27 janv. 2021

Le Prestige




Dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle, où les numéros de magicien et le spiritisme attirent les foules, deux prestidigitateurs, Alfred Borden et Rupert Angier, se rendent célèbres grâce à l'audace de leurs tours. Cette notoriété ne les protège pas de la jalousie, et bientôt les deux hommes se lancent dans une tragique compétition, chacun mettant au point un numéro de téléportation. Quelle folie ont-ils osé commettre pour devenir le plus grand des magiciens ?



Pourquoi ce livre ? Dans ma PAL depuis que j’ai vu le film adapté par Christopher Nolan, il m’aura fallu une paire d’années pour l’en sortir et le coup de pouce du destin, autrement appelé Alhweder pour le challenge LDPA.

J’appréhendais énormément cette lecture car le film est un coup de cœur que je regarde de temps en temps sans me lasser et je craignais que la magie m’atteigne moins par les mots. Hélas, ça n’a pas loupé.

Tout commençait pourtant bien. Je retrouvais avec plaisir l’histoire que j’aime tant, certains indices sont certes trop flagrants pour être appréciables pour tout lecteur connaissant l’histoire, cependant cela ne gâchait rien ma lecture. J’ai été surprise par le procédé narratif, où l’on suit tour à tour les journaux intimes des différents protagonistes. Je m’attendais à une narration plus vivante, au final je me suis contentée de ce choix, qui apportait une touche différente du film. Oui, cela fonctionnait bien jusqu’au journal intime d’Angier.

Il faut savoir que ce conflit entre les deux personnages principaux me semble déjà puéril, même si je conçois que la cause de tous ces maux puisse entraîner cette avalanche de tromperies et de vengeances. De fait, les protagonistes me paraissent antipathiques, sentiment amplifié pour Rupert Angier, qui ne vit que pour découvrir le secret d’une illusion renommée. J’ai décroché rapidement, par son style sans âme et son désir de vengeance au centre de tout. Il relègue sa famille au rang de meubles et évoque des maîtresses avec une nonchalance qui me donnait l’envie de l’étrangler. C’est simple, j’ai fini sa partie en diagonale.
Seulement, le coche était passé et j’étais totalement détachée de la fin et de ses révélations, dégoûtée par la longue partie qui la précède…

Si ce n’est en rien un défaut, j’ai trouvé que le style d’écriture (peut-être dû à la traduction) ne correspondait pas au phrasé d’époque, avec un vocabulaire soigné et “précieux”. Connaissant les lubies de l’auteur pour l’avoir rencontré, je sais qu’il préfère les phrases simples et compréhensibles par tous que les tournures trop alambiquées. Cela étant dit, ce choix - si ç’en est réellement un - permet d’échapper à la lourdeur d’un style daté, ce qui aurait eu raison de ma volonté à aller au bout, même en diagonale.



Avec le recul, je me rends compte que ce n’est ni l’histoire ni le procédé narratif qui m’ont agacée, seulement un personnage qui, manque de chance, se voit attribuer la partie plus la plus longue. De là, j’ai totalement déconnecté et rien ne pouvait me permettre d’apprécier pleinement l’ensemble. Toutefois le style d’écriture n’est pas vilain et l’idée plus qu’intéressante et plaisante, je sais d’avance que je m'essayerai à d’autres Christopher Priest.



12/20





4 commentaires:

  1. J'avais bien aimé le film, dommage pour le livre, il ne me fait pas envie.

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    1. J'aurais dû faire comme toi et m'en tenir au film. Cela dit Priest reste un auteur de SF à la fois classique et contemporain, je pense qu'il faut le lire au moins une fois dans sa vie :)

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    2. Ah, je ne me suis jamais penchée sur cet auteur, je ne savais pas qu'il était aussi important, je note !

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    3. Eh bien si, pour les puristes il est à la même échelle qu'un Silverberg ou un Holstein même si les textes sont différents ;)

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