9 févr. 2021

Susto




Un roman insurrectionnel Sur l’île de Ross, aux confins de l’Antarctique et à une date indéterminée, le volcan Erebus couve la ville de Susto, métropole mythique à la population cosmopolite, fourmilière de colons, de mineurs, de triades, de minutemen et d’enfants perdus. Cité en éventail scindée par des murs jadis protecteurs, mais devenus instruments d’oppression, Susto est le théâtre des soubresauts des derniers représentants d’une humanité aux abois. Les sustoïtes tentent de s’y bâtir une existence, grondent à l’unisson, résistent, se repoussent et s’attirent au cœur de cette Pompéi australe. À l’instar des romans picaresques et des feuilletons du XVIIIe, le récit brasse tous les genres à sa disposition – comics, voix radiophoniques, pulp et roman populaire jusqu’au théâtre antique – en une fresque chorale qui épouse le rythme de l’éruption, volcanique et sociale. On y croise une vulcanologue étudiant les stades du cataclysme ; un héros masqué devenu le porte-drapeau des mineurs hispano-japonais spoliés ; un espion qui écoute pour le compte du gouvernement ; une prophétesse (aux accents volodiniens) scandant les appels à la révolte dans des messages poétiques cryptiques ; une ancienne incantatrice… Mais quel désastre, de la colère d’Erebus ou des révolutions humaines, aura finalement raison de leurs faibles espoirs ? Susto désigne, dans la langue des Indiens d’Amérique, la « maladie de la frayeur », celle qui « laisse l’âme ailleurs » et niche en chacun de nous. Susto est le roman de nos peurs collectives, une fresque urbaine dont la conclusion funeste se veut d’emblée irrévocable.



Pourquoi ce livre ? C’est au cours des Imaginales et un arrêt sur le stand de La Volte, maison d’édition dans laquelle les romans d’Alain Damasio, entre autres, paraissent, que j’ai acheté ce one shot.

En vérité attirée par la couverture, c’est finalement sur les conseils d’un membre de leur équipe que j’ai regardé la liste des personnages. Il y en avait beaucoup, certes, mais la petite ligne qui les qualifie m’avait beaucoup plus pour le côté décalé et donc original. Hop, un achat supplémentaire !

J’ai malheureusement abandonné au bout de 90 pages, lus sans trop de difficultés certes, pour ces bonnes raisons :

Les personnages. Trop nombreux, ce que j’avais bien entendu remarqué précédemment, j’avoue que le manque de rappel sur qui ils sont et le fait qu’on les suit quelques pages puis qu’on passe à d’autres puis qu’on revient à eux m’a exaspérée car je n’avais pas le temps de comprendre qui ils étaient et quels étaient les enjeux autour d’eux. Le fait que les chapitres soient extrêmement courts apportent également une souffrance au niveau du développement de leur personnalité. J’identifiais certains par leur parlé mais ça n’allait pas plus loin.

L’intrigue. Déjà les personnages ne m’intéressaient pas, mais en plus l’intrigue met longtemps à décoller, à tel point qu’arrivée à 90 pages, moment où j’ai abandonné ma lecture, l’histoire n’avait pas démarré, pas le moindre élément déclencheur. On comprend que le récit se veut politique et revanchard, avec les figures de proue, seulement je n’arrivais pas à m’identifier dans cette lutte, à apprécier celle-ci, même future, et le message me semblait bien trop lourd étant donné la mise en forme.

La plume. Hachée, inachevée, avec des incises. Ce choix participe au fait que j’ai très vite décroché car c’est tout ce que je déteste dans mes lectures. Pour autant cela reste très original et décalé, ce n’est pas souvent qu’on a des bouts de phrase perdus dans le néant ou des phrases très très courtes. Seulement ça ne colle pas avec ce que j’aime (fluidité et poésie).

Le bon point, car il faut savoir tirer le positif de toute chose, c’est la mise en forme même du récit. Un peu à l’image des romans de Damasio, des symboles et autres signes viennent compléter notre lecture en formant des images, des métaphores, des schémas qui expliquent le propos d’un individu ou la description d’un concept. Comme toujours j’apprécie ce genre d’éléments, qui rendent la lecture un peu plus ludique ou immersive.



Un abandon pur et simple pour un récit qui ne m’aura pas du tout emporté. Les personnages sonnent vides et ne sont pas mis en valeur par la petite taille des chapitres. La plume ne m’a pas du tout convenu, sèche et hachée, et l’intrigue n’a jamais décollé. Un total échec que je ne retenterai malheureusement jamais...









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