15 janv. 2021

Les Livres de la Terre fracturée, tome 1 - La Cinquième Saison




La terre tremble si souvent sur votre monde que la civilisation y est menacée en permanence. Le pire s'est d'ailleurs déjà produit plus d'une fois : de grands cataclysmes ont détruit les plus fières cités et soumis la planète à des hivers terribles, d'interminables nuits auxquelles l'humanité n'a survécu que de justesse. Les gens comme vous, les orogènes, qui possédez le talent de dompter volcans et séismes, devraient être vénérés. Mais c'est tout l'inverse. Vous devez vous cacher, vous faire passer pour une autre. Jusqu'au jour où votre mari découvre la vérité, massacre de ses poings votre fils de trois ans et kidnappe votre fille. Vous allez les retrouver, et peu importe que le monde soit en train de partir en morceaux.



Pourquoi ce livre ? La beauté de la couverture fut un élément déclencheur, pour c’est surtout les avis controversés qui ont attiré mon attention, curieuse de savoir si j’accepterai la particularité de cette œuvre ou si, au contraire, elle me ferait décrocher et abandonner ma lecture.

Ma surprise fut totale. Je m’attendais à une œuvre de science-fiction à la space opera, alors que je me trouvais en réalité avec un livre mêlant codes de la science-fiction par son univers (post) apocalyptique et codes de la fantasy par son système de magie, qui m’a rappelé dès le début les sagas magistrales de Brandon Sanderson. C’est alors que j’ai compris que je tenais entre les mains un roman de planet opera, genre dont je suis peu familière. Et, qu’apparemment, j’aime beaucoup.

On suit la trace de trois filles et femmes, l’enfante Damaya, la jeune Syénite et la mature Essun. Trois individus, trois personnalités différentes et un bon nombre de surprises distillées au compte-gouttes. J’ai vraiment adoré les suivre ! Bien sûr, j’avais mes préférences mais leur histoire respective, que l’on suit en parallèle, permet d’appréhender un point précis de leur univers, grâce aux connaissances qu’elles acquièrent en fonction de leur âge. J’ai trouvé l’idée brillante et astucieuse, cela change des seuls groupes de héros qui découvrent les informations précieuses tous ensemble, en même temps, au fil de l’histoire. Dans La Cinquième Saison, c’est progressif et réfléchi.

L’univers est vraiment atypique, très original, même si les décors et l’Histoire manquent encore de détails. On visualise quand même assez bien l’environnement aride et sec avec cet environnement hostile qu’implique cette Cinquième saison.

Autre élément original majeur, le système de magie digne d’un roman de Brandon Sanderson comme je le disais plus haut. C’est là qu’on peut avoir du mal à différencier ce roman de la fantasy de la science-fiction. Par qu’en apparence, on a vraiment l’impression que le don employé par les personnages, appelé l’orogénie, est inné. [ /!\ Spoiler !] Sauf que derrière les apparences on comprend que le Fulcrum exerce un contrôle énorme sur les naissances, provoque les grossesses et s’accapare enfants ainsi nés. Le pouvoir n’est alors qu’un outil mis au service (ou asservi) par un système politique - si je puis dire. La compréhension de tout cela se fait au fil des découvertes des différents personnages et des rencontres enrichissantes sur leur chemin. Comme je l’affirmais plus haut, tout se croise et se complète de manière… bien foutue !

Alors oui, la particularité de la narration, qui change de point de vue selon le personnage que l’on côtoie, est déroutante. Il faut l’accepter et se laisser porter (même si, au début, je me suis dit que ça ne collait vraiment pas avec la philosophie marchombre, ahah !). De mon côté, je pense que je redoutais tellement cette originalité dans la narration que finalement ce fut une agréable surprise, surprenante au départ puis convaincante dans la relation entre l’univers et le lecteur.

Enième point fort car il faut bien ça pour en faire un coup de cœur, ce premier tome relève plusieurs thèmes importants, actuels, comme la quête d’identité, la sexualité mais aussi la protection de l’environnement. Je trouve que la présence de ces thèmes est bien ficelée, figée au cœur de l’intrigue sans en faire non plus un essai.

