Les Archives de Roshar, tome 6 - Justicière, deuxième partie

Dalinar prit une profonde inspiration, s’efforçant de se calmer. La colère ne changerait rien à ce que le Père-des-tempêtes lui disait. Mais qu’est-ce qui le ferait alors ?

- Étiez-vous au courant de mes pouvoirs ? le questionna Dalinar. Saviez-vous que je pouvais guérir la pierre ?

- Je l’ai su une fois que vous l’avez fait, répondit le Père-des-tempêtes. Oui, une fois que vous l’avez fait, je l’ai toujours su.

- Savez-vous ce que je peux faire d’autre ?

- Bien entendu. Une fois que vous le découvrirez, je le saurai.

- Mais…

- Vos pouvoirs viendront quand vous serez prêts, pas avant, expliqua le Père-des-tempêtes. On ne peut ni les hâter, ni les forcer. Vous possédez le pouvoir qu’Ishar détenait autrefois. Avant qu’il soit le Héraut de la Chance, on l’appelait Celui-qui-lie-les-dieux. Il fut le fondateur du Pacte Sacré. Aucun Radieux n’est capable d’accomplir davantage que vous. Votre pouvoir est celui du Lien, qui unit les hommes et les mondes, les esprits et les âmes. Vos Flux sont les plus grands de tous, mais ils seront impuissants si vous cherchez à les manier uniquement pour le combat.

Pourquoi ce livre ? Il n’est plus la peine de présenter sur ce blog mon amour presque fanatique pour cet auteur de talent. Sanderson a profondément marqué ma vie de lectrice, au point de devenir un point de comparaison avec d’autres romans de fantasy et science-fiction, puisque l’auteur s’est illustré dans les deux.

Justicière, partie 2 est probablement le tome qui confirme ce que j’ai affirmé ci-dessus. Cette moitié m’a fait traverser tellement d’émotions, puissantes et contraires, que j’en suis ressortie avec ce sentiment d’être orpheline alors que la saga n’est pas terminée et que la partie suivante est d’ores et déjà parue, l’autre moitié sortant en mai. C’est la première fois que je ressens ça, ce sentiment déchirant de quitter un univers alors que celui-ci est loin d’être terminé (et vu les surprises que l’auteur est capable de nous pondre à chaque tome, on n’en est qu’aux balbutiements).

Cette partie a donc répondu à toutes mes attentes, et bien plus encore. Le rythme gagne, progresse, gonfle ; les péripéties malmènent les personnages à tel point où je me suis demandée à plusieurs reprises comment on pourrait se sortir de cette, de ces “impasses”. La tension est tellement forte que j’ai même fini par pleurer, concentrée et incapable de lâcher le livre, alors qu’il restait encore deux cents pages de lecture derrière. Ce fut un moment bien étrange (et Mister en a profité pour se moquer) et pourtant je ne regrette rien puisque le rebondissement, cette révélation, valait toutes les peines du monde. Mon soupir fut retentissant. Malgré tout, la tension est toujours présente à la suite de cela et on s’inquiète encore pour la survie des hauts dignitaires, des Radieux et des soldats.

Petite note aux Sprènes, ce peuple très étrange dont on a tant à découvrir encore, ils sont davantage mis en avant dans cette partie. J’ai beaucoup aimé, car je suis fascinée par eux, par leurs apparitions liées aux émotions (mais pas que !).

En parlant de soldats, je suis heureuse que le Pont Quatre ait des chapitres qui les concernent. Cela permet d’une part de ne pas les oublier, mais également d’approfondir cet attachement que l’on ressent quand on rejoint une famille. Roc, Teft, Lopen, tant de noms pour qui j’ai craint le pire.

Les personnages évoluent énormément dans ce tome. La psychologie et les situations qu’ils endurent y sont pour beaucoup. Certains s’enfoncent dans la dépression, l’abnégation, quand d’autres rayonnent (bon, ces derniers sont rares !). C’est un tome très tourné vers la noirceur et l’introspection, pourtant on parvient à en tirer une certaine lumière.

Comme toujours, ma préférence va pour Kaladin et Dalinar, mes chouchous. Leur situation personnelle a entraîné énormément de tension et de stress de mon côté, et je dois dire que le grand final fut au-delà de mes espérances. J’ai préféré Shallan dans ce tome, elle galère encore à se “fixer” mais son couple va lui permettre de se stabiliser.Que dire d’Adolin, de Navni, de Jasnah… Ils évoluent tellement vite, tellement en bien, que je ne peux qu’être émerveillée par tout ça !

Pensée pour Moash… horrible, et Elhokar, aussi. Leur situation me touche énormément et j’ai peur pour la suite.

J’ai beaucoup le nouveau personnage, Azur. Déjà parce qu’on voit enfin un “capitaine” femme et dans les valeurs vorines, c’est presque une hérésie. Pourtant elle assume pleinement son rôle et se révèle un bon stratège, même si elle finit par s’appuyer sur Kal. Et puis c’est une connaissance à Zahel et ça, ça signifie beaucoup !

Quant à Malice, je ne sais vraiment pas quoi penser de lui. Malgré son faible taux d’apparition, il joue un rôle crucial pour un personnage et l’épilogue est vraiment troublant. Ça donne envie de se projeter sur la suite pour en savoir plus !

Le style est toujours aussi délicieux. Ça fond sur la langue, on se coule avec une telle aisance dans le paysage, l’univers. C’est une plume très simple qui s’oppose à la complexité de l’univers, de fait j’ai vraiment l’impression de lire quelque chose de fluide et entraînant, envoûtant.

Probablement les deux meilleures parties jusqu’à maintenant, seulement je suppose que je vais dire ça à chaque fois. Ce tome est plein de révélations, plus qu’on ait jamais eu, et l’action mêlée à la tension surviennent ensuite. C’est intense et les dernières péripéties, les rebondissements m’ont fait vibrer comme jamais. Un excellent tome et un univers coup de coeur !

20/20

Les autres titres de la saga :
1. La Voie des Rois, première partie
2. La Voie des Rois, deuxième partie
3. Le Livre des Radieux, première partie
4. Le Livre des Radieux, deuxième partie
5. Justicière, première partie
6. Justicière, deuxième partie
7. Rythme de guerre, première partie
8. Rythme de guerre, deuxième partie
- saga en cours -