Vous croyez connaître ce monde?
Lucas, 18 ans, dans sa petite ville tranquille, le croyait aussi... Mais quand
une machine extraordinaire, à mi-chemin entre un insecte, une foreuse et une
locomotive sort de la terre juste sous ses yeux, ses certitudes commencent à
vaciller. Quand s’en échappe une inquiétante silhouette pas tout à fait humaine
qui traîne derrière elle une jeune fille inconsciente aux cheveux blancs, aux
yeux violets, aux pouvoirs extraordinaires, habillée comme une princesse
aztèque, c’est l’impossible qui devient réel. Et quand cette jeune fille nommée
Korè lui dit venir d’un monde situé sur la face intérieure de la Terre, que les
hommes partagent avec les descendants des dinosaures, et que ce monde en danger
a besoin d’un héros, c’est la Grande Aventure qui s’invite à sa porte...
Voulez-vous la vivre avec eux ? Tellucidar vous attend.
Mon
avis :
Je tiens tout d’abord à remercier la
Team Livraddict et les éditions Scrinéo pour ce partenariat. Si ce fut d’abord
la couverture qui m’a tapée dans l’œil, cette maison d’édition était pour moi
une valeur sûre, n’ayant eu que de bonnes découvertes et la quatrième de
couverture m’a achevée de me convaincre.
La première chose que j’ai à dire, c’est
que je fus captivée par l’intrigue. Difficile de poser le livre pour m’adonner
à une autre activité, je souhaitais à tout prix savoir où cela nous mènerait en
ce qui concerne les personnages et leurs aventures, de quelle manière cela se
terminerait, etc.
Le prologue nous plonge très vite dans l’ambiance
générale du livre. Rédigé à la première personne, ce choix donne l’impression
que le lecteur est impliqué au même titre que le journaliste qui a reçu un
mystérieux colis, à l’origine inconnue mais au contenu très surprenant. De ce
fait, l’auteur pose le premier jalon de ce qui sera, tout au long du récit, l’énigme
première.
L’intrigue en elle-même est courante
dans les parutions fantastiques dédiées à la jeunesse : un parent
mystérieusement envolé, un indice quelconque ou surprenant qui va atterrir
entre les mains d’un adolescent en quête de réponses, prêt à tout pour les
obtenir, même à partir à l’aventure aux côtés de personnages hétéroclites dans
des contrées imaginaires. Certes, j’annonce le spitch avec une certaine
indifférence, mais je peux vous assurer que Tellucidar,
une histoire autant vue soit-elle, m’a transportée du début à la fin !
Il n’est pas très utile de revenir
sur le synopsis, le résumé présenté ci-dessus ou sur la quatrième de couverture
recouvre parfaitement ce qu’il faut savoir pour donner l’eau à la bouche.
Ce que je souhaiterai ajouter, en
revanche, c’est la manière dont ce livre se dévore. Jean-Luc Marcastel a rédigé
son premier tome de façon à ne jamais laisser place à l’ennui. A chaque
chapitre, à chaque page, une information (capitale) importante nous est
révélée ou une action désespérée est entreprise, dans le but de faire bouger
les choses ou de parvenir à leur fin : la région de Tellucidar. De plus,
chaque chapitre se termine de façon à donner envie de commencer le suivant sur
le champ, tant l’auteur maîtrise l’art du suspens et les rebondissements
retentissants.
Malgré mon plaisir certain, je fus
néanmoins un peu plus déçue par la seconde moitié du livre. Si les actions
décrites sont tout à fait cohérentes et réalistes, la partie militaire prend
malheureusement trop de place, ce qui empêche de parvenir à ce qu’on attend le
plus… Ainsi les contrées inconnues seront seulement visitées au tome suivant,
si bien que ce premier volume se ressent comme un tome introductif appréciable.
Il faut également savoir que
Jean-Luc Marcastel détient une maîtrise parfaite de notre langue (et il le vaut
mieux quand on a le statut d’auteur) mais il en joue de façon plaisante et
envoûtante, n’hésitant pas à insérer beaucoup d’adjectifs soutenus pour décrire
ses décors ou ses personnages. De mon point de vue, je trouve que cela relève
le niveau du récit et donc de l’intrigue par excellence.
