Téméraire, tome 1 - Les dragons de sa majesté

Alors que les guerres napoléoniennes font rage, le jeune capitaine Will Laurence fait une découverte qui va changer le cours de sa vie.

Son vaisseau vient en effet de capturer une frégate française et sa cargaison : un oeuf de dragon très rare. Les dragons sont utilisés dans les combats aériens par la plupart des nations. Mais celui que va découvrir Will n'est pas tout à fait comme les autres... Ainsi commence l'histoire d'une amitié indéfectible entre le fabuleux dragon Téméraire et son jeune pilote. Ensemble, ils vont devoir apprendre les tactiques périlleuses de la guerre aérienne.

Car la France, dirigée par un Bonaparte plus audacieux que jamais, rassemble ses propres créatures pour transporter ses troupes sur le sol britannique. Laurence et Téméraire se préparent à subir leur baptême du feu !

Pourquoi ce livre ? Un livre mêlant histoire et dragons pour faire émerger une uchronie originale, le concept m’intéressait grandement…

Et je me suis fait avoir comme un bleu !

Téméraire, c’est le nom du dragon principal, cet impérial chinois dont l’oeuf fut intercepté par les Anglais sur un vaisseau français, à l’heure où Napoléon étend son empire en Europe. Il faut faire vite, la coquille a durci, signe évident que le nourrisson aux écailles acérés s’apprêtent à voir le jour. Les Corps n’auront pas le temps de venir chercher l’oeuf, pas le temps de présenter un pilote digne de ce nom… Un marin est tiré au sort pour dresser le dragon, mais c’est finalement le capitaine du vaisseau, Laurence, qui deviendra le pilote de cette bête… Reniant malgré lui la mer pour les airs, le nouveau membre des Corps va découvrir un monde différent, où les dangers viennent de tous côtés. L’aventure peut commencer.

Sauf qu’il ne se passe rien. C’est une narration lente, monotone, on en apprend énormément sur la vie en campement, l’entraînement des dragons, leur vie et leur coutume, la chasse, et j’en passe. C’est agréable parce qu’on perçoit le développement de son univers, elle a énormément travaillé dessus et j’ai apprécié ce fait. Mais un peu de mouvement ferait du bien, que diable.

La fin m’a elle aussi déçue. Si j’ai passé les trois quart du livre à ne parcourir que les dialogues afin d’en finir au plus vite, je me suis quand même posée pour terminer la fin dans les règles. Les révélations m’ont franchement déçue : trop prévisibles, elles viennent ajouter un goût amer dans la bouche. Pour un univers aussi travaillé, cela plonge ce livre dans un rayon jeunesse, étant donné l’énormité de l’information. Déception donc, pour un livre dont j’attendais apparemment trop...

Un des bons points du livre, parce qu’il en faut malgré l’amertume, repose sur l’aspect très visuel de la narration. En effet, Naomi Novik insiste énormément sur les décors, sur le visuel pendant le vol ou les combats. Certes, les premières fois, c’est franchement génial car elle pousse le bouchon au point où il ne resterait plus qu’à mettre sa tête devant un ventilateur pour qu’on n’y soit. C’est magique.

Sauf que ce bon point en entraîne un mauvais puisque toutes ces descriptions interrompent la narration. Ca n’avance pas.

Les personnages sont finement travaillés. Du côté des humains, on entrevoit pas mal de membres de différentes divisions, permettant de montrer les divergences entre chaque armée. Là encore, on sent la documentation de l’autrice, qui a voulu rendre compte au mieux de la situation historique dans les faits. Pour autant, j’ai trouvé que les hommes manquaient de sentiments. On les découvre de manière clinique, sans ressenti, de sorte qu’il est impossible de s’attacher à eux.

En ce qui concerne les dragons, j’ai également un bémol à signaler. Ils ressemblent trop aux humains. D’accord, ils les côtoient dès leur naissance et, comme un enfant avec ses parents, il va les copier. Mais quand même, on perd complètement la bestialité de l’animal pour découvrir une personnalité anthropomorphe. Ca m’a déçu énormément car j’attendais un peu plus de combativité venant de cette espèce.

La plume est aussi clinique que les personnages. Sans émotion, elle dévoile l’intrigue comme si nous parcourions des romans historiques. Cela colle au genre que Naomi Novik voulait se donner, je ne peux donc critiquer en mal ce choix. Cependant il aurait fallu un équilibre entre l’impression trop neutre de l’ensemble et une légèreté pour adoucir les angles.

Ce premier tome fut pour moi un échec. Après 15 % du livre à s’échiner en vain, j’ai compris que le problème venait des personnages trop froids, distants, et d’une plume trop clinique. L’intrigue elle-même manque d’intérêt, développant la vie en campement et formation avant l’action des batailles. Il y a un intérêt certain derrière tout ceci mais cela manque de rythme. En bref, j’avais trop d’attentes, je suis déçue et ne pense pas lire la suite...

08/20

Les autres titres de la saga :
1. Les dragons de sa majesté
2. Le Trône de Jade
3. Par les chemins de la soie
4. L'empire d'ivoire
5. La victoire des aigles
6. Langues de serpents
7. Le trésor des Incas
8. Le sang des tyrans
9. L'ultime bataille
- saga terminée -