En derviche tu es vêtue, aussi est-ce en derviche que tu dois avancer. Un derviche n’a rien à lui et ne tend pas la main : il attend de trouver sous ses pas ce qui l’aide à vivre. Un derviche est fol aux yeux des hommes : tu devras jouer les imbéciles, muette obstinément, langue perdue ou inintelligible, pas une parole ne devra sortir de toi. Car mentir, c’est sortir de son chemin, et révéler son secret, c’est aussi s’en écarter. Ni mensonge, ni dévoilement. Quoi que tu voies, quelles que soient tes rencontres, ne te fais pas connaître, ne parle jamais, reste dissimulée. Tu seras invisible aux Noirs et à tous ceux qui te recherchent, amis comme ennemis ; ainsi, tu avanceras sous la protection du Pôle. Si tu en sors, même Lui ne pourra t’aider. » Après avoir surmonté les épreuves de la « grotte au dragon », Sibylle a pu s’emparer de la Rose de Djam. Mais sa mission est loin d’être terminée. Traquée par les Frères de la Droiture et l’ombre de Zohak, il lui faut, en plus, prendre le chemin du retour sans aucune aide humaine, affrontant l’épuisement, la faim et la soif dans la montagne des Kurdes. De son côté, Shudjâ’, délivré par Pèir et ses compagnons, a pu démasquer la traitrise d’un des Quarante, passé à l’ennemi par jalousie et désir de revanche. Il lui faut alors se battre seul contre le roi-serpent, sans l’appui des Permutables, dont tous les propos et les desseins sont dévoilés aux Noirs par Yokhannân. Quant à Pèir Esmalit, le bouillant Gascon, il doit maintenant trouver sa place en ce monde, tant parmi les barons francs que face à son propre passé…
Pourquoi ce livre ? Découvert dès la sortie du premier opus, j’ai eu le sentiment que c’était une série à lire une fois dans sa vie. Depuis, j’essaye de suivre le rythme de parution des tomes, même si j’ai pas mal tardé pour celui-ci.
Faut croire que j’appréhendais la lecture, à raison. Car si je continuerai volontiers à lire la suite, je me suis un peu ennuyée dans cette intrigue si peu mouvementée.
J’ai adoré retrouver les aventures personnelles de Sibylle, Peir et Shudja. Pourtant dans la première moitié du tome, j’étais un peu perdue dans la foultitude de noms aux sonorités orientales et ce malaise a suffisamment duré pour que le plaisir de lecture reste intact.
Ce fut un soulagement quand la seconde moitié s’est consacrée sur Peir et Sibylle. On rencontrait moins de noms étrangers, ou alors je savais à qui ils faisaient référence, si bien que j’ai pris davantage plaisir.
L’intrigue en elle-même m’a un peu déçue. Si Sibylle évolue énormément grâce à ce qu’elle accomplit dans le volume précédent, je n’ai pas eu le sentiment que sa situation connaisse une nette évolution ici, malgré les scènes cocasses obligées par les conseils de certains.
Il en va de même pour les autres personnages. Ca bouge un peu par l’action, ou quelques révélations qui sèment le doute quant à l’honnêteté de quelques uns, cependant je trouve que c’est finalement bien peu de chose à se mettre sous la dent. En cela j’espère que la suite présentera un rythme bien plus effréné.
La plume est fidèle aux tomes précédents. Sandrine Alexie use de formulations proches des romans orientaux que j’ai pu lire, avec du vocabulaire riche et exotique, ce qui peut là aussi entraver la bonne compréhension du texte. C’est littéraire, il faut avoir l’esprit alerte pour cette lecture, mais c’est un petit bijou original dans le style d’écriture.
Un roman en demi-teinte. Autant j’ai adoré me plonger dans la suite de cette aventure aux côtés de personnages forts, autant le rythme et l’action manquaient et j’ai le sentiment que le récit n’a que peu progressé. Je lirai pourtant la suite avec plaisir.
14/20
Les autres titres de la saga :
1. L'Appel des Quarante
2. La Grotte au dragon
3. Le Pôle du monde
- saga en cours -
1. L'Appel des Quarante
2. La Grotte au dragon
3. Le Pôle du monde
- saga en cours -
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