Synopsis :
Deux siècles après la victoire de
Napoléon sur l’Angleterre, l’Empire s’est construit autour des
nanotechnologies, des transports en dirigeables, des fusées ultra-rapides et
d’une conquête spatiale très avancée.
Aurore Lefèvre, dit l’Ange blond, vétéran de la
Légion, est une tête brûlée qui doit reprendre du service. Elle dispose d’une
semaine pour démanteler un réseau de conspirateurs prêts à abattre l’aigle
impérial…
Mon
avis :
Je me souviens avoir acheté ce livre
sur le salon du livre de Paris en 2015, je voulais un livre de Science-fiction
ou Fantasy qui sorte de l’ordinaire, qu’on ne voit pas partout sur la
blogosphère, avec une belle illustration et un résumé plus que prometteur. J’ai
pris L’Ange blond dans les mains et
je n’ai pas su le reposer…
J’ai parlé d’illustration et je
voudrais m’attarder dessus avant de commencer. Parce qu’elle tout simplement
sublime, dans une matière agréable au toucher et des couleurs harmonieuses, avec
l’image la plus à même de rendre compte de l’ambiance du livre : survolté
et époustouflante.
Tout d’abord, l’intrigue a cette
incroyable capacité de mélanger thriller et science-fiction, l’un servant de
trame narrative et l’autre de décor et de moyen pour parvenir aux fins, avec un
discret échantillon historique venant renforcer l’aspect réaliste de l’ensemble.
Si à aucun moment l’un des genres ne prend le pas sur l’autre, l’auteur nous
offre au contraire un parfait équilibre qui plairont aux fans de l’un ou l’autre
de ces genres.
L’intrigue débute en plein vol aux
côtés d’Aurore Lefèvre, dite l’Ange blond, et de son ami dévoué, Marco. Tous
deux plongés au cœur d’un exercice périlleux voire suicidaire de haute voltige,
ils outrepasseront les ordres de la Police Impériale pour battre le record de
mètres parcourus. Si cet exercice n’a au premier abord aucun lien direct avec
le reste de l’intrigue, il permet le bénéfice de présenter l’univers futuriste
et la panoplie de technologie que cela induit.
Cependant le lecteur aura très vite
l’obligation d’oublier ce challenge pour se focaliser sur l’intrigue qui se met
en place autour d’Aurore. Réquisitionnée par l’Agence, elle devra mettre ses
compétences au service d’une institution qu’elle répugne afin de remporter une
amnistie totale sur son casier judiciaire rempli à ras bord. Une sorte de
chantage qu’il lui est impossible de refuser. De quoi la mettre en rogne tout
au long de l’histoire !
Cette dernière se borne à tourner
autour d’une enquête à l’aveugle tout simplement délectable grâce à la
connivence de la Science-fiction. Les progrès sont laborieux, se faisant par
tâtonnement et théories hypothétiques plus que par véritables preuves. Mais le
lecteur se prend au jeu des suppositions et s’impliquent à part entière dans ce
jeu du chat et de la souris, joignant ses pensées à celles toutes livrées de
notre héroïne.
Si une majeure partie du livre se
cantonne à rythme lent, afin de prendre pleine maîtrise de l’univers et des diverses
institutions qui le composent, la fin connaît tout simplement une brusque
accélération, notamment grâce à la mise en place d’une programmation doublée d’un
décompte de minutes, avec des rebondissements et autres surprises, comme une
fin qui n’en est pas une. Le plaisir n’est jamais en reste et je me suis
surprise à toujours en redemander.
Et la dernière phrase de l’épilogue…
J’en ai poussé une semi exclamation mi-surprise, mi-amusée, parce que c’est
vraiment une chute cocasse quand on connaît la pensée de l’Ange blond face aux
institutions.
La petite difficulté de cette œuvre se
cacherait peut-être dans la multitude des institutions et des noms. Vient un
moment où Aurore enquête que plusieurs fronts en même temps, si bien que nous
rencontrons un grand nombre de ces occurrences, engendrant quelques confusions.
Si celles-ci se sont vite évaporées, il m’a quand même fallu redoubler d’attention
pour tout comprendre de ces implications.
« De quoi la mettre en rogne
tout au long de l’histoire ! ». Cette célèbre citation (de moi-même)
qualifie très bien la personnalité d’Aurore. Impulsive et impertinente, rebelle
et intuitive, elle a toutes les caractéristiques de l’image d’une jeune femme
moderne libérée de toute entrave. Ces piques métaphoriques envoyées envers les
gens qui l’insupportent et ces traits d’esprit plus matures contribuent à la
rendre attachante, le tout accentué par une perspective à la première personne
prêtant à sourire voire s’esclaffer à de multiples reprises. Cela permet
également au lecteur de rester alerte tout au long de l’intrigue, afin de ne
rien louper ses pensées ou ses échanges piquants.
Otto Hitler est également un
personnage majeur de cette intrigue. Petit fils d’Adolf, il incarne la
recherche du profit et la luxure, des objectifs ou des vices que se donnent la
plupart des institutions du livre.
Il existe évidemment bien d’autres
personnages (mais j’ai la flemme de tous les évoquer). Sachez que tous ont une
personnalité forte, qui prête à rire, attire l’empathie ou l’antipathie. Ce qui
est sûre, c’est qu’on juge et prend parti pour l’un ou l’autre. Les derniers
rebondissements visent à surprend sur certains (et là, je ne vous citerai pas
de noms, mais j’espère avoir titillé votre curiosité !).
Une des qualités de ce roman réside également dans le
pouvoir de l’auteur à nous faire visualiser les scènes et nous faire ressentir
les sensations. Le vocabulaire est choisi avec soin et les descriptions tendent
à rendre avec précision des sensations procurées auprès des spectateurs
rencontrés dans l’intrigue. Bref, Laurent Poujois opère ici un tour de force
magistral !
En
conclusion, un thriller sur un décor
de science-fiction et une base historique, de quoi ravir de multiples publics. L’ensemble
est intense, d’une intensité redoublée par l’impulsivité et l’impertinence de l’Ange
blond, une héroïne pas comme les autres. Les rebondissements et surprises
finaux complexifient plus encore la trame narrative, et les descriptions au
lexique précis hissent ce livre au rang de chez d’œuvre. Un sublime coup de cœur !
C'est vrai que la couverture est superbe ! J'aimais beaucoup ce que Mnémos faisait à l'époque, je suis beuacoup moins fan de leur nouveau style monochrome :(
RépondreSupprimerEt cette fois on est d'accord : j'ai adoré aussi :) J'aimerais trop que l'auteur écrive aune suite !!
Ah bon ? Je n'ai pas eu vent de leur style monochrome, comme tu dis ^^' Mais ce n'est pas une maison d'édition dont je connais beaucoup d'oeuvre donc c'est vrai que je peux moins me faire une opinion sur leur parution.
SupprimerOh j'avoue, une suite serait excellente ! Retrouver l'Ange blond serait vraiment un délice :D