2 févr. 2016

La Septenaigue, tome 2 - Soeur des Cygnes, seconde partie

Synopsis :

            Au domaine de Septenaigue, au cœur de la forêt, vivait une fratrie de sept enfants dont Sorcha, la benjamine, était la seule fille. Leur mère était morte, leur père toujours en campagne militaire contre les Britons. Mais un jour il décida de se remarier...
Ainsi commence l'aventure de Sorcha. De l'Irlande aux côtes britanniques, une longue et douloureuse épreuve l'attend pour sauver ses frères d'une cruelle malédiction. Inspirée d'un conte de Grimm, Sœur des cygnes est une fantasy médiévale irlandaise, mais aussi le récit poignant des années de formation d'une jeune fille de caractère.

Mon avis :

            Après l’agréable surprise de la première partie de cette saga (si on oublie quelques petits bémols), il était impensable que je n’enchaîne pas rapidement avec la suite. Et fort heureusement, ma bibliothèque avait la suite !

            Si je parcours rapidement la chronique sur le premier tome, je me rappelle de ma petite difficulté à rentrer dans le gros de l’intrigue. Et c’est avec joie que j’ai pu constater que cet aspect négatif a complètement disparu avec cette seconde partie ! En effet, nous retrouvons d’emblée Sorcha, Red et ses compères dans un univers qui nous est à présent familier, si bien que nous savons à quoi nous attendre.
            Je me souviens également qu’au début de ce tome, l’absence de rappels m’avait positivement marquée. En effet, cela n’entraîne aucune coupure avec l’intrigue. Mais cela implique également d’avoir une bonne mémoire sur l’histoire du tome précédent (même si on ne peut pas dire que ce soit très compliqué de retenir les caractéristiques du peu de personnages).

            Nous retrouvons donc Sorcha et Red au domaine de ce dernier, ou de Lord Hugh puisque tel est son titre. Toujours plongée dans sa quête personnelle, la jeune femme refuse d’émettre le moindre son, au grand dam de l’entourage du noble, déjà accablé qu’il est ramené une sauvageonne dans leur domaine si civilisé et tranquille. Sorcha devra pour ainsi dire lutter pour se faire accepter, ou au minimum respecter.
            Toutefois, il ne faut pas croire que l’intrigue se prête à une platitude sans borne. L’auteur pique sa trame de petits évènements qui vont confondre le réel (un réel très réaliste, mouhahaha) avec le fantasque des légendes irlandaises.
            Ce tome est également l’occasion de sourire, rire, pleurer, donnant l’impression d’avoir une place à part entière aux côtés de Sorcha et Red, suscitant des émotions fortes par le seul biais des maux et des péripéties.
            Quelques rebondissements parsèment également ce tome afin d’en relever son intérêt, c’est vraiment un plaisir de se laisser happer par cette aventure reposante et sauvage, même si l’issue de tout cela reste très prévisible.
            En parlant de l’issue, on peut dire que la fin suscite à elle seule son lot d’émotions contradictoires et rien que pour elle il faut se forcer à tout lire (quoique je dise forcer mais je ne suis pas certaine que ce soit très difficile de se laisser porter sur cette vague poétique). Comme je le précisais précédemment, certains aboutissements sont prévisibles, mais d’autres m’ont profondément surprise et attristée, ne m’attendant pas à une telle force de persévérance de la part de Sorcha tout au long de ces deux premiers tomes pour finalement une telle fin… Je ne regrette pourtant pas cette fin et je suis même plutôt contente de ce retournement de situation.

            Mon seul regret concernant l’intrigue (et le tome en entier, si je ne m’abuse) portera sur l’absence de référence à Lady Oonagh une bonne partie du livre alors qu’elle est tout de même à l’origine de tout… Si je conçois que le flot de rappels gâcherait la lecture, que Sorcha y pense de temps à autres dans ses ruminations ne seraient pas un mal non plus. Mais bon, je cherche la petite bête, je le reconnais !

            Comme j’ai pu l’insinuer précédemment, les personnages ne font pas foule dans ce second tome, l’auteur préférant sûrement la qualité à la quantité.
            Sorcha grandit progressivement, se transformant bien malgré elle en jeune femme. Rattrapée par le temps, elle se dévoue corps et âme à la tâche qui lui fut administrée. La liberté dans l’éducation de son peuple et les expériences suivies en ont fait une femme sauvage et forte, mais les réflexions intérieures la présentent comme une jeune femme apeurée et apporte une nouvelle forme d’émotions, car le lecteur ne peut pas rester indifférent au ressenti de notre jeune héroïne.
            Et puis il y a Red, cet homme si discret qui n’hésite pas venir en aide aux plus démunis, appliquant une justice neutre mais équitable sur son domaine. Son comportement protecteur et les pensées de Sorcha quant à un possible sortilège des Fées laissent planer le doute tout au long du récit, pourtant le dénouement final apporte vraiment une touche touchante à l’ensemble de ces péripéties, d’autant plus quand cela survient en pleine mélancolie.
            Il m’est impossible d’évoquer Red sans passer un petit temps sur son oncle Richard, le puissant seigneur qui orchestre les raids sur la côte sauvage où se situe Septenaigue. Puissant, oui, mais aveuglé par une soif de pouvoir qui le rendra dangereux à multiples reprises pour Sorcha, suscitant son dégoût et sa crainte de rester seule avec lui.
Enfin les frères, bien que très absents une majeure du livre, apparaissent dans ce tome comme des ingrats incapables de récompenser les efforts éprouvants de leur sœur en acceptant son choix. Ils m’ont vraiment fait grimacer, mais je persiste à me dire que beaucoup auraient réagi ainsi, donc cela confère une cohérence réaliste.

            Le style d’écriture n’a fort heureusement pas évolué. Il possède toujours ce mariage étonnant de langueur et de vivacité que prêtent parfois les plumes composant les légendes d’antan. On se laisse porte sur le style onirique de Juliet Marillier, et l’approche de la fin m’a laissée comme un pincement au cœur, car je savais qu’arriver le moment où je devrais refermer le livre…

            Il est impensable que je termine cette chronique sans m’arrêter sur la sublime couverture. Avec ses tons chaleureux et les personnages représentés, j’ai passé plusieurs minutes les yeux rivés sur cette couverture avant d’entamer ma lecture. D’ailleurs, je trouve que les deux se partagent une certaine connivence, ce pourquoi je trouve que les éditions de L’Atalante ont fortement bien choisi !

            Finalement, cette chronique est plus courte que la précédente parce que les défauts se sont effacés pour ne laisse place qu’à l’envoûtement des mots.


            En conclusion, envolés les défauts de la première partie, ce second tome gagne en assurance et en émotions, grâce à des personnages plus vrais que nature et à une intrigue aux multiples rebondissements. La plume onirique de l’auteure porte le texte à merveille, et c’est vraiment un plaisir de se perdre sur les bords des côtes des Britons. Un indéniable coup de cœur pour chef d’œuvre !






Les autres titres de la saga :
2. Soeur de cygnes, deuxième partie
4. Fils de l'ombre, deuxième partie
5. Enfant de la prophétie, première partie
6. Enfant de la prophétie, deuxième partie
- Saga terminée -

2 commentaires:

  1. Très belle chronique! J'ai également trouvé ce deuxième tome mieux que le premier. Et c'est vrai que l'écriture de l'auteure est très bien adaptée à la fantasy !

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    1. Oui, je suis entièrement d'accord avec toi sur le plume de l'auteure ! :) De mon côté, je me suis vraiment laissée bercer.
      Et je te remercie, c'est gentil =)

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