçu comme des beuglements une architecture multicolore. Les sentiers, pavés à la main, convenaient aux chariots harmagiens. L’air purifié était chaud, sans doute trop pour les poils épais des Laru, mais très confortable pour lui : un compromis bien pensé entre la préférence quéline pour une délicieuse touffeur et le penchant aandrisk pour la chaleur sèche. Ce n’était pas parfait, mais ça conviendrait à beaucoup de monde. Roveg aurait parié que c’était la règle qui présidait à toutes les décisions. »
Pourquoi ce livre ? Avec cette autrice, ça passe où ça casse. En général, j’adore ce qu’elle écrit et mes lectures se transforment très vite en coup de cœur. Quand ça ne passe pas, c’est parce qu’il y a de l’idée mais ce n'est pas à la hauteur de la réputation de l’autrice.
Heureusement, ce fut encore une excellente lecture avec La Galaxie vue du sol. En fait, je ne saurais même pas dire pourquoi ce ne fut pas un coup de cœur également, tant on s'attache à ces êtres si différents. Au gré d’une énorme panne technique, plusieurs vaisseaux sont coincés sur une petite planète sans intérêt et leurs capitaines sont amenés à se rencontrer au seul relais disponible. Ils sont tous d’une espèce différente, ils font un métier varié et possèdent des opinions parfois opposées.
Encore une fois, c’est un roman empli de bienveillance, à la découverte et à l'acceptation - pas toujours évidente - de l’autre. Sans forcément entraîner des longueurs, l’autrice fait avancer posément les choses, de sorte que l'évolution dans la manière de penser et de se comporter nous paraisse naturelle.
J’ai eu le sentiment que c'était un roman plus intimiste encore que les précédents, notamment parce qu’on est quasiment en huis-clos, retenus sur cette planète avec ces êtres incroyables. De fait il s’y passe peu de chose mais c'est justement par cette langueur ambiante qu’on est capable de prendre le temps d'apprécier les petites choses de la vie, de prendre le temps d’entendre et d'écouter autrui.
J'écris cette chronique plusieurs semaines après lecture et je suis incapable de me souvenir des prénoms. Pourtant chacun d’eux reste frais dans ma tête, pour son caractère, son évolution et sa fin. Une fin qui m’a d’ailleurs arraché quelques émotions de joie et de mélancolie.
Le style d'écriture est parfait pour ce genre de récits. Doux, il nous emporte dans cette intrigue posée avec une fluidité tranquille. Ce fut comme un bonbon sucré pour bien finir l’année…
Je m'interroge encore sur le fait que ce ne sera pas un coup de cœur. Trop long ? Manque d’originalité ? Je ne saurais dire. Une chose est sûre, on retrouve la bienveillance caractéristique des personnages de Becky Chambers. C’est une intrigue posée portée par une plume tranquille, qui nous fait réfléchir sur les valeurs réellement fondamentales de l’humanité. Malgré un second tome légèrement d’un niveau légèrement inférieur, cette saga restera gravée dans ma mémoire.
17/20
Les autres titres de la saga :
1. Les Voyageurs
2. Libration
3. Archives de l'exode
4. La Galaxie vue du sol
- saga terminée -
1. Les Voyageurs
2. Libration
3. Archives de l'exode
4. La Galaxie vue du sol
- saga terminée -
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