11 nov. 2020

Le Pacte du Hob




Haïe et redoutée, la magie avait disparu du pays. Elle s'en revient aujourd'hui, libérée des sortilèges des mages de sang. Et Aren sent croître son propre pouvoir, la " vue " qui lui révèle des instants du passé comme d'obscurs éclats d'avenir. Peut-elle s'en servir au profit de son village, que des maraudeurs menacent de piller et détruire ? Ils ont tué son mari et sa famille. Le peuple sauvage, fées, farfadets, spectres et gobelins, qui se manifeste à nouveau, peut-il lui venir en aide ? Et, surtout, le hob de la montagne acceptera-t-il de se mettre au service des villageois ? Ah ! c'est que l'assistance de cet être qui dit de nommer Caëfann a un prix, et qu'alors il faudra se résoudre à signer son pacte. Une fantasy émouvante où les petites gens, pris dans la tourmente de conflits qui les dépassent, doivent abandonner leurs préjugés pour survivre.



Pourquoi ce livre ? Excellente question. Je sais que ça fait un moment que j’envisage de découvrir un roman de cette autrice tant renommée et je me suis dit que commencer par l’unique one shot qu’elle ait écrit serait une bonne porte d’entrée.

Je me suis tellement fourvoyée que j’en suis moi-même touchée. Car ce roman comptait de bonnes choses mais n’a pas su me convaincre.

Pourtant l’univers promettait de belles surprises. Publié chez L’Atalante, je ne m’attendais pas à une grosse action, à un rythme trépidant, mais à une intrigue fouillée et un univers alléchant. Dans un sens, ce fut le cas, avec la magie proscrite et ces échanges au sein de quelques villages qui offrent un “joli” résumé de ce qui doit être dans le royaume tout entier. Sauf que je considère que l’ensemble manque de développement, ce qui n’est pas sans me rappeler une de mes lectures récentes (là aussi chez L’Atalante, aïe !) : Haute-École. Donc oui, j’aurais voulu en savoir plus sur la magie, l’Église et ses relations avec la royauté, les prises de position de chacun. Ici, on se cantonne à la vision d’un village, il faut s’y préparer en entamant cette lecture. De mon côté, je pense que je suis tellement habituée à lire des livres de fantasy aux univers fouillés que je suis devenue bien plus (trop ?) exigeante. L’univers est plein de promesse mais j’ai eu le sentiment qu’on restait constamment en surface au cours de ma lecture. Le rythme s’intensifie vaguement sur la fin, c’est bien mais c’est venu trop tard.
Donc oui, j’aurais voulu en savoir plus sur la magie, l’Église et ses relations avec la royauté, les prises de position de chacun. Ici, on se cantonne à la vision d’un village, il faut s’y préparer en entamant cette lecture. De mon côté, je pense que je suis tellement habituée à lire des livres de fantasy aux univers fouillés que je suis devenue bien plus (trop ?) exigeante.

Ce qui m’a le plus chiffonnée dans cette lecture, c’est l’héroïne principale, Aren. À aucun moment elle ne m’a intéressée. En fait, je me suis même ennuyée tout du long en suivant ses aventures et ses pensées, à un point où j’ai même envisagé d’abandonner ma lecture en cours de route. Je comprends que le contexte soit difficile, avec le rejet de la magie et les morts qui encombrent sa route. Mais je trouve qu’elle a un comportement vraiment dérangeant, trop en recul pour être appréciable. Ca colle parfaitement avec ses secrets et son vécu mais je voulais une combattante, pas ce caractère-là.
J’ai bien plus apprécié le Hob, sournois, manipulateur mais aussi bagarreur et un réel soutien pour ce village en manque de force de combat. Je ne m’attendais pas vraiment à cela de la part d’une telle créature, d’un autre côté son caractère n’est pas sans rappeler les farfadets et autres lutins farceurs mais à un degré plus mature. J’ai aimé la plupart de ses réactions et je pense ne pas me tromper quand j’avance que j’ai lu ce roman pour lui !
J’ai bien aimé Kitt, l’ami d’Aren. Malgré les coups durs qu’il a vécus dans sa vie, il garde une énergie et un humour rafraîchissant, qui contraste totalement la morosité de la protagoniste ! Par contre je dois dire les personnalités des personnages qui reviennent souvent sont assez nuancées. Ce n’est pas totalement la panaché, mais les personnages méchants peuvent montrer de belles valeurs et l’inverse est tout à fait valable.

Autre point faible et pas des moindres, le style d’écriture de Patricia Briggs ne m’a pas du tout transportée. Je m’attendais à quelque chose de fluide et poétique et je me suis retrouvée avec une traduction sans saveur. Le style est très simple, c’est accessible même pour un adolescent. Le plaisir de ma lecture aurait pu être sauvé grâce au style, or c’est un acte manqué.



J’ai longuement hésité avant de me décider sur la note finale, ce livre méritait-il d’être au-dessus de la moyenne ? Je me suis dit que oui car le background de certains personnages et l’univers sont plutôt sympathiques, même si le deuxième manque d’approfondissement. Toutefois une héroïne qui a du mal à extérioriser son sentiment et sa pensée et une plume sans saveur ont entériné tout plaisir de lecture. Je ne suis pas allée au bout dans la souffrance mais ce livre m’a marqué par tous les défauts qu’il présente. J’hésite maintenant à relire cette autrice pourtant renommée...




11/20





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