3 févr. 2017

Le Dernier Souffle, tome 1 - Le Don




Encore adolescent, Wyl Thirsk doit assumer le rôle pour lequel on le destinait depuis sa naissance : commandant en chef des armées de Morgravia! Une responsabilité qui le conduit à la cour du prince Celimus, un despote sadique. Là, un geste de bonté envers une sorcière condamnée au bûcher vaudra à Wyl un don miraculeux, ainsi que la colère de son seigneur et maître.
Contraint de lui obéir, Wyl est envoyé au Nord où la guerre menace, pour une mission suicidaire à la cour ennemie... avec pour seule arme un mystérieux pouvoir dont il ne soupçonne pas même l'existence. Or, s'il n'embrasse pas le Dernier Souffle, il signera sa perte... et celle du pays qu'il a juré de défendre.



Lu dans le cadre d’une lecture commune avec quelques Livraddictiennes, je dois dire que je suis contente qu’Ichmagbücher m’ait contacté pour le lire ensemble car, malgré que ce soit une trilogie de Fantasy, je craignais de me lancer dans ce petit pavé.

Et je dois dire que j’ai eu du mal, au départ.
Je n’ai rien à incriminer au prologue, il joue son rôle à la perfection, préambule d’une histoire mouvementée à venir. C’est la guerre, un héros meurt et c’est à son fils, à peine âgé de dix ans, qu’incombe sa charge : Général des armées de Morgravia. Rien que ça.
C’est davantage les trois-quatre chapitres suivants où j’ai dû m’accrocher pour éviter l’abandon pur et simple. Les personnages et leur relation sont plutôt stéréotypés, quand la torture gratuite et l’intrigue inexistante m’ont tout simplement interrogée sur les raisons de ce petit succès littéraire. Je ne voyais pas où l’auteur souhaitait en venir, même si je devinais que la mésentente entre Wyl, le personnage dont on suivra les aventures, et Celimus sera au cœur du récit. Si je me suis obstinée, c’est avant tout parce que je sais que la plupart des adeptes de Fantasy apprécient voire adorent les romans de Fiona McIntosh et je ne comprenais pas pourquoi la magie ne prenait pas avec moi. Au final, ca a pris, ce fut le simple début mettant avant tout le contexte et les pions de l’échiquier en place qui est difficile à apprécier.

Tout à coup, au bout des cents premières pages, l’élément déclencheur intervient. Et tout s’accélère enfin ! L’intrigue qui peinait à décoller prend un tournant apprécié et il devient difficile de lâcher le livre tandis que les péripéties et rebondissements s’enchaînent à une allure folle. Bien sûr, cela perd en crédibilité, on ne peut imaginer que le sort s’acharne à ce point sur les mêmes personnages mais peu importe, y’a un petit quelque chose qui nous empêche de s’arrêter. De mon côté, je voulais à tout prix savoir le mot fin, et ce dernier…
Pfffff ! Quelle fin horrible ! Non pas horrible dans le sens décevante (encore que) mais surtout sadique ! Enfin, à dire vrai, je la sentais venir, car cela promet de bonnes scènes cocasses dans les prochains tomes. Mais en même temps, j’adorais le corps de Wyl et j’adorais surtout Romen Koreldy j’avais pas envie qu’ils finissent ainsi ! Zut de zut ! Voilà pourquoi l’auteure fut pour moi sadique ! En revanche, c’est une bonne fin, pleine de surprises, avec un changement là encore sadique. Une chose est sûre, si j’ai peiné à démarrer ce premier tome, la suite de la saga sera forcément lue !

La magie n’est pas en soi une fin dans cette série. Si elle est présente, elle est crainte par le petit peuple et par conséquent cachée par ceux qui la maîtrisent. Et puis, les personnages la possédant ne sont pas forcément au courant qu’elle vit en eux, si bien que c’est vraiment un élément très discret dans le récit.
En revanche, elle joue un rôle considérable lorsqu’elle intervient (deux-trois fois, pas plus) et je dois dire que c’est la première fois que je découvre cette forme de magie dans un livre de Fantasy (je prends des pincettes parce qu’il se pourrait très bien que l’idée ait été reprise d’un autre livre que je ne connaîtrais pas), ce qui le rend unique. Je ne peux pas en parler plus de peur de vous spoiler (ce serait moche de vous révéler le pot-aux-roses alors que le résumé même en dévoile très peu !) mais sincèrement vous pouvez vous laisser happer sans frémir, vous devriez aimer !

