L'Ecume des jours : ce titre léger et lumineux annonce
une histoire d'amour drôle ou grinçante et inoubliable, composée par un
écrivain de vingt-six ans.
C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, merveilleux et fantastique, féerique et déchirant. Dans cette ouvre d'une modernité insolente, l'une des plus célèbres du Xxe siècle et livre-culte depuis plus de trente ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir.
C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, merveilleux et fantastique, féerique et déchirant. Dans cette ouvre d'une modernité insolente, l'une des plus célèbres du Xxe siècle et livre-culte depuis plus de trente ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir.
Mais seules deux choses demeurent éternelles et
triomphantes : le bonheur ineffable de l'amour absolu et la musique des noirs
américains...
Mon
avis :
Que
ce soit bien clair ! Si je me surprends moi-même à lire des classiques de
la littérature française en dehors des livres de cours (pour le loisir, donc),
c’est en premier lieu pour un challenge où j’ai inscrit ce titre. Fait plus
surprenant encore, je prends plaisir à découvrir cette prose « ancienne »
et j’en redemanderai presque (je dis bien presque, parce qu’il ne faut pas
déconner, non plus !).
Comme je viens ainsi de lire, j’ai
pris plaisir à plonger dans L’Ecume des jours.
Tout d’abord parce que c’est léger.
Très, très léger. Cela m’a agréablement surprise car, ayant lu un extrait d’un
de ses poèmes étant plus jeune, je me souvenais d’un style lourd et haché,
exécrable pour la décrire en un mot. Or ici, on se retrouve avec des phrases
très légères, presque flottantes, et c’est un véritable plaisir que de suivre
la sinuosité de son lexique.
Pourtant, le début laisse l’impression
que Boris Vian tisse des mots entre eux qui n’ont ni queue, ni tête (j’y vais
certes un peu fort avec cette expression) mais qui forment un ensemble
finalement harmonieux et paisible. Loin de m’attendre à cela, j’ai été
transportée dans ce style étrange mais si bon. Pour cet auteur encore, je serai
moins répugnée à l’idée de lire une de ses autres œuvres.
Mais si le style de l’écriture peut
paraître décousu, il en va de même, et c’est plus marqué encore, pour l’intrigue.
En effet, l’histoire démarre sur des personnages un peu étranges, très
différents de ce que l’on peut rencontrer aujourd’hui, mais ils sont de cette
manière attachants et on prend plaisir à les rencontrer au détour d’une page.
Colin, le personnage principal, paraît néanmoins
légèrement macho sur les bords puisqu’il se met désespérément en quête dés les
premiers chapitres d’une femme qui le comblerait. Cela tombe sur Chloé, qui l’interpelle
grâce à une certaine musique en vogue à l’époque. Mais la suite de leur
aventure (et je ne dis pas cela dans le sens épique du terme) s’enchaîne très
rapidement, trop rapidement mon goût et cela ne rend pas compte de la sincérité
de leur amour. Mais c’est à se méprendre puisque la suite.
Les autres personnages, sans que je m’attarde sur
chacun d’eux, ont tous leur importance et leur caractère et c’est agréable de
les retrouver.
L’intrigue en elle-même n’est pas prenante mais les
événements s’y déroulent si rapidement que j’ai ressenti une grande difficulté
à relâcher le livre, ne serait-ce que pour quelques minutes.
Des événements plus qu’étranges surviennent dans la
maison de Colin et Chloé qui, on le comprend peu à peu, ont un lien avec ce qui
adviendra à l’un des deux personnages. Mais ces effets fantastiques dans un
récit réaliste procurent une impression d’étouffement, d’austérité qui rend
très bien le vécu que doit vivre une famille subissant ce genre d’événements
dans leur vie…
Je fus choquée à certains moments par certains actes
très sauvages et cruels mais c’est après tout le but de l’histoire et je n’ai
pas à juger là-dessus, mis à part que je l’ai appréciée dans sa globalité.
[ /!\ Spoiler !] Je trouve juste intéressant d’évoquer
le problème de Chloé en parlant de nénuphar. Cela adoucit la cruauté du terme
et permet d’adoucir l’effet dévastateur qu’une telle annonce peut produire sur
la vie d’un individu et de son entourage. Certains diront que l’on se voile
surtout la face, mais je pense qu’ils apprécieraient qu’on leur annonce ainsi,
s’ils venaient qu’un jour ils aient le malheur de subir cela…
La fin est ainsi triste mais prévisible. Je ne vois
pas grand-chose à ajouter, si ce n’est que, contre toute attente, Boris Vian a
un certain talent pour raconter les choses.
En
conclusion, un récit captivant mené par
un style léger et envoutant, ce qui contraste grandement avec le sujet
principal de cette œuvre qui est lourd et inquiétant. Boris Vian a dans son
style un certain charme et je serai sûrement amenée un jour à lire d’autres de
ses œuvres, pour mon loisir et mon plaisir.
Ta chronique donne vraiment envie de lire ce roman :)
RépondreSupprimerTant mieux parce que j'ai tout fait pour donner envie de le lire ! Et il faut vraiment tenter ! :D
RépondreSupprimerJ'ai lu et beaucoup aimé L'écume des jours mais depuis je n'ai pas trouvé d'autre roman de Vian qui me plaise :/
RépondreSupprimerArgh, c'est dommage :(
RépondreSupprimerJ'espère que je réussirai à en trouver un qui me plaise, de mon côté. Je m'en voudrais d'avoir commencé par le meilleur, sinon.
J'essaye de retenir le titre; Yuya l'a première m'a parlé de cet auteur. Elle le rapprochait de Mathias Malzieu que j'adore. Merci
RépondreSupprimerJe ne connais pas les oeuvres de Malzieu mais L'Ecume des jours est assez essayé :)
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