De plus, il insère dans sa narration
énormément de références à la Fantasy et la Science-Fiction, contemporaine ou
classique comme Abraham Merritt, Edgar Rise Burroughs, avec son cycle de
Pellucidar (vous la sentez, la référence ?) Star Trek, etc, ce qui prête à
sourire mais développe également la curiosité du lecteur quant à ces auteurs,
du moins pour ceux en quête d’une culture générale.
Enfin, l’auteur adresse une critique
acérée de notre société, notamment à l’égard des systèmes économiques, comme le
capitalisme et la corruption mais également d’un point de vue environnemental
en pointant du doigt les ravages de la déforestation.
J’ai également aimé l’immersion par
les images insérées au cœur des pages. Cela permet de visualiser parfaitement
les décors et les personnages décrits par l’auteur, empêchant certes la propre
imagination du lecteur de s’épanouir. Toutefois, je n’ai pas trouvé cela
handicapant dans le sens où l’intrigue se suit vraiment avec une facilité
étonnante, si bien que l’on ne s’arrête pas pour ce défaut, on dévore littéralement
le livre.
Concernant les personnages, ceux-ci
sont pour la plupart très attachants, à commencer par Lucas. Jeune homme qui se
cherche encore, il se complaît à vivre dans un monde fantaisiste, avec des
personnages sortis tout droit de la Science-Fiction. Conscient d’être un geek
aux yeux de tous, il semble entretenir peu de relations amicales, n’évoquant en
réalité que Charles Kirov. Lucas vit aux dépens de son oncle Patrick, son père
ayant mystérieusement disparu et sa mère étant décédée d’une maladie.
Patrick est le personnage qui m’a le
plus plu. D’abord gentil et maladroit, n’ayant jamais eu de famille, son
comportement va très vite évoluer pour devenir surprenant. Si ces changements m’ont
d’abord déplu, je fus tout de même curieuse d’en savoir plus sur son passé et
les petites révélations m’ont finalement conquise.
Koré est une jeune beauté exotique et sauvage. Si elle
semble faire confiance facilement, sa félinité et sa féminité en font une
personne redoutable pour qui ne serait pas sur ses gardes. Si j’apprécié
énormément le physique de cette figure d’amazone, j’ai en revanche un peu moins
aimé les termes plus qu’appréciateurs de l’auteur à son sujet : à chaque
fois qu’il l’évoque, il ne peut s’empêcher de glisser des adjectifs ou des périphrases
très mélioratifs, à un point où cela frise le ridicule. Pour tout vous dire, je
crains que ce ne soit le point le plus négatif dans tout ce que j’ai retenu de
ce livre.
On découvre avec beaucoup d’humour Kshaann,
le dinosaure qui n’en était pas un. Précepteur de Koré, il choisit ses mots
avec soin et adopte un comportement très frigide quand on le traite de
dinosaure, lui qui sait à quoi cela ressemblait ou encore l’insulte quand on
traite quelqu’un de la sorte. Pour que vous compreniez l’étendue de sa
personnalité, l’auteur lui-même avoue dans les appendices du volume qu’il
voulait que son Cohuatli détienne les traits caractéristiques de Spock.
Cette petite bande sera aidée par
Charles Kirov, qui pactisera avec l’ « ennemi » si l’on en croit
son père. Discret, il ne sera pas un personnage central du premier tome malgré
les compétences qui n’attendent qu’à sortir.
Du côté des forces obscures se
trouve Michaël Kirov, le père de Charles. Charismatique dans son rôle de
méchant, il fait clore le livre en beauté et donne vraiment envie de lire la
suite de cette aventure. Mon seul regret le concernant est qu’il sera en recul
de cette intrigue, si bien que j’attends vraiment une présence plus marquée par
la suite.
Auprès des personnages, une dernière
chose m’a déplu, c’est ce début d’idylle trop prévisible. Malgré des
rebondissements, le flirt continue et j’ai trouvé cela fatiguant à la longue.
Du point de vue du style de l’auteur,
je l’ai déjà évoqué, mais il est important de revenir sur cette plume vive et
entraînante qui se prête vraiment à une lecture légère et rapide. C’est un gros
point positif pour l’œuvre car on ne voit vraiment pas la lecture défilée !
En
conclusion, un tome introductif captivant où les personnages hétéroclites
foisonnent et nous envoûtent par leur personnalité différente. Si certains
défauts petits défauts parsèment l’intrigue, l’action et la plume de l’auteur
contribuent largement à relever le niveau et on plonge dans le livre dés les
premières pages.
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