15 févr. 2016

L'Ange blond



Synopsis :


            Deux siècles après la victoire de Napoléon sur l’Angleterre, l’Empire s’est construit autour des nanotechnologies, des transports en dirigeables, des fusées ultra-rapides et d’une conquête spatiale très avancée.
Aurore Lefèvre, dit l’Ange blond, vétéran de la Légion, est une tête brûlée qui doit reprendre du service. Elle dispose d’une semaine pour démanteler un réseau de conspirateurs prêts à abattre l’aigle impérial…



Mon avis :

            Je me souviens avoir acheté ce livre sur le salon du livre de Paris en 2015, je voulais un livre de Science-fiction ou Fantasy qui sorte de l’ordinaire, qu’on ne voit pas partout sur la blogosphère, avec une belle illustration et un résumé plus que prometteur. J’ai pris L’Ange blond dans les mains et je n’ai pas su le reposer…

            J’ai parlé d’illustration et je voudrais m’attarder dessus avant de commencer. Parce qu’elle tout simplement sublime, dans une matière agréable au toucher et des couleurs harmonieuses, avec l’image la plus à même de rendre compte de l’ambiance du livre : survolté et époustouflante.

            Tout d’abord, l’intrigue a cette incroyable capacité de mélanger thriller et science-fiction, l’un servant de trame narrative et l’autre de décor et de moyen pour parvenir aux fins, avec un discret échantillon historique venant renforcer l’aspect réaliste de l’ensemble. Si à aucun moment l’un des genres ne prend le pas sur l’autre, l’auteur nous offre au contraire un parfait équilibre qui plairont aux fans de l’un ou l’autre de ces genres.

            L’intrigue débute en plein vol aux côtés d’Aurore Lefèvre, dite l’Ange blond, et de son ami dévoué, Marco. Tous deux plongés au cœur d’un exercice périlleux voire suicidaire de haute voltige, ils outrepasseront les ordres de la Police Impériale pour battre le record de mètres parcourus. Si cet exercice n’a au premier abord aucun lien direct avec le reste de l’intrigue, il permet le bénéfice de présenter l’univers futuriste et la panoplie de technologie que cela induit.
            Cependant le lecteur aura très vite l’obligation d’oublier ce challenge pour se focaliser sur l’intrigue qui se met en place autour d’Aurore. Réquisitionnée par l’Agence, elle devra mettre ses compétences au service d’une institution qu’elle répugne afin de remporter une amnistie totale sur son casier judiciaire rempli à ras bord. Une sorte de chantage qu’il lui est impossible de refuser. De quoi la mettre en rogne tout au long de l’histoire !
            Cette dernière se borne à tourner autour d’une enquête à l’aveugle tout simplement délectable grâce à la connivence de la Science-fiction. Les progrès sont laborieux, se faisant par tâtonnement et théories hypothétiques plus que par véritables preuves. Mais le lecteur se prend au jeu des suppositions et s’impliquent à part entière dans ce jeu du chat et de la souris, joignant ses pensées à celles toutes livrées de notre héroïne.
            Si une majeure partie du livre se cantonne à rythme lent, afin de prendre pleine maîtrise de l’univers et des diverses institutions qui le composent, la fin connaît tout simplement une brusque accélération, notamment grâce à la mise en place d’une programmation doublée d’un décompte de minutes, avec des rebondissements et autres surprises, comme une fin qui n’en est pas une. Le plaisir n’est jamais en reste et je me suis surprise à toujours en redemander.
            Et la dernière phrase de l’épilogue… J’en ai poussé une semi exclamation mi-surprise, mi-amusée, parce que c’est vraiment une chute cocasse quand on connaît la pensée de l’Ange blond face aux institutions.

            La petite difficulté de cette œuvre se cacherait peut-être dans la multitude des institutions et des noms. Vient un moment où Aurore enquête que plusieurs fronts en même temps, si bien que nous rencontrons un grand nombre de ces occurrences, engendrant quelques confusions. Si celles-ci se sont vite évaporées, il m’a quand même fallu redoubler d’attention pour tout comprendre de ces implications.
           
            « De quoi la mettre en rogne tout au long de l’histoire ! ». Cette célèbre citation (de moi-même) qualifie très bien la personnalité d’Aurore. Impulsive et impertinente, rebelle et intuitive, elle a toutes les caractéristiques de l’image d’une jeune femme moderne libérée de toute entrave. Ces piques métaphoriques envoyées envers les gens qui l’insupportent et ces traits d’esprit plus matures contribuent à la rendre attachante, le tout accentué par une perspective à la première personne prêtant à sourire voire s’esclaffer à de multiples reprises. Cela permet également au lecteur de rester alerte tout au long de l’intrigue, afin de ne rien louper ses pensées ou ses échanges piquants.
            Otto Hitler est également un personnage majeur de cette intrigue. Petit fils d’Adolf, il incarne la recherche du profit et la luxure, des objectifs ou des vices que se donnent la plupart des institutions du livre.
            Il existe évidemment bien d’autres personnages (mais j’ai la flemme de tous les évoquer). Sachez que tous ont une personnalité forte, qui prête à rire, attire l’empathie ou l’antipathie. Ce qui est sûre, c’est qu’on juge et prend parti pour l’un ou l’autre. Les derniers rebondissements visent à surprend sur certains (et là, je ne vous citerai pas de noms, mais j’espère avoir titillé votre curiosité !).  

Une des qualités de ce roman réside également dans le pouvoir de l’auteur à nous faire visualiser les scènes et nous faire ressentir les sensations. Le vocabulaire est choisi avec soin et les descriptions tendent à rendre avec précision des sensations procurées auprès des spectateurs rencontrés dans l’intrigue. Bref, Laurent Poujois opère ici un tour de force magistral !


En conclusion, un thriller sur un décor de science-fiction et une base historique, de quoi ravir de multiples publics. L’ensemble est intense, d’une intensité redoublée par l’impulsivité et l’impertinence de l’Ange blond, une héroïne pas comme les autres. Les rebondissements et surprises finaux complexifient plus encore la trame narrative, et les descriptions au lexique précis hissent ce livre au rang de chez d’œuvre. Un sublime coup de cœur !



2 commentaires:

  1. C'est vrai que la couverture est superbe ! J'aimais beaucoup ce que Mnémos faisait à l'époque, je suis beuacoup moins fan de leur nouveau style monochrome :(
    Et cette fois on est d'accord : j'ai adoré aussi :) J'aimerais trop que l'auteur écrive aune suite !!

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    1. Ah bon ? Je n'ai pas eu vent de leur style monochrome, comme tu dis ^^' Mais ce n'est pas une maison d'édition dont je connais beaucoup d'oeuvre donc c'est vrai que je peux moins me faire une opinion sur leur parution.
      Oh j'avoue, une suite serait excellente ! Retrouver l'Ange blond serait vraiment un délice :D

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