31 mai 2019

La Tour




Jessica, 16 ans, se réveille dans un marécage artificiel aux dangers bien réels. Très vite, elle comprend qu'elle se trouve au sous-sol d'une étrange tour sans fenêtres, et que le seul moyen d'en sortir est de monter jusqu'au toit. Accompagnée de quelques autres jeunes, elle se lance dans l'ascension de sa vie, explorant chaque niveau, affrontant les dangers embusqués… Et les révélations. Car Jessica n'a plus aucun souvenir d’avant son arrivée ici. Ils lui reviennent par bribes, étage après étage, et plus elle en apprend, moins elle désire sortir – surtout que son pire ennemi se trouve à l’intérieur avec elle. Bientôt, l'envie de se venger prend le pas sur l'envie de s’échapper… Et si en exhumant les secrets de son passé, Jessica levait aussi le voile sur la véritable fonction de La Tour ?



Pourquoi ce livre ? Choisi via le challenge Choisir la prochaine lecture de ma PAL, je dois dire que j’étais bien contente de l’en sortir, d’autant plus qu’il compte moins de deux cents pages.

La Tour est un court roman intense. Course contre la montre, lutte contre soi-même, l’intrigue évolue en deux temps. Les personnages se réveillent dans ce bâtiment sombre et mystérieux, dans lequel chaque étage contient son lot de menaces. Très vite, il va falloir s’allier pour espérer parvenir tout en haut et s’échapper de l’enfer. Mais le danger ne provient pas que de gueules prédatrices ou de plantes faussement appétissantes : compagnons ou soi-même, c’est une véritable lutte contre l’humanité qui nous est délivrée ici.

Le pitch de départ est bien, surtout quand on n’a pas lu le résumé avant la lecture et qu’on découvre tout au fil des pages. Seulement, j’ai été déçue par l’ensemble. Trop manichéen, trop prévisible, j’ai vraiment tout deviné à l’avance - à l’inverse des personnages qui m’ont alors paru trop naïfs.
Même la fin va trop vite. C’est comme si on s’était traîné dans une masse gluante et qu’après, on pouvait courir sans barrière, piquant un sprint inutile.

L’univers et le concept méritaient pourtant d’être approfondis. Je ne peux trop en dire sous peine de vous dévoiler tout l’intérêt de l’oeuvre, mais j’ai bien aimé cet aspect de la justice qui se joue là. Bon, ça rappelle énormément les combats de gladiateur et autres saloperies du genre, mais après tout ça ressemble à quelque chose de plus sain, comme un traitement thérapeutique. Je me demande ce que Freud en aurait dit !

L’ambiance malsaine est le point fort du livre. C’est bien la seule chose qui a su me happer, par cette noirceur et tous ces obstacles à faire froid dans le dos. Il faut reconnaître que c’est parfois un peu trop, mais le but repose justement là afin de provoquer une vive réaction des personnages.

Ces derniers ne m’ont laissé ni chaud ni froid. Je déplore d’ailleurs ce manque d’attachement, dû à un creux dans le développement de leur personnalité. Néanmoins ils ne sont pas désagréables à suivre. J’admets avoir eu un petit pincement au coeur face à la situation de James.

La plume est à l’image des personnages. Pas désagréable, elle reste néanmoins trop lisse à mes yeux, comme si elle ne voulait pas juger elle-même. C’est bien, mais une petite patte personnelle aurait été bien plus agréable.



Le concept de La Tour aurait pu être intéressant s’il avait été plus approfondi. Ici flotte un sentiment de surface assez désagréable : j’aurais voulu plus ! Les personnages sont conçus dans le même esprit. Qu’ils ne se souviennent plus de leur passé permet d’éviter cette impression de manque de développement, mais je suis malgré cela frustrée. Bref, ce fut pour moi un échec frustrant, car j’attendais vraiment beaucoup de ce livre qui a récolté de très bons avis.



08/20




2 commentaires:

  1. C'est trop triste quand l'histoire possède un bon potentiel mais pas suffisamment exploité...

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    1. Oui... En même temps le livre est très court donc je me préparais à ce que ce soit trop peu développé. Dommage...

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