17 juin 2017

A comme Association, tome 5 - Là où les mots n'existent pas




Alors qu'ils profitent tous les deux du soir de Noël, Ombe et Jasper sont les victimes d'une attaque violente.
C'est un choc terrible pour Jasper, qui se retrouve seul et affaibli.
Déterminé à découvrir l'identité de leurs mystérieux agresseurs, obnubilé par l'idée de se venger, Jasper se lance dans une folle poursuite.
Mais comment atteindre son but quand l'Association vous lâche, et qu'on ne peut compter pour survivre que sur un vampire peureux, une harpie revêche et les livres de sorciers disparus depuis longtemps ?
Il faudra à Jasper beaucoup de courage pour surmonter les obstacles qui se dressent devant lui, à commencer par sa propre colère et son immense chagrin…



Je ne peux que mettre en garde aux spoils sur les précédents tomes comme sur celui-ci…

Mon périple au cœur de l’Association se poursuit moins paisiblement mais tout aussi savoureusement, et après le gros succès du quatrième tome, passé pas bien loin du coup de cœur, j’avais très, très, très hâte de retrouver cet univers, ces personnages. Bon, je redoutais les larmes au vu de ce début de tome (pour rappel, c’est une relecture) mais finalement la surprise aura pris le pas sur la détresse.

La fin du quatrième tome se terminait sur un voyage à moto. Rien de démoralisant, rien d’intriguant, juste une solide amitié qui se soude dans une expérience partagée. Et qui finalement échoue mal… En tentant de protéger Jasper, l’inégalable solidité d’Ombe ne la sauvera pas d’une puissante décharge. Balayée, Ombe aura offert comme dernier cadeau à Jasper la vie et, avec elle, l’amertume que connaissent ceux qui restent… Et celui-ci rassemblera ses derniers lambeaux de volonté pour venger l’amie qu’il commençait à concevoir comme une sœur.
On le devine aisément, l’ambiance change radicalement. D’abord on retrouve un Jasper totalement au sommet de sa faiblesse, à la limite de pouvoir bouger tellement l’accident l’a atteint. Puis on découvre un nouveau trait d’esprit, à savoir la vengeance, sentiment tout à fait concevable au vue de sa position. Toutefois, je fus déçue de voir qu’il a si facilement balayé son ressenti pour se concentrer sur sa « mission ». Il aurait pu craquer à un moment, avoir et subir une crise de nerfs… Non, il a tenu le coup jusqu’au bout, quitte à pleurer ensuite. Je n’ai pas trouvé la chose réaliste, d’autant plus que c’est encore un jeune adolescent, il aurait pu ressortir plus secoué que ça. On aurait d’ailleurs pu le ressentir dans l’absence des vannes pourries mais même elles furent de la partie… Bref, ce fut vraiment la seule incohérence qui a rabaissé ma note, le reste n’était que du bonheur… Enfin, façon de parler.
J’ai grandement apprécié que les chapitres alternent certaines scènes. Une fois Jasper, une autre fois un personnage de l’Association dont certains personnages habituellement réservés sont enfin mis en avant, c’est un pas de plus dans l’approfondissement de cet univers. De plus, cela apporte une certaine maturité au récit, ce qui manquait tout de même dans les tous premiers tomes. Bref, là encore une petite réussite dans ce choix scénaristique !
La fin est belle. On retrouve l’émotion, puis l’auteur nous donne soif d’ouvrir la suite en tendant une bien belle carotte. L’Association va très mal, certaines des figures importantes disparaissent… Je vous le dis, ça donne envie de se jeter sur la suite sans attendre !

Ce livre m’a fait prendre conscience à quel point il est parfois important de relire nos livres de jeunesse, car il y a toujours quelque chose à redécouvrir derrière. Ce fut le cas dans ce tome-ci, où pas mal d’allusions et de référence me sont totalement passées à côté lors de mes précédentes lectures (ça doit actuellement être la troisième voire quatrième, pour vous dire !). Entre Barbara et son Aigle noir dont quelques paroles viennent clore un rapide affrontement, entre le poème marchombre tragique, sublime et tellement véridique d’un certain auteur qu’il n’est plus nécessaire de présenter sur ce blog (Pierre Bottero, je précise quand même pour les plus étourdis) et d’autres encore, ce tome fut une mine d’or pour la culturée que je suis (oui, l’erreur est exprès, petit chenapan).
Il n’empêche, j’ai dit au début de cette chronique que je n’avais pas pleuré lors de cette lecture contrairement à mon appréhension, mais mon allusion au poème de Pierre a tout de même soutiré une petite larme. Parce que je ne m’y attendais pas, parce qu’elle tombait à pique dans l’intrigue, parce qu’elle est tournée comme un hommage à un auteur et à un ami… Une émotion qui a su me toucher et qui a également modifié ma perception de cette génialissime saga jeunesse !

Pensée agréable aussi envers le titre. Là où les mots n’existent pas, une expression tirée directement du texte, puisqu’on la retrouve en tout début de lecture. Là encore, j’ai retenu quelques larmes. En plein dans la détresse de Jasp, il était obligatoire que l’émotion touche la lectrice que je suis. Après tout, je dis toujours que, dans ce genre de situations comme dans toutes les situations difficiles, les mots sont bien dérisoires.

J’ai déjà évoqué Jasper, je voudrais faire de même pour Ombe. Son nom, sa voix apparaissent à plusieurs reprises. Illusions, réminiscences, au-delà ? Les suppositions sont nombreuses et les réponses n’affluent pas. Raison de plus pour se jeter sur la suite !
J’aurai une petite pensée également pour le sort Fafnir. Je dois dire que ses petites facéties et son indépendance m’ont donné le sourire à plusieurs reprises. Qui a dit qu’un sort ne pouvait être une entité douée de conscience ? Personne, et l’auteur s’approprie ce nouveau moyen humoristique avec délice !



Je conçois parfaitement que ce soit une saga jeunesse, il n’en reste pas moins que je fus déçue par un certain manque de réalisme quant aux décisions de Jasper et son ressenti face à tout cela. Lui si sensible, on a l’impression que l’esprit de vengeance anime trop facilement ses capacités, au détriment de la tristesse et l’amertume. N’ayez crainte toutefois, l’humour et certains personnages sauront trouver l’intérêt du lecteur, tout comme l’action qui ne cesse jamais. On s’abreuve de révélations et la toute dernière donne envie de se jeter sur la suite !



16/20







2 commentaires:

  1. Mon dieu.... Ombe. :( Moi qui voulait relire la série, les gros souvenirs liés à ce tome ont resurgi à la lecture de ta chronique.
    Pour Jasper, je ne me souviens pas que ça m'a plus choqué que ça (j'étais au lycée quand j'ai lu la première fois), je voyais un peu ça comme une sorte de semi-déni en fait. Et puis, lire ça jeune je pense que ça nous paraît logique, car on réfléchit de manière plus simple. > <

    J'hésite à m'y remettre du coup! :P

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    1. Arf, désolée de t'avoir rappelé le mauvais souvenir. Mais c'est difficile d'éviter d'en parler, c'est à l'origine de tout dans ce tome :(

      Oui, je suis tout à fait d'accord. J'avais lu le tome à sa sortie donc à peu près le même âge que toi, ça ne m'avait pas choqué outre mesure... Là, je voulais surtout prévenir les plus matures, qu'ils ne soient pas déçus de découvrir ça. Après, ça reste du très bon, faut pas croire :)

      Meuh si, faut se laisser aller ! Cette saga mérite qu'on la relise (plusieurs fois !) :P

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