29 févr. 2016

Les Magiciens, tome 1

Synopsis :

            Brooklyn. Quentin, dix-sept ans, est un adolescent brillant mais il ronge son frein, prisonnier d’un monde désespérément ennuyeux, en attendant d’intégrer une université de prestige. Comme il regrette le temps de son enfance où les Chroniques de Fillory l’entraînaient dans un univers magique où tromper son ennui! Mais sa vie se transforme le jour où, à sa grande stupeur, il est admis à la faculté de Brakebills, une école extrêmement élitiste et secrète qui forme des magiciens. Cinq années d’un rude et dangereux apprentissage l’y attendent. Mais le monde réel, même revu par la magie, n’apporte pas forcément le bonheur. Ce qu’il faudrait, c’est que l’univers de Fillory, celui des contes de son enfance, ne soit pas un monde imaginaire. Qui sait?…

Mon avis :

Je dois avouer que je ne suis pas certaine d’avoir lu ce livre si je n’avais pas les opinions divergentes et le débat que ce dernier suscite sur la blogosphère. Mais maintenant que ma lecture est terminée, je comprends très bien d’où le décalage provient.

L’univers commence d’emblée de manière spéciale. On découvre un personnage complètement dépassé par les événements, déprimé de voir avec son meilleur ami la fille qu’il considère alors comme la femme de sa vie. Si j’ai eu l’audace d’en déduire que cette pesanteur disparaîtrait avec son entrée dans le décor, je me suis bien vite détrompée.
Mais restons sur le thème de l’école. Apparaissant très vite dans l’intrigue, mais tout de même moins vite que ce que à quoi on peut s’attendre, elle n’est là malheureusement qu’en temps que décor de l’histoire, reléguée au second plan. Je trouve que le livre n’est pas assez imprégné de sa description, si bien qu’on a du mal à se la représenter, autant extérieurement qu’intérieurement. Pour tout vous dire, j’avais l’impression d’un mélange entre le sérieux d’Harvard et une petite touche de Poudlard (allez savoir pourquoi ?!).
Je trouve également dommage que ce premier tome ne soit pas pleinement consacré aux études. On sent bien l’importance de la magie pour les affaires futures, dans le quotidien ou les quêtes insensées. Or ici, on passe bien vite sur l’apprentissage de cette dernière, peut-être la moitié du livre – et encore ! Si la magie et l’école servent de décors, l’intrigue se concentre davantage sur les relations entre les élèves, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Et toujours cette atmosphère déprimante, comme si Quentin et sa clique n’arriveraient plus jamais à rire pour le simple fait d’éprouver de la joie.
La fin est la partie qui m’a le plus déçu. Certes, elle est loin d’être prévisible, cela va sans dire, mais elle part dans une sorte de free style dont la ressemblance avec une autre œuvre de renom frôle dangereusement le plagiat. Si l’ambiance pensante m’a particulièrement plu par son originalité, ce troisième tier de l’intrigue m’a complètement déplu, si bien que je ressors globalement mitigée de cette lecture.

Par leur dépression, les personnages ne sont pas attachants mais détiennent une force de survie qui nous pousse à les côtoyer sans rechigner tout au long de l'œuvre. On est subjugué par eux jusqu'à la fin, se demandant sans cesse ce qui va leur tomber dessus.
Quentin est bien sûr au centre de l’attention. La mentalité controversée et les nombreuses phases psychologiques dont il fait preuve le tirent tout droit vers une originalité dérangeante. On ne peut pas dire qu’on s’attache à lui comme j’ai déjà pu l’insinuer, il n’en est pas moins intriguant et on cherche à vivre les aventures au même titre que lui.
Eliott est un personnage du même type. Plus sombre, plus réaliste, il incarne le portrait type du cancre de la classe, un cancre extrêmement surdoué, avec des idées préconçues réalistes. S’il contribue à l’ambiance tortueuse de l’ensemble de l’œuvre, cela n’amenuise en rien son importance dans les aventures qu’ils seront amenés à vivre.
Parmi les personnages féminins se découvrent Janet et Alice. L’une libérée et séductrice, l’autre introvertie et studieuse, elles auront toutes deux leur importance dans les études et la motivation de Quentin, à bien des égards. Si l’autre peut amuser par son comportement, l’une peut parfois agacer, et vice versa, etc.
Tous seront amenés à côtoyer d’autres individus, c’est inévitable quand l’intrigue se déroule dans une école. Mais les autres ne m’ont pas autant marqué. Et certains, que l’on croyait mystérieusement oubliés dés le début de l’œuvre, refont surface au moment qui s’y prête le moins…

Le style devient de plus en plus sombre et pesant au fil du texte, rendant la lecture plus laborieuse. Il faut savoir s’accrocher pour parvenir à la fin du livre (en espérant que cela vaille le coup).


En conclusion, une lecture laborieuse et tortueuse si on ne prend en compte que l’ambiance générale de l’œuvre. Mais l’intrigue vaut le coup d’être découverte, du moins si on oublie le dernier tiers qui frise avec le plagiat. Les personnages sont en complète osmose avec l’ambiance lourde, empêchant ainsi le parfait attachement. Un livre de choix pour les lecteurs amateurs d’originalité, de mon côté j’en ressors mitigée.




Les autres titres de la saga :
1. Les Magiciens
2. Le Roi Magicien
3. La Terre du Magicien
- saga en cours -

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