11 janv. 2015

Mateo Falcone - Tamango




Synopsis :

            Dans les montagnes corses on ne plaisante pas avec le sens de l'honneur, et lorsque Mateo Falcone s'aperçoit que son fils a commis une trahison pour l'appât du gain sa punition est terrible...
Quant à Tamango, "vendeur d'esclaves", il paiera ses actes de la manière la plus tragique.






Mon avis :

            J’étais très réservée quand j’ai emprunté ce livre à mon compagnon. Pour avoir lu La Vénus d’Isle du même auteur pas moins de cinq fois au collège, lycée, université, et malgré une histoire plutôt intéressante, j’ai quand même eu énormément de difficultés à digérer (et le terme est faible) cet auteur. Pourtant, je ne voulais pas m’arrêter à cela et découvrir d’autres œuvres de Prosper Mérimée. Ainsi, c’est mon compagnon qui m’a décidée à retenter le coup, puisque traînait dans sa bibliothèque les deux nouvelles : Mateo Falcone et Tamango.
            Je ne fus pas déçue.

            Ces œuvres sont à la fois complémentaires et différentes de par la morale que chacune dégage.
            En effet, Mateo Falcone, où Prosper Mérimée s’emploie à décrire avec précision la vie des habitants de la Corse sans pour autant les critiquer ou émettre une opinion subjective dans le récit, met en avant la fidélité de cette population en leur principe, en leur honneur et par conséquent les actes qui en découlent lorsque cet honneur est bafoué. Au travers de Fortunato, jeune fils de Mateo Falcone obsédé par la richesse et le personnage éponyme adepte des desdits principes et honneur, Mérimée met délicieusement le doigt là où cela fait mal, où cela gêne, et on se laisse embarquer sans retenue. Le lecteur ne peut être que dégouté par l’acte final qui clôt le récit, et je ne pense pas trop m’avancer en disant que c’était sûrement là la volonté de l’auteur.
            Quant à Tamango, une nouvelle plus longue que la précédente d’une dizaine de pages, fait part du danger de l’esclavage et de la volonté de certains Noirs à vouloir survivre (ce qui est tout à fait normal, je vous le concède). Dans le même temps, Mérimée dénonce les conséquences de l’alcool mais aussi d’autres choses que je ne vous énoncerai afin que vous ayez encore quelques surprises si il vous prenait une envie d’en découvrir plus par vous-même.

            Le style est très léger mais travaillé. Mérimée va au plus court dans ses deux nouvelles, avec des termes précis et recherchés qui approfondies une certaine érudition sur le sujet.
            Contrairement à ce que j’aurai cru au départ, j’ai pris plaisir à découvrir à découvrir deux civilisations, deux univers sur lesquels je ne détenais que des connaissances superficielles. Je ne dis pas que Prosper Mérimée m’a donnée envie d’en découvrir par moi-même, au travers de recherches approfondies ou autres, mais je ne rechignerai plus à m’intéresser à ces sujets, ni à lire d’autres œuvres de cet auteur.


            En conclusion, deux nouvelles intéressantes dénonçant des pratiques et des principes douteuses mais réalistes. Le style simple et travaillé en fait une lecture rapide qui débouche sur une réflexion. J’ai bien envie de lire d’autres œuvres.


2 commentaires:

  1. J'ai un peu moins aimé ces deux nouvelles mais Mérimée n'en est pas moins un auteur excellent !

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  2. Comme expliqué dans l'intro, j'ai préféré ces deux nouvelles à La Vénus d'Isle, mais je comprends que ce soit le contraire pour d'autre (ou du moins, qu'ils aient moins aimé ces deux nouvelles-ci) ;)

    Et oui, je commence à comprendre en quoi Mérimée est excellent et autant apprécié :)

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