10 mai 2015

Gatsby le Magnifique

Synopsis :
            Dans le Long Island des années vingt, la fête est bruyante et la boisson abondante. Surtout chez Jay Gatsby. Aventurier au passé obscur, artiste remarquable par sa capacité à se créer un personnage de toute pièce, Gatsby, figure solaire par son rayonnement, lunaire par le mystère qu'il génère, est réputé pour les soirées qu'il donne dans sa somptueuse propriété. L'opulence, de même que la superficialité des conversations et des relations humaines, semblent ne pas y avoir de limites. C'est pourquoi l'illusion ne peut être qu'éphémère.
Parmi les invités de cet hôte étrange se trouve Nick Carraway, observateur lucide qui seul parvient à déceler une certaine grandeur chez Gatsby, incarnation de multiples promesses avortées. Ce roman visuel qui se décline dans des tons d'or, de cuivre et d'azur, s'impose également comme la chronique d'une certaine époque vouée, telle la fête qui porte en elle son lendemain, à n'être magnifique que le temps d'un air de jazz.

Mon avis :

            Deux ans que mon professeur d’anglais évoque cet auteur et son titre le plus célèbre, deux ans que je repousse sa lecture par manque de motivation. Mais quand mon regard s’est posé sur le livre à la bibliothèque municipale, je n’ai pas pu m’empêcher de l’emprunter.
            Je rédige un avis dessus, mais je ne suis pas certaine que j’en dise du concret. Cette lecture m’a laissée à la fois plate et bouleversée, je sais d’avance que je vais avoir beaucoup de difficultés à relater mon ressenti.

            Je fus tout d’abord étonnée de voir que Gatsby n’est pas le narrateur en lui-même. Pour un livre portant son nom, je m’attendais à un point de vue interne, ou tout le moins externe  qui permettrait tout de même un accès aux pensées de ce personnage éponyme. Telle ne fut pas ma surprise, donc, en découvrant que le narrateur se trouve être Nick Carraway (ce n’était pas écrit dans le résumé de l’édition empruntée), un homme sans grand avenir qui se trouve invité chez Gatsby presque par erreur, étant voisins sans s’être jamais croisés auparavant.
            C’est un regret pour moi, j’aurai souhaité avoir accès à l’intimité de Gatsby pour mieux comprendre le personnage et, pourquoi pas, espérer un meilleur attachement, au minimum une adhérence à lui.

            A l’opposé de Nick Carraway, Jay Gatsby, ou de son vrai Jimmy Gatz, est un homme qui, on peut le dire sans gêne, a réussi dans la vie sur le plan professionnel. Riche, bien nanti dans la société, il devrait occuper une place de choix, ce que laisse croire les nombreuses soirées organisées où le tout New York s’invite. Pourtant, il apparaît peu au cours de ses soirées, comme s’il avait peur d’y être mal vu, et aucune femme ne partage son quotidien. C’est donc un personnage à deux faces que nous dépeint là Francis Scott Fitzgerald.

            L’histoire est très banale. Je m’attendais à une romance plus prononcée, à une plongée plus profonde dans les eaux troubles de la haute société, dans les magouilles et les bons comportements, je reste finalement sur ma fin puisque ces grands thèmes sont évoqués à demi mots. En fait, la romance surtout prend le pas sur le reste, effaçant tout ce qui aurait pu être intéressant à mes yeux.
            Pourtant, j’ai été happée par cette intrigue ennuyeuse, je voulais savoir comment tout cela allait se terminer, comment Gatsby s’en sortirait, etc. Moi qui pensais le lire à petite dose, quelques pages par jour pour ne pas me lasser, j’ai tourné les pages plus rapidement que je ne l’aurai cru et j’avais du mal à lâcher ce livre. Paradoxal, me direz-vous, mais pourtant si vrai…

            Vous allez également croire que je ne suis qu’une sadique, mais la fin m’a bien plu. Au lieu de retrouver ces contextes à l’eau de rose où le véritable amour triomphe de tout, on découvre l’échec d’un individu occupant pourtant une position confortable dans la haute société. On pourrait dire que l’argent ne fait pas le bonheur mais ce n’est pas en ce dicton que réside la morale de l’intrigue.
            En vérité, cette fin m’a touchée parce qu’elle est proche de la réalité. De ce que j’en ai compris et interprété, la vie n’est qu’une illusion entretenue par l’argent, le prestige, ou toute autre donnée du même type. Mais quand vint les ennuis ou même la mort, c’est seul que l’on fait face aux événements. Voir Gatsby subir cela m’a tout de même pincé le cœur et je me suis surprise à avoir pitié de lui, au fond de moi…

            Je fus également surprise par le style d’écriture. Pour un livre de cette époque, je m’attendais à une plume lourde, sans saveur, alors qu’elle est légère, permettant une meilleure adhérence au texte. Mais l’absence de saveur est bien là. Si ce n’est la fin qui a rehaussé mon intérêt pour œuvre célèbre, j’ai vraiment eu du mal à apprécier l’ensemble…


            En conclusion, c’est un petit bout de romance qui nous est révélés là, portée par une plume légère. Si la fin est intéressante par son propos, le reste du texte m’a trop souvent semblé plat pour que j’y attache une réelle importance. Gatsby le Magnifique se lit bien, et il faut le lire au moins une fois, mais il n’aura pas répondu à mes attentes…


6 commentaires:

  1. Oui, c'est vrai que c'est surprenant au début de découvrir que finalement Gatsby n'apparaît pas tout de suite et semble être un personnage secondaire. Et c'est ça que j'ai bien aimé : le paradoxe de ce personnage !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est vrai qu'ainsi on cherche à savoir pourquoi il a un tel comportement :) Après, je pense que c'est à double tranchant, ça plaît ou ça ne plaît pas...

      Supprimer
  2. Je suis contente de voir que cette lecture t'a plu, je compte le lire prochainement :)

    RépondreSupprimer
  3. J'ai vu la dernière adaptation (celle avec DiCaprio), donc je connais déjà les grandes lignes de l'histoire et la présence un peu fantomatique de Gatsby. Après, je ne sais pas si je lirai le livre, mais l'idée ne me déplaît pas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je pense que c'est un livre à lire au moins une fois :)
      De mon côté, j'ai préféré le lire d'abord et je ne tarderai sûrement pas à regarder le film avant que les souvenirs de cette lecture s'estompent...

      Supprimer