Synopsis :
Planète Mars aux sables rouges,
univers privilégié de Bradbury.
Nulle part ailleurs le clair de lune n'est plus beau.
Nulle part ailleurs le clair de lune n'est plus beau.
Tout semble extraordinaire: les canaux pleins de vin
de lavande, les maisons aux piliers de cristal.
Jusqu'aux Martiens aux yeux d'or fondu qui
appartiennent tantôt au passé, tantôt à l'avenir: Car le Temps ici a son propre
tempo.
De la Terre à la Lune, il flotte, insaisissable, et
bien fol qui s'y fie.
Côté Mars, il y a Celui qui attend depuis dix mille
ans, enfermé dans un puits, âme en peine, prête à s'incarner dans n'importe
quel reflet.
Côté Terre, ce sont ces chasseurs de dinosaures
imprudents, qui changent le futur pour avoir tué un papillon dans le passé. Un
monde fantastique : des nouvelles de l'Espace en accéléré...
Mon avis :
De mon point de vue, il est très difficile de donner
un avis sur un recueil de nouvelles. Les histoires sont trop changeantes, ne se
déroulent pas dans un même monde et ont une portée très diverse selon le récit.
Ca me laisse une impression de lecture composée, où il faut ensuite faire un
compte-rendu…
Rassurez-vous,
je vais essayer d’éviter la forme « résumé par nouvelles », qui vous
gâcherez sûrement le goût de la lecture ! Je vais plutôt opter par une
sorte de condensé de ce que Ray Bradbury a voulu insuffler dans ce recueil.
Ce dernier est ainsi composé de neuf nouvelles, avec
des intrigues forts différentes mais finalement ayant comme sujet principal des
thèmes très rapprochés : le rêve, les souvenirs, la vie, la mort.
Le rêve est primordial dans La fusée. Le père étant face à un choix cornélien, il obtempère
pour un partage entre chaque membre de sa famille, plutôt que de ne faire
profiter qu’un seul individu. L’auteur nous montre ainsi ô combien il est
important de partager ses biens avec les personnes qui nous entourent mais
aussi à quel point il est important de rêver, sinon la vie serait
malheureusement morne.
L’auteur évoque également les souvenirs. Quand la vie
se déroule à une vitesse hallucinante, l’humain ne peut que se raccrocher
qu’aux souvenirs qu’elle lui a fourni. Mais nous pouvons pousser la réflexion
plus loin : après tout, dans une société où les gens ont peur de mourir,
le souvenir qu’ils laissent à leurs proches, à leurs descendants, est une trace
de leur passage, de leur existence. C’est entre autre une façon de rester
vivant.
Ah… La peur de la mort ! Elle nous étreint tous
lorsque le moment approche. Et justement, Ray Bradbury nous dresse, au travers
de ses nouvelles, une allégorie de la mort. Et cela commence par la première
nouvelle, où celui qui attend n’est entre autre qu’une entité qui s’empare de
notre esprit (mais je ne vous dirai pas dans quelle optique). Le lecteur ne
peut alors comprendre que celui qui attend est la mort en elle-même. Et en
effet, elle attend et attendra toujours, jusqu’au moment fatal.
Et lorsque l’on a échappé à la mort, une paranoïa
s’installe. On a peur de ce qui a pu nous apporter la mort et on préfère s’en
débarrasser, même si c’es un être vivant, plutôt que de s’encombrer d’une peur
inconditionnelle de mourir.
Le jour de la grande exhumation est une nouvelle
dérangeante. Ray Bradbury y insuffle un paradoxe, entre la mort qui conserve et
la vie qui nous use. Parallèlement, le lecteur est en droit de se demander s’il
ne vaut pas mieux mourir vieux, usé par les expériences et l’âge, plutôt que
jeune et rester « beau et fringant » dans l’esprit des proches ?
Mais finalement, à narrer des nouvelles sur un
amalgame de ces thèmes, l’auteur ne souhaitait-il pas nous parler du Temps,
notion qui nous permet de vivre, de ranger nos souvenirs par date, de planifier
des rêves dans le futur, de savoir à quel âge meurt-on ?
C’est sur tout cela que Ray Bradbury a voulu faire
réfléchir son lectorat. Au début de la lecture, nous sommes en droit de nous
demander quel chemin l’auteur souhaite-t-il nous voir emprunter car les
premières nouvelles relatent toutes des histoires sans aucun rapport. Ce n’est
qu’au fil des pages que le lecteur commence à comprendre l’enchevêtrement et il
ne peut alors qu’applaudir ce chef d’œuvre conduit par une main experte.
La plume de Ray Bradbury est très difficile à décrire.
La narration se lit assez facilement, mais elle va droit au but avec des termes
bien précis qui ne peuvent que laisser l’impression d’une plume scientifique.
Personnellement, je ne sais trop qu’en penser. J’ai
mis énormément de temps à rentrer dans ce recueil, chose plus difficile encore
par l’interruption de la lecture pour des livres d’études. J’ai eu plus de
facilité au second essai, alors que je connaissais le style de l’auteur et sa
manière de dire les choses avec précision.
Je pense également que je n’aurai pas du commencer à
lire cet auteur par ce recueil qui n’avait finalement par une portée joyeuse et
qui ne m’enjoint donc pas à lire une autre œuvre. Je ferai pourtant un essai,
ne souhaitant pas me faire une opinion sur une seule lecture.
En conclusion, ce recueil peut laisser l’impression
d’une portée moindre des nouvelles qu’il contient, mais la portée de chacune
est amplifiée par une réflexion sur l’ensemble de l’œuvre. Je suis globalement
assez mitigé, mais je laisse une seconde chance à cet auteur célèbre pour une
autre lecture, dans quelques mois sûrement.
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