"La Belle au bois dormant" ou "La Barbe
bleue", "Le Petit Chaperon rouge", "Cendrillon" ou
"Le Petit Poucet" appartiennent depuis longtemps à la tradition
folklorique quand Perrault s'en empare et les renouvelle. Grâce à une parfaite maîtrise
du récit, à un savant mélange de profondeur et de légèreté, il fait de ce fonds
naïf et populaire un chef-d'œuvre de conteur et de moraliste : rien qui pèse ou
qui pose en ces pages pleines d'humour, souvent, et d'ironie, écrites en une
langue dont le naturel ni la grâce n'ont vieilli. Lorsque Perrault les fait
paraître sous forme manuscrite en 1695, puis en volume deux ans après, ces
histoires rencontrent un succès immédiat qui doit beaucoup à la mode que le
conte de fées connaît alors dans les salons et à la cour. Mais la mode est
passée, et cette littérature qu'on disait destinée aux enfants a ouvert à
l'intemporel la présence devenue familière de ses personnages que chaque époque
adopte comme s'ils étaient les siens.
Mon avis :
A l’instar des nouvelles, il est
difficile d’émettre un avis sur des contes, définis comme succins et
moralisateurs. Cependant, je vais m’efforcer de retranscrire la portée
principale de chaque conte, tout comme la morale qui peut en découler.
Griselidis
retrace la vie d’un Prince justicier qui a peur de l’infidélité des femmes,
appelées le « beau sexe ». Un jour qu’il va à la chasse, il rencontre
une jeune bergère, simple et vertueuse, prénommée Griselidis. Après le mariage
s’ensuit des histoires de famille et des tests pour toujours s’assurer que
l’épouse est vertueuse.
Cette histoire peut être une mise en
garde face au pouvoir destructeur de la jalousie, qui n’apporte que le mal
autour de celui qui ressent cette émotion. De plus Charles Perrault fait ici
l’éloge du mariage, qui se veut une représentation de la fidélité entre deux
êtres.
Peau
d’âne relate l’histoire d’une princesse dont le père tombe amoureux après
le décès de sa mère. Cette dernière va fuir cet amour immoral et, de par les
épreuves éprouvés, va rencontrer son futur époux.
Ce conte est une mise en garde
contre les choses désignés comme interdites par les lois et principes qui
régissent les sociétés. Cependant, elle dégage également un message d’espoir
car tous les labeurs supportaient durant la vie mène forcément au bonheur, plus
ou moins rapidement. Charles Perrault rédigea lui-même la morale de l’histoire
à la fin du conte, que voici :
Il n’est pas malaisé de voirQue le but de ce Conte est qu’un Enfant apprenneQu’il vaut mieux s’exposer à la plus rude peineQue de manquer à son devoir ;Que la Vertu peut être infortunéeMais qu’elle est toujours couronnée ;
[…].
Les
souhaits ridicules décrivent les vœux simplets d’un bûcheron qui rencontre
Jupiter, ce dernier lui permettant d’émettre trois vœux qui se réaliseront. Le
bûcheron prononcera alors des vœux simples, liés à la nourriture et au silence
de son épouse.
La moralité de ce conte n’est pas
difficile à percevoir ; Perrault cherche à montrer que l’homme simple ne
cherche ni le pouvoir ni le profit, mais les simplicités de la vie, telles
qu’un bon repas
La Belle au bois dormant est un de
ses contes les plus connus. Tout le monde a en effet déjà entendu parler de la
jeune princesse condamnée à se piquet à un fuseau et qui dormira ainsi cent
années. Cependant, une autre histoire a lieu, lié au Prince et à sa famille, et
aussi à sa mère la Reine, descendante des Ogres.
Charles Perrault le dit lui-même par
la suite de l’histoire : l’hymen (on appelait ainsi le mariage, à
l’époque) est heureux, même si il a lieu entre deux personnes d’âges
différents.
Le
petit chaperon rouge est également très connu. Une petite fille doit
apporter une galette à sa mère-grand et rencontre en route le loup qui lui
demande ce qu’elle fait sur ce chemin. Apprenant où vit la vieille, il y court
et la mange, avant de manger également le petit chaperon rouge, arrivée plus
tard et qui s’était étonnée de la morphologie de sa mère.
L’auteur a voulu ici montrer qu’il
ne valait mieux pas écouter les conseils de tout individu rencontré au hasard
des chemins, mais d’écouter ses aînés qui seront plus avisés.
La
Barbe bleue relate un mariage entre un homme redouté et une jeune femme
curieuse. Un beau jour que l’époux part en voyage pour le travail, il lui tend
un trousseau de clés en lui interdisant formellement de se rendre dans une des
pièces. L’épouse s’y rend malgré tout, découvre ce qui y est caché avec effroi.
Le mari revint et apprend qu’elle s’y est rendue. Il veut la tuer, mais
l’arrivée des frères de la mariée l’en empêche et il se fait tuer.
Charles Perrault glisse ici un blâme
envers la curiosité, qui amène le plus souvent de la souffrance que le bien et
le bonheur.
Le
Chat botté raconte comment un homme pauvre, qui n’a reçu en héritage que le
chat de la maison, devint riche grâce à l’intelligence de ce chat.
L’auteur veut ici nous faire
comprendre qu’une situation n’est pas irrémédiable, elle peut évoluer dans le
bon sens.
Les
fées est un joli conte où une mère favorise l’amour de sa fille au dépend
de l’autre. Cette dernière recevra un don magnifique d’une fée, ce qui lui
permettra de se marier au Prince. L’autre fille recevra un don ignoble, elle
fuira ainsi dans les bois et se fera oublier de tous.
Charles Perrault souhaite nous faire
comprendre ici que la bonté sera toujours récompensée tôt ou tard.
Cendrillon
relate l’histoire d’une princesse maltraitée par sa belle-mère et ses
belles-soeurs. Le Prince organise un bal, Cendrillon s’y rend grâce à la magie
de sa marraine la Fée. Il en découle ainsi un mariage.
Comme dans beaucoup d’autres contes
ci-dessus, Charles Perrault cherche à nous montrer qu’il en faut jamais perdre
espoir, même dans les moments les plus difficiles.
Le
petit poucet nous conte la vie d’enfants abandonnés retrouvant leur maison
grâce à des pierres mais qui, au second abandon, se perdront et se rendront à
la maison de l’Ogre. Ils survivront grâce à l’intelligence du Petit Poucet, qui
arrivera à rendre sa famille riche.
Je ne manquerai pas de dire que c’est une lecture
intéressante, qui apporte réflexion et morale.
Le style d’écriture est simple, fluide, les contes
sont courts et célèbres. C’est une bonne lecture, préférable aux réécritures de
ces œuvres.
En
conclusion, un très bon moment de
lecture, qui se lit rapidement entre deux gros pavés.
J'en ai lu quelques-uns dans un gros livre illustré :) j'aime bien !
RépondreSupprimerUn classique de notre enfance :)
RépondreSupprimer(Désolée Sphinxou si je n'ai pas répondu, j'avais des problèmes pour commenter, à l'époque ^^').
RépondreSupprimerAh oui, en images, cela devait extrêmement bien rendre ! :D
Oui Yuya, tu l'as dit ! J'ai pris un petit coup de vieux en le lisant ! Et pis, j'ai également été surprise de découvrir d'autres contes, moins connus.