Néanmoins, la fin de l’histoire (et donc du troisième tome) se devine aisément à partir du moment où l’on détient toutes les clés en mains. Morgravia et Briavel doivent s’allier pour éviter une énième guerre qui décimera une fois de plus les deux pays. Prince unique pour Morgravia, princesse unique pour Briavel. Des questions ?

L’auteure a forcé le trait autour des personnages afin qu’ils nous soient forcément attachants ou extrêmement antipathiques selon leur position dans l’intrigue. Cela tournerait facilement au stéréotype ; heureusement, certaines nuances confèrent de l’immoralité aux plus prudes quand… Ah bah non, les méchants sont vraiment méchants.
Wyl, notre héros premier, a tout du général aimé de ses hommes, même ceux qu’il n’a pour ainsi dire jamais rencontrer. Je trouve dommage qu’on lui voue de l’amour et de l’idolâtrie alors qu’il n’a pas vraiment pu faire ses épreuves, étant donné son âge. Par la suite, après tous les mensonges qu’il a pu proférer pour se préserver, ce personnage nous apparaît moins parfait, plus humain, et c’est pour le mieux.
Fynn est un gamin génial, un peu trop naïf et parfait, crédule aussi. Après tout, il a beau avoir des visions qui lui permettent de déterminer l’avenir (ce n’est pas un spoil sans soi), il croit trop facilement aux explications de Wyl. Je conçois que ce soit son héros, mais la naïveté a ses limites !
Valentyna a tout du personnage que j’apprécie et déteste en même temps. Elle est masculine, naturelle, dégage une assurance… et pourtant on ne la voit jamais s’apitoyer sur son sort malgré sa position délicate, ou à cause de la disparition d’un mort, etc. Malgré son tempérament jovial, elle a quelque chose de trop lisse dans sa personnalité qui la décrédibilise, je n’ai pas réussi à déterminer la chose en question. A côté de ça, elle tombe amoureuse dés le premier regard de Wyl alors qu’elle ne faisait jamais attention aux hommes auparavant, j’ai eu l’impression de revenir dans les romances basiques de la Chick-lit. Mayday !
Celimus est ce qu’il n’aurait pas du être. Tout le monde en Morgravia explique sa méchanceté (un bel euphémisme) par la mort prématurée de sa mère, hormis le roi qui se rapproche de n’avoir partagé aucun moment privé avec lui. Sincèrement, je n’arrive pas à trouver ces raisons crédibles, je ne pense pas que ce soit assez fort pour permettre à un personnage d’être aussi… venimeux. Ces paroles sont du poison (comme le crache Eowyn dans le second film du Seigneur des Anneaux !). Bref, on a envie de lui filer quelques baffes, voire le pourfendre d’un coup d’épée !
Romen Koreldy. Pffff ! Il a beau être méchant et vicieux dans son métier, j’ai adoré sa personnalité. Sans être vantard, il dégage une confiance en soi et une assurance déstabilisante, avec un honneur particulier, mais pourtant bien là. Je me moque qu’il soit beau ou moche, sa verve a suffi à me combler. Je regrette profondément son sort.
Comme dans toute grande saga de Fantasy, les personnages sont multitude et je vous endormirai si je devais tous les passer en revue. Ce qui est certain, c’est que les personnages secondaires sont moins caricaturaux que les autres, puisqu’on ne les voie pas suffisamment pour appréhender leurs défauts.

Je fus légèrement déçue par la plume. Pour être franche, je n’avais entendu que du bien de cette auteure et je pensais que son style d’écriture (ou plutôt la retranscription de cette dernière) serait un véritable délice poétique. A dire vrai, la traduction reste sobre, sans fioriture, ce qui a conduit à cette déception. Toutefois cela se lit bien tout de même, le style est agréable et léger, elle a beau manqué de poésie on la lit tout de même d’une traite, une fois qu’on est bien posé dans l’histoire !



Un début difficile pour une suite que je n’ai pas réussi à lâcher. Ce premier tome, sans manquer d’actions explosives, introduit parfaitement bien l’intrigue et la fin clôt avec brio (et avec tristesse pour moi) tous ces rebondissements. Ma déception fut plus tournée vers les personnages trop caricaturaux ou encore un style d’écriture sans fioriture. Dans l’ensemble, on passe un excellent moment passées les cent premières pages, et il me tarde de découvrir la suite.



15/20




Les autres titres de la saga :
1. Le Don
2. Le Sang
3. L'Âme
- saga terminée -


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