Lovelace, intelligence artificielle née à bord du Voyageur à la fin de L’Espace d’un an, accepte de se transférer à bord d’un corps synthétique. Devenir humaine, une chance ? Pas pour elle : les limitations de la chair l’étouffent. Champ de vision ridiculement restreint, pas d’accès au réseau, réactions physiologiques incontrôlables...
À ses côtés, Poivre, mécano, l’aide de son mieux. Ancienne enfant esclave libérée par miracle, grandie seule sur une planète ravagée, elle aussi a dû lutter pour accéder pleinement à l’humanité et se construire une vie, sinon ordinaire, du moins normale.
Pourquoi ce livre ? Saga pourtant connue et répandue sur la blogosphère, il m’a fallu du temps pour l’attaquer. Après un profond coup de cœur pour le premier tome, que je classe comme de la science-fiction sociale, je me suis enfin décidée à me pencher sur le cas du second tome, avec une petite appréhension…
Une appréhension car ce qui fait que j’ai aimé le premier tome repose sur les personnages, leur relation, leur complicité. Or, dans cette suite indirecte, on ne suit le parcours que d’un de ces personnages, à savoir Lovelace, l’intelligence artificielle qui s’est affranchie de sa prison de câble et d’acier. Libration dresse ainsi le pari fou d’une quête initiatique pas comme les autres.
Je ne peux pas dire que ça m’ait autant plu que le précédent opus. On en est même bien loin malheureusement.
Pourtant, l’autrice reprend des codes de L’Espace d’un an. On découvre des personnages très différents mais très présents dans la vie de l’héroïne, contrainte de se cacher car sa seule existence la plonge dans l’illégalité. Mais justement, en dehors de ces relations, l’intrigue manque d’originalité, de renouvellement.
Pire que ça, on voit facilement venir le petit rebondissement final, celui qui lève le voile sur l’identité de deux personnages principaux, leur lien, etc. C’est avec un sourire assez jaune que j’ai “accueilli” la nouvelle.
En dehors de cela, je dois avouer que ça se lit quand même très bien. L’aspect quête initiatique est suffisamment maîtrisé pour que ce soit plaisant à lire. Découvrir la vraie personnalité de Lovelace, rebaptisée Sidra, avec ses choix, ses envies, ses défauts, la rend forcément attachante. Cependant je me suis aperçue que ce n’est pas l’IA que j’ai préférée suivre ici mais bien Jane 23, au parcours atypique, une situation de départ qui interroge énormément la complexité de l’univers et une évolution passionnante jusqu’à la fin. Quant à son compagnon Blue, son âme d’artiste n’a pu que me plaire, d’autant plus qu’il apporte une aide précieuse à Sidra dans sa quête personnelle.
Enfin, de manière assez bête mais sans que ce soit une surprise, je me suis facilement attachée à Chouette, l’intelligence artificielle présente dans un vaisseau échoué sur la planète de Jane. D’abord assez neutre, elle devient très vite attachante et j’ai trouvé la fin très émouvante.
La plume de Becky Chambers est fidèle à mon souvenir du premier tome, raison pour laquelle je n’ai eu aucune difficulté à entrer dans l’histoire. Ce sentiment d’être prise par la main, amicalement, ou de rentrer des chaussons m’a prise dès le début. C’est fluide, rempli d’émotions, sans vouloir en mettre plein la vue.
Comme je l’insinuais déjà plus haut, ça se lit tout seul. C’est peut-être un peu facile de faire reposer une histoire sur un style limpide et des personnages attachants, mais cela fonctionne. Becky Chambers réutilise les codes de la science-fiction sociale pour dresser le portrait de notre société, de façon moins convaincante que pour le premier opus, mais néanmoins entraînante. Ca reste une bonne lecture.
14/20
Les autres titres de la saga :
1. L'Espace d'un an
2. Libration
3. Archives de l'exode
- saga en cours -
1. L'Espace d'un an
2. Libration
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- saga en cours -
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