16 déc. 2020

Je t'ai rêvé




Vous, les gens normaux, êtes tellement habitués à la réalité que vous n'envisagez pas qu'elle puisse être mise en doute. Et si vous n'étiez pas capables de faire la part des choses ? Jour après jour, elle se retrouve confrontée au même dilemme : le quotidien est-il réel ou modifié par son cerveau détraqué ? Dans l'incapacité de se fier à ses sens, à ses émotions ou même à ses souvenirs, mais armée d'une volonté farouche, Alex livre bataille contre sa schizophrénie. Grâce à son appareil photo, à une Boule Magique Numéro 8 et au soutien indéfectible de sa petite sœur, elle est bien décidée à rester saine d'esprit suffisamment longtemps pour aller à l'université. Plutôt optimiste quant au résultat, Alex croise la route de Miles, qu'elle était persuadée d'avoir imaginé de toutes pièces... Avant même qu'elle s'en rende compte, voilà que la jeune femme se fait des amis, va à des soirées, tombe amoureuse et goûte à tous les rites de passage de l'adolescence. Mais alors, comment faire la différence entre les tourments du passage à l'âge adulte et les affres de la maladie ? Tellement habituée à la folie, Alex n'est pas tout à fait prête à affronter la normalité. Jusqu'où peut-elle se faire confiance ? Et nous, jusqu'où pouvons-nous la croire ?



Pourquoi ce livre ? Ce livre a connu un succès assez phénoménal dès sa sortie et s’il a très vite rejoint ma PAL, je voulais me détacher de la vague pour le lire sans trop d’attentes, d’autant plus que c’est loin d’être mon genre de lectures de prédilection… Cinq ans plus tard et par un coup de pouce du challenge Choisir la prochaine lecture de ma PAL, il est enfin lu.

Sachez une chose, je n’aime pas souvent les romances et encore moins quand le texte est écrit pour de jeunes lecteurs, que ce soit jeunesse ou young adult… Je partais avec beaucoup d’a priori et espérais beaucoup de l’aspect médical de ce bouquin. Je fus donc déçue de voir que l’autrice a choisi de traiter avant tout l’évolution de la romance au détriment de la maladie de son héroïne, Alex. En effet, dans les deux premiers tiers on apprend la maladie et quelques détails qui rendent la vie du personnage difficile, mais ce n’était pour moi pas suffisant pour faire comprendre la pénibilité de la schizophrénie. De fait, les deux premiers tiers sont consacrés au développement de la romance et, si celle-ci n’est pas désagréable, avec un personnage masculin comme je les aime et un personnage féminin pas fleur-bleue, ce n’est pas ce que je souhaitais lire.
Le dernier tiers m’a paru plus facile à lire, plus intéressant, car on aboutit là où l’autrice souhaitait nous amener. Certaines révélations tombent et, même si je me doutais de certaines “surprises”, ça m’a tout de même fait renouer pour ce que ça apporte sur la complexité de la maladie, à déterminer si ce que le patient voie est réel ou seulement dans sa tête. À partir de là, je considère que c’est bien fait.

Le thème est dur mais encore une fois la romance permet de faire face à ce roman sans ressentir la moindre gêne. Ce n’est pas du tout violent, mais certains passages marquent par la fermeté des parents, l’incompréhension des uns et la douleur de l’héroïne, qui affronte cela seule ou presque.

En dehors du fait que la romance prend trop de place, j’ai aimé la suivre, ce qui est assez exceptionnel ! Le début est peut-être un peu long, le fait que les deux partis ne s’entendent pas dès le premier coup d'œil est un peu surfait car on devine très bien comment ça va finir par la suite. Mais on décèle clairement les étapes de ce revirement de situation et la chose se passe finalement en douceur, sans trop de précipitation et c’est pour ça que j’ai bien aimé les suivre.

Sans surprise, j’ai beaucoup aimé Alex. Je ne sais pas, sans forcément que cela découle de la maladie elle montre une faiblesse touchante, le genre de réserve qui me donne envie d’éprouver de la compassion. Certaines crises de colère m’ont vaguement agacée mais ça tombe tellement sous le sens avec les paroles et réactions de ses interlocuteurs que je n’ai pu que comprendre et compatir.
J’ai beaucoup aimé Miles également, présenté comme un Nazi pour de nombreuses raisons. Il a de nombreuses parts de mystère et le fait qu’il vit replié sur lui-même, sans ami avec qui échanger, augmente cet aspect énigmatique de sa personnalité. Comme le dit Alex, voir un sourire flotter sur ses lèvres était un joli cadeau, une petite victoire. Après, c’est un personnage lambda, il ne me marquera pas dans la durée, mais au moins il fut plaisant à suivre au cours de cette lecture.
Les élèves sont nombreux et les profils variés. J’ai bien entendu apprécié Tucker, qui m’a rendue triste, et les membres du club, par le décalage total avec les autres lycéens : ils ont apporté un vent de fraîcheur. J’ai aimé le père, détesté la mère une bonne partie du roman, jusqu’à ce que tout éclate.

Le style se lit très bien et contribue à rendre cette lecture addictive. J’avais conscience de pouvoir poser mon cerveau à côté pendant que je lisais, mais cela fait du bien de temps en temps. La plume est légère, entraînante, très fluide, et les chapitres plus ou moins courts accroissent encore le rythme de lecture.



Une découverte à la fois plaisante et décevante. Plaisante, car il se passe pas mal de choses pour ne pas qu’on s’ennuie. Les personnages, la plume, le rythme de l’ensemble nous font entrer dedans dès le premier chapitre et on parvient au bout sans trop de mal, même si ça ne colle pas. Déplaisant, car j’aurais voulu que la maladie ne serve pas que de décor à la romance mais plus présent dans le récit, un élément central de ce dernier. Petite déconvenue de ce côté-là… Toutefois, comme je n’attendais rien de cette romance young adult, on peut dire que le livre s’en sort sans trop de mal ! J’ai bien aimé cette lecture légère et sérieuse à la fois.




14/20

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