"Un coup frappé à la porte. Un
surveillant entra. Je vous amène la nouvelle élève, elle s'était égarée dans
les couloirs... La fille pénétra dans la classe. C'était elle, bien sûr, pensa
Tristan. Comme si tout était écrit à l'avance. Je le crois pas ! tonitrua Said.
Tristan a flashé sur cette meuf ! Un silence total s'abattit sur la classe.
Tristan avait une drôle de boule nouée à l'intérieur du ventre. Une boule faite
d'un sentiment étrange qu'il n'avait pas envie d'analyser. Pas encore. "
Dans la rue de Vienne où se dresse la tour B2, un premier amour s'écrit sur le
béton.
Mon
avis :
Lu dans le cadre d’une lecture
commune avec mon compagnon, Tour B2 mon
amour était une des œuvres que je n’avais encore jamais lu de Pierre
Bottero, un de mes auteurs chouchous. Je me devais de corriger cette inculture
en le lisant rapidement, ce qui est à présent chose faite.
Tour
B2 mon amour relate une histoire d’amour (sans rire) entre deux adolescents
issus de milieux différents, l’une ayant vécu dans un village isolé tandis que
l’autre a évolué dans le danger et les codes des cités. Lui est un garçon
influençable, au parcours scolaire pas aussi chaotique qu’on pourrait le croire
mais dont les notes peinent à être positives, elle est une jeune fille qui a
évolué parmi les livres. Elle s’appelle Clélia, son père ayant trop lu La Chartreuse de Parme, lui se prénomme
Tristan, lui qui ne connaissait même pas le mythe de Tristan et Iseut…
Ils n’avaient rien pour s’attirer
mais ils finirent ensemble.
Pierre Bottero plante dés le début
un décor âpre et dur, très cohérent avec la réalité que nous connaissons
aujourd’hui dans les quartiers défavorisés de nos villes. Le danger est partout
dés la nuit tombée, le vocabulaire plus que familier, les comportements
asociaux et j’en pense. Mais outre l’histoire d’amour qui découlera de la
rencontre entre les deux personnages décrits plus haut, l’auteur dénonce aussi
les difficultés que peuvent ressentir les nouveaux habitants à s’acclimater et
à se faire accepter dans un tel quartier, même si ce n’est qu’une remarque
générale, il existe bien sûr des exceptions.
Il est clair également d’ajouter que
c’est loin d’être un décor idéal pour une histoire d’amour, ce qui rend l’histoire
encore plus attachante qu’elle ne l’est déjà.
Les personnages sont attachants,
notamment Clélia qu’on ne peut que prendre en pitié étant donné les moqueries
qu’elle est obligé de subir si elle veut rester soi-même, c’est-à-dire la fille
différente de la conformité sociale. Le fait qu’elle n’ai jamais eu d’ami
auparavant, si ce n’est un sycomore, amplifie la pitié que j’ai ressenti et je
me suis sentie proche d’elle.
A l’inverse, Tristan est entouré d’amis
et n’a jamais ressenti de solitude,
comme la plupart des enfants à cet âge-là. Son comportement changeant
sous-entend pourtant son trouble face à Clélia mais également des doutes sur
ses fréquentations. Tous ses doutes le rendent humain, avec une profondeur dans
sa personnalité, et j’ai pris plaisir à suivre le cheminement de sa
métamorphose.
Le style de Pierre Bottero est
toujours aussi léger que pour ses sagas majeures et j’ai pris plaisir à retrouver
le trait personnel de sa plume. L’auteur effleure des sujets très durs par l’intermédiaire
de cette romance, tels que la puberté, la douleur de la mort, le viol, la
scolarité difficile, sans écraser la romance sous ces diverses évocations mais
amènent tout de même une légère réflexion sur tous ces thèmes.
Personnellement, je me suis sentie
impliquée dans cette romance, sans savoir pourquoi. J’ai pleuré avec les
personnages, ri avec eux, souri aux différentes références littéraires glissées
là. Malgré les 150 pages qui composent cette œuvre, celle-ci suscite des
émotions fortes sur lesquelles le lecteur se laisse porter.
Mon seul regret sera pour l’épaisseur
du livre, bien trop court. Malgré tous les bons côtés du livre, tout s’enchaîne
à une vitesse fulgurante et cela rend l’attachement, certes pas impossible
puisque cela m’est arrivée, mais plus difficile. Cela ne dénote en rien, ou
presque, le plaisir que j’ai ressenti.
En
conclusion, une romance courte et agréable portée par une plume légère et
envoûtante, comme toujours. Les personnages possèdent une profondeur bienvenue
pour un livre aussi court et la métamorphose de leur personnalité reste
cohérente tout au long de l’œuvre. Sans être un coup de cœur, j’ai pris
beaucoup de plaisir à le lire.
cette romance m'intrigue.. allez op wish list ^^
RépondreSupprimerOui, faut tenter. C'est court, vif, agréable :)
RépondreSupprimerJe connais un petit peu Pierre Bottero mais pas aussi bien que je le voudrais, j'aimerais lire d'autres des ces œuvres. Pourquoi pas ce livre-ci ! :)
RépondreSupprimerD'autant plus que c'est un tout autre genre que ses sagas donc oui, faut essayer ;)
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