Etrangement, je n’ai pas trouvé les trois personnages féminins attachants. Et pourtant, je trouve que le destin de chacune est vraiment intéressant, “prometteur”, et finalement elles m’ont embarquée dans leurs problèmes avec une force puissante. C’est simple, j’ai plongé le nez dans le livre. Deux chapitres plus tard, j’étais complètement happée : je voulais aller au bout le plus vite possible.
Si je devais vraiment émettre une préférence, j’en serais incapable. Un peu comme les révélations qui pleuvent au fil de leur parcours, le destin des personnages se croisent, se ressemblent avant de prendre des chemins contraires. C’est intense, étrange, mais composé d’une fluidité qui attire le lecteur.
J’ai également beaucoup apprécié deux personnages masculins, plus discrets mais bien présents : Albâtre d’abord, avec la force que lui confère les dix anneaux (les anneaux symbolisant l’échelle de puissance et donc d’influence au Fulcrum) puis les fissures qui se développent, comme s’il était atteint à l’instar de la Terre par la Cinquième Saison. Mes tripes se sont serrées à plusieurs reprises et j’avais vraiment pas envie de le perdre de vue… L’autre est un Gardien, la caste qui surveille les orogènes (autrement surnommés gèneurs) et leur colère. “ Protecteur “ de Damaya, J’ai inexplicablement adoré Schaffa, pour son tiraillement entre la douceur ferme et l’autorité légère. Comme le souligne l’enfant par ses yeux naïfs, l’homme ne la déteste pas, au contraire il l’aime mais est là pour la protéger d’elle-même. C’est très paradoxal, mais j’ai trouvé que c’est là encore un élément original.

La plume n’est pas forcément remarquable, toutefois sa légèreté accapare notre attention et permet de dévorer ce premier tome. Fluide sans être enfantin, surtout en vertu de la fameuse particularité narrative, le vocabulaire est soigné, plein de jurons propre à l’univers mais sans immoralité ni excès. Là encore, j’ai eu le sentiment de parcourir un livre de Brandon Sanderson (oui, ça va finir par devenir une addiction), impression qui ne m’a jamais lâchée.

Alors pourquoi pas 20 ? Parce que je suis une insatisfaite qui espère encore mieux de la suite ! Est-ce possible ? Affaire à suivre (je l’espère, très vite !).



Ca ne pouvait être qu’un coup de cœur. Entre les personnages éclectiques, un univers soigné soigné entre hostilité et enjeux climatiques, des renseignements révélés au compte-gouttes et des rebondissements bien ficelés, je ne pouvais qu’adhérer. D’abord craintive, j’ai finalement adoré la narration originale. Et que dire du système de magie, génial et original ! Oui, un coup de cœur et une envie pressante de se jeter sur la suite !



19/20





Les autres titres de la saga :
1. La Cinquième Saison
2. La Porte de cristal
3. Les Cieux pétrifiés
- saga terminée -


4 commentaires:

  1. J'ai adoré cette trilogie, mais celui-ci est mon préféré, peut-être à cause de la découverte ?

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    1. C'est peut-être ça, en effet, mais je suis rassurée de savoir que les autres tomes restent bons ! ;-) En tout cas, ça démarre sur du lourd !

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  2. Je compte bien lire cette saga, elle me fait tellement envie ! Je n'ai lu que ton retour sur ce premier tome et zyeuté les notes que tu as mis aux suivants mais voilà de quoi largement confirmer mon envie de découvrir cette saga ^^

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    1. Les autres ne bénificient plus de l'effet de surprise, ils ne sont donc pas des coups de coeur, toutefois la saga reste de grande qualité. Il faut juste passer la difficulté de la découverte, qui peut être compliqué car on ne nous donne les clés de l'univers que dans le troisième opus. Entre cette frustration et ce point de vue original, je comprends que beaucoup n'adhèrent pas.

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