4 févr. 2021

Winternight, tome 3 - L'Hiver de la Sorcière




Moscou se relève difficilement d’un terrible incendie. Le grand-prince est fou de rage et les habitants exigent des explications. Ils cherchent, surtout, quelqu’un sur qui rejeter la faute. Vassia, avec ses étranges pouvoirs, fait une coupable idéale. Parviendra-t-elle à échapper à la fureur populaire, aiguillonnée par père Konstantin? Saura-t-elle prévenir les conflits qui s’annoncent? Arrivera-t-elle à réconcilier le monde des humains et celui des créatures magiques? Les défis qui attendent la jeune fille sont nombreux, d’autant qu’une autre menace, bien plus inquiétante, se profile aux frontières de la Rus’.



Pourquoi ce livre ? Après le succès et le coup de cœur du premier et deuxième tomes, je n’avais qu’une envie : découvrir la suite et fin de cette trilogie rapidement ! J’en profite d’ailleurs pour dire que cela fait bien longtemps que je n’ai pas lu toute une série sur trois mois - ce qui montre aussi sa qualité !

Dans l’ensemble j’ai trouvé ce tome un peu moins bon. Pourtant, tous les ingrédients que j’ai appréciés auparavant sont toujours présents. J’ai ressenti néanmoins comme un étirement en longueur vers le milieu du livre, alors que l’autrice cherchait comment rebondir et servir la fin. En réalité, c’est un rebondissement qui m’a donné ce sentiment d’étirement car il survenait trop tôt dans le récit pour sembler justifié et je me doutais que la lutte entre les deux frères étaient loin d’être terminée.

Un autre point m’a titillé (enfin là je reconnais que je chipote). A un moment donné, un personnage est blessé, après une torture sévère. Et pourtant, malgré la fatigue et la douleur, l’individu se relève et relève le gant pour défendre sa patrie et ses proches. J’ai trouvé la chose peu crédible, étant donné le peu de temps qu’il a eu pour se reposer, et ça m’a légèrement sorti de ma lecture.

Passé ces détails, j’ai une fois de plus pris plaisir à voyager et à batailler dans cette Rus’ médiévale. Vassilissa déploie toute sa force, toute sa patience, toute sa témérité, tout simplement tout pour remporter cette victoire contre les Tatars. Les embûches sont nombreuses, l’ennemi inattendu et multiple, les victoires sont remportées et se finissent dans les cris et les larmes. Encore une fois, il y a une émotion poignante, palpable, qui nous entraîne dans les malheurs de ce pays, de cette famille. En dehors de la remarque précédente, les péripéties s’emboîtent parfaitement et le rythme ne subit aucun temps mort. Bref, à l’instar des deux premiers, ce livre se gobe sans qu’on prenne conscience des heures qui défilent.

Les personnages et le folklore resteront le point fort de cette trilogie. Les liens entre chacun d’eux sont uniques, puissants, j’ai l’impression de découvrir une famille forte, bien plus unie que ce qu’on a en Occident. Cette puissance ne rime pas forcément avec amour, (comme l’adage l’affirme) la haine est également présente, et le pardon. On passe par différentes émotions et celles-ci nous imprègnent avec efficacité. Un peu à l’image d’Ellana dans l’univers de Gwendalavir, Vassia m’a profondément marquée et je pense qu’une part de son courage, de son amour pour sa patrie, sa culture et ses valeurs me resteront longtemps en mémoire.
Le folklore est grandiose. Que ce soit Morokzo ou Medved, j’ai adoré ses deux Frères qui s’opposent depuis des générations sans jamais réussir à prendre l’ascendant sur l’autre. Avec une femme au milieu, cela fait des ravages, mais là n’est pas l’intérêt. J’ai franchement aimé ces mythes, ces créatures de légendes qui façonnent les ombres et incarnent la véritable force de la Rus’. Cela m’a d’ailleurs donné envie d’en découvrir plus sur cette culture que je connais si mal, ce qui je trouve est un grand plus !

Enfin, la plume lie l’ensemble avec une douceur, une force, une poésie si sensible, que l’on ne peut qu’être envoûtée par cette forme de magie si simple. Cette traduction est magnifique, elle porte l’univers et ses personnages, elle vivifie l’ambiance, le tout dans une fluidité parfaite.



Un tome légèrement en-deçà, par un élément que je trouve impossible et un rebondissement bien futile, pourtant ces deux éléments ne parviennent pas à entacher le plaisir de lecture. Entre des personnages émouvants, une intrigue sulfureuse entre combats et folklore et une ambiance parfaite, ce troisième signe une fin de saga mémorable ! Je suis totalement sous le charme et je n’espère qu’une chose : que Katherine Arden ne s’arrêtera pas à cette trilogie mais qu’elle composera bien d’autres histoires !



15/20





Les autres titres de la saga :
1. L'Ours et le Rossignol
2. La Fille dans la Tour
3. L'Hiver de la Sorcière
- saga terminée -


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