20 nov. 2020

Outsphere, tome 1




Après avoir quitté une Terre mourante du fait des erreurs de nos sociétés, l'Arche, premier vaisseau à coloniser une exoplanète, arrive au bout d'un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau commencement pour l'humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement végétal baptisé Eden. Les surprises se cumulent vite : la surface abrite une espèce primitive mais intelligente, des ruines prouvent l'existence de civilisations passées avancées, le système climatique obéit à des règles très particulières. Mais malgré tout cela, la colonisation commence de manière somme toute très classique, avec les traditionnelles oppositions entre militaires, scientifiques, civils. Mais tout change avec l'arrivée d'un nouveau joueur : un second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l'Arche. A son bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d'une technologie plus avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement. Capables de se synchroniser et de communiquer télépathiquement entre eux, ils sont devenus une espèce fondamentalement collectiviste, que tout oppose aux traditionnels Terriens individualistes de l'Arche. Les deux peuples essaient dans un premier temps de cohabiter et d'apprendre les uns des autres, mais les obstacles rencontrés, le passé de la planète qui s'avère beaucoup plus riche et mystérieux que prévu, vont rapidement augmenter les tensions. Eden représente-t-il un nouvel espoir, ou au contraire la fin d'une civilisation ?



Pourquoi ce livre ? Je ne surveille pas vraiment le marché de l’autoédition et si je ne dénigre en aucun cas le potentiel des auteurs, c’est vrai que je me tourne rarement vers eux. Cela dit j’en lis quand même la plume des premières pages ou le résumé me tentent vraiment. Là, après tant de bons avis dans les échos qui a amené ce premier tome dans les nominés du Prix Livraddict, catégorie Science-fiction, je me suis dit qu’il fallait lui faire un sort.

Malheureusement, ça n’a pas totalement collé avec moi… Je m’étais pourtant préparée à lire un livre sur la colonisation, les premières joies de découvrir une nouvelle terre, déjà habitée mais où l’humanité pourrait repartir à zéro, en essayant de ne pas commettre des erreurs. De nombreux rebondissements jalonnent le récit, avec des objectifs communs et individuels qui promettent des surprises jusqu’à la fin. Je suis allée au bout sans souffrir, avec la réelle curiosité de savoir comment tout ceci peut bien finir, comment l’entente entre l’armée, les civils, les Atlantes et les autochtones est possible, crédible.

J’ai pourtant eu du mal avec le format du récit. Oui, il peut être défini comme roman mais j’ai également eu le sentiment de lire un rapport scientifique, sans tout l’aspect synthétique. C’est écrit avec un ton neutre et le fait d’avoir les objectifs de chacun me donnaient l’impression d’évoluer dans une expérience déterminée par l’auteur.

De plus, il y a un gros manque de sentiment dans les personnages. Leur nombre fait qu’on ne s’attache pas à eux car on ne les côtoie qu’en surface, on n’accède jamais à leur passé, leurs envies, leur regard est toujours rivé sur les rivalités, les besoins, les espoirs mais pas sur la pensée individuelle ou les envies personnelles. Bien sûr, certains personnages marquent plus que d’autres, je pense à l’Amiral, à Bowman, Vincent et Elodie, Baya, Olsen… mais tous les autres se confondaient trop dans ma tête, de fait je cherchais juste à retenir s’ils étaient scientifiques, civils ou militaires et je m’arrêtais là.
Je ne parle même pas des Atlantes, que j’ai adorés, mais qui s’identifient à l’aide d’immatricules. Cela est très cohérent avec la façon dont ce peuple a émergé, mais c’est impossible de retenir qui est qui, je les ai identifiés seulement grâce à leur entourage humain.
Je pense que ce sont les personnages qui pêchent le plus dans ce récit, car avec un peu plus d’émotion j’aurais appréhendé ce roman comme tel, et non pas comme un docu-fiction.

La plume s’adapte à tout ce que j’ai pu dire auparavant en adoptant un ton neutre. Cela manque d’émotion là-aussi. Je tiens néanmoins à insister sur l’écriture lisible, agréable malgré cette neutralité, sans faute d’orthographe ou de syntaxe (ce qui le démarque d’une grosse partie de l’autoédition). Le seul point faible, c’est les répétitions qui augmentent au fur et à mesure de la lecture, comme si l’auteur ou son correcteur avait commencé à les effacer puis c’était arrêté, par manque de temps. Ca m’a un peu fait grimacer car il arrive d’avoir une phrase de trois lignes comportant trois fois le même terme. Dans le même esprit, l’auteur n’ayant pas forcément décrit les personnages ceux-ci sont souvent nommés par leur nom (normal), ce qui donne des occurrences un peu trop successives : cinq fois le même nom dans un même paragraphe. Moi qui déteste les répétitions, j’ai été servie !



Ce premier tome n’est pas aussi mauvais que mon développement le laisse entendre : j’ai passé un bon moment, curieuse de voir où tout ceci allait bien nous mener, et je conçois cet opus comme un bon divertissement, même si ce ne sera pas le meilleur du genre. Les points faibles reposent sur des personnages pas assez individualisés et à une plume propre mais faisant preuve de trop de répétitions. Si cela est corrigé et vu la fin, le second tome promet d’être meilleur. En tout cas, je n’hésiterai pas à le lire.



13/20





Les autres titres de la saga :
1. Outsphere
2. Le Réveil
- saga en cours -


4 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce livre et je dois dire que je n'ai pas vu les problèmes de répétition.
    J'ai trouvé que c'était comme regarder un film, qu'on était plongé dedans. Je vois qu'on a pas le même point de vue.
    Par contre je suis d'accord pour le nom des Atlantes, je les mélangeais tous.
    J'ai beaucoup aimé le second tome aussi.

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    1. Tous les goûts sont dans la nature ;-)
      Je ne l'ai pas non plus détesté, si je suis allée au bout c'est que j'y voyais un intérêt, je suis curieuse de voir jusqu'où peut aller l'installation de cette colonie. Mais les personnages ne m'ont pas marquée.
      Et outre le sentiment d'évoluer dans un document d'observation, je suis d'accord qu'il y a du visuel, je savais où j'étais au moment T et mon esprit me projetait parfaitement dans le décor !
      Je lirai probablement le second tome bientôt, tant que c'est frais dans ma mémoire ;)

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  2. Bon, et bien même si ce n'est "pas aussi mauvais" ce sera sans moi ^^

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    1. Je comprends très bien. Dommage pour le bouquin, mais y'a sûrement de meilleurs titres dans la nature ;-)

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