Au domaine de Septenaigue, au cœur
de la forêt, vivait une fratrie de sept enfants dont Sorcha, la benjamine,
était la seule fille. Leur mère était morte, leur père toujours en campagne
militaire contre les Britons. Mais un jour il décida de se remarier...
Ainsi commence l'aventure de Sorcha. De l'Irlande aux
côtes britanniques, une longue et douloureuse épreuve l'attend pour sauver ses
frères d'une cruelle malédiction. Inspirée d'un conte de Grimm, Sœur des cygnes
est une fantasy médiévale irlandaise, mais aussi le récit poignant des années
de formation d'une jeune fille de caractère.
Mon
avis :
Après l’agréable surprise de la
première partie de cette saga (si on oublie quelques petits bémols), il était
impensable que je n’enchaîne pas rapidement avec la suite. Et fort
heureusement, ma bibliothèque avait la suite !
Si je parcours rapidement la
chronique sur le premier tome, je me rappelle de ma petite difficulté à rentrer
dans le gros de l’intrigue. Et c’est avec joie que j’ai pu constater que cet
aspect négatif a complètement disparu avec cette seconde partie ! En
effet, nous retrouvons d’emblée Sorcha, Red et ses compères dans un univers qui
nous est à présent familier, si bien que nous savons à quoi nous attendre.
Je me souviens également qu’au début
de ce tome, l’absence de rappels m’avait positivement marquée. En effet, cela
n’entraîne aucune coupure avec l’intrigue. Mais cela implique également d’avoir
une bonne mémoire sur l’histoire du tome précédent (même si on ne peut pas dire
que ce soit très compliqué de retenir les caractéristiques du peu de
personnages).
Nous retrouvons donc Sorcha et Red au
domaine de ce dernier, ou de Lord Hugh puisque tel est son titre. Toujours
plongée dans sa quête personnelle, la jeune femme refuse d’émettre le moindre
son, au grand dam de l’entourage du noble, déjà accablé qu’il est ramené une
sauvageonne dans leur domaine si civilisé et tranquille. Sorcha devra pour
ainsi dire lutter pour se faire accepter, ou au minimum respecter.
Toutefois, il ne faut pas croire que
l’intrigue se prête à une platitude sans borne. L’auteur pique sa trame de
petits évènements qui vont confondre le réel (un réel très réaliste, mouhahaha)
avec le fantasque des légendes irlandaises.
Ce tome est également l’occasion de
sourire, rire, pleurer, donnant l’impression d’avoir une place à part entière
aux côtés de Sorcha et Red, suscitant des émotions fortes par le seul biais des
maux et des péripéties.
Quelques rebondissements parsèment
également ce tome afin d’en relever son intérêt, c’est vraiment un plaisir de
se laisser happer par cette aventure reposante et sauvage, même si l’issue de tout
cela reste très prévisible.
En parlant de l’issue, on peut dire
que la fin suscite à elle seule son lot d’émotions contradictoires et rien que
pour elle il faut se forcer à tout lire (quoique je dise forcer mais je ne suis
pas certaine que ce soit très difficile de se laisser porter sur cette vague
poétique). Comme je le précisais précédemment, certains aboutissements sont
prévisibles, mais d’autres m’ont profondément surprise et attristée, ne
m’attendant pas à une telle force de persévérance de la part de Sorcha tout au
long de ces deux premiers tomes pour finalement une telle fin… Je ne regrette
pourtant pas cette fin et je suis même plutôt contente de ce retournement de
situation.
Mon seul regret concernant
l’intrigue (et le tome en entier, si je ne m’abuse) portera sur l’absence de
référence à Lady Oonagh une bonne partie du livre alors qu’elle est tout de
même à l’origine de tout… Si je conçois que le flot de rappels gâcherait la
lecture, que Sorcha y pense de temps à autres dans ses ruminations ne seraient
pas un mal non plus. Mais bon, je cherche la petite bête, je le
reconnais !
Comme j’ai pu l’insinuer
précédemment, les personnages ne font pas foule dans ce second tome, l’auteur
préférant sûrement la qualité à la quantité.
Sorcha grandit progressivement, se
transformant bien malgré elle en jeune femme. Rattrapée par le temps, elle se
dévoue corps et âme à la tâche qui lui fut administrée. La liberté dans l’éducation
de son peuple et les expériences suivies en ont fait une femme sauvage et
forte, mais les réflexions intérieures la présentent comme une jeune femme apeurée
et apporte une nouvelle forme d’émotions, car le lecteur ne peut pas rester
indifférent au ressenti de notre jeune héroïne.
Et puis il y a Red, cet homme si
discret qui n’hésite pas venir en aide aux plus démunis, appliquant une justice
neutre mais équitable sur son domaine. Son comportement protecteur et les
pensées de Sorcha quant à un possible sortilège des Fées laissent planer le
doute tout au long du récit, pourtant le dénouement final apporte vraiment une
touche touchante à l’ensemble de ces péripéties, d’autant plus quand cela
survient en pleine mélancolie.
Il m’est impossible d’évoquer Red
sans passer un petit temps sur son oncle Richard, le puissant seigneur qui orchestre
les raids sur la côte sauvage où se situe Septenaigue. Puissant, oui, mais
aveuglé par une soif de pouvoir qui le rendra dangereux à multiples reprises
pour Sorcha, suscitant son dégoût et sa crainte de rester seule avec lui.
Enfin les frères, bien que très absents une majeure du
livre, apparaissent dans ce tome comme des ingrats incapables de récompenser
les efforts éprouvants de leur sœur en acceptant son choix. Ils m’ont vraiment
fait grimacer, mais je persiste à me dire que beaucoup auraient réagi ainsi,
donc cela confère une cohérence réaliste.
Le style d’écriture n’a fort
heureusement pas évolué. Il possède toujours ce mariage étonnant de langueur et
de vivacité que prêtent parfois les plumes composant les légendes d’antan. On se
laisse porte sur le style onirique de Juliet Marillier, et l’approche de la fin
m’a laissée comme un pincement au cœur, car je savais qu’arriver le moment où
je devrais refermer le livre…
Il est impensable que je termine
cette chronique sans m’arrêter sur la sublime couverture. Avec ses tons
chaleureux et les personnages représentés, j’ai passé plusieurs minutes les
yeux rivés sur cette couverture avant d’entamer ma lecture. D’ailleurs, je trouve
que les deux se partagent une certaine connivence, ce pourquoi je trouve que
les éditions de L’Atalante ont fortement bien choisi !
Finalement, cette chronique est plus
courte que la précédente parce que les défauts se sont effacés pour ne laisse
place qu’à l’envoûtement des mots.
En
conclusion, envolés les défauts de la première partie, ce second tome gagne
en assurance et en émotions, grâce à des personnages plus vrais que nature et à
une intrigue aux multiples rebondissements. La plume onirique de l’auteure
porte le texte à merveille, et c’est vraiment un plaisir de se perdre sur les
bords des côtes des Britons. Un indéniable coup de cœur pour chef d’œuvre !
Les autres titres de la saga :
2. Soeur de cygnes, deuxième partie
4. Fils de l'ombre, deuxième partie
5. Enfant de la prophétie, première partie
6. Enfant de la prophétie, deuxième partie
- Saga terminée -
Très belle chronique! J'ai également trouvé ce deuxième tome mieux que le premier. Et c'est vrai que l'écriture de l'auteure est très bien adaptée à la fantasy !
RépondreSupprimerOui, je suis entièrement d'accord avec toi sur le plume de l'auteure ! :) De mon côté, je me suis vraiment laissée bercer.
SupprimerEt je te remercie, c'est gentil =)