Le jour, Gwen est une personne tout ce qu’il y a de plus ordinaire : elle a un emploi précaire à la bibliothèque de la ville, un mari aimant et deux beaux enfants. Mais chaque nuit, elle est fée et travaille à la BAKF, la Brigade anti-kidnapping de fées. Et justement, de récentes disparitions leur donnent du fil à retordre... Avec son coéquipier et ami Arthur, elle va vite découvrir que cette nouvelle affaire pourrait être plus sensible que prévu. Pourtant, si dangereuse que soit cette nouvelle enquête, ce n’est qu’une épine parmi d’autres dans le pied de Gwen. Car au prochain solstice, elle va devoir faire un choix : rester humaine avec son mari et ses enfants, ou abandonner son ancienne existence et devenir fée pour toujours aux côtés d'Arthur...
Pourquoi ce livre ? Je ne sais pas. Il fait partie de ces livres arrivés il y a trop longtemps pour que je me souvienne de la raison de son entrée en bibliothèque… Il m’aura fallu le LDPA pour l’en sortir, après bien des années à prendre la poussière !
Et pourtant ! Sans être un bijou, ce court roman de moins cent pages offre de nombreuses pistes de réflexion autour de ce qui définit l’humanité et de ce qui le différencie de bien d’autres créatures, réelles ou merveilleuses. On suit Gwen, une femme dans le quotidien, une fée dans ses rêves - et bien plus. Deux univers en parallèle qui s’opposent, dans une virulence surprenante. Car quand la vérité éclate, qu’est-ce qui peut encore souder une famille ou un couple : le sentiment ou le souvenir d’avoir aimé ?
J’ai adoré le postulat de Silène Edgar. L’autrice a le mérite de développer une idée en si peu de mots, et de pages, le tout dans une cohérence, dans le rythme, sans oublier l’émotion, plus ou moins constante. En effet, l’héroïne est prise d’un doute et interroge sa notion du bonheur : est-ce la famille qu’elle s’est composée ou ce besoin irrépressible de voler en bonne compagnie ? Plus qu’une intrigue, ce court texte nous fait revenir à l’essentiel et entraîne une réflexion sur nos passions, nos doutes, nos envies.
J’ai beaucoup aimé que ce ne soit pas une vulgaire histoire où le bien affronte le mal. Oui, il y a un méchant, mais sa présence est tellement moindre dans ce récit que je pense ne même pas retenir qu’il y en avait un dans la durée.
Les personnages sont plutôt sympathiques. Bien sûr les quelques révélations autour de leur identité n’offre aucune surprise mais cela n’enlève en rien le plaisir de les suivre. Malgré les doutes de Gwen, on s’attache à elle car sa présentation en femme du quotidien nous permet de nous identifier aisément à elle, de fait on se sent plus vite concerné par ce qu’elle vit.
J’ai bien aimé Arthur également, maladroit et gentil, même si son comportement des dernières pages ne m’a pas convaincue, j’aurais souhaité quelque chose de plus simple, d’autant plus qu’il est décrit comme très amoureux de sa femme.
On compte quelques autres personnages qui gravitent autour du duo de fées, mais je dois dire que notre intérêt est tellement centré sur la décision de Gwen que malgré leur caractère sympathique, les personnages secondaires ne deviennent pas pour autant marquants.
Le style est semblable à tout ce que j’ai pu lire de Silène Edgar. C’est léger, fluide, pas forcément doux mais se lit parfaitement bien et, pour preuve, une fois dedans je n’ai pas su décoller de ma lecture.
Je ne savais pas à quoi m’attendre mais surtout pas à être conquise, emportée en si peu de pages. Les personnages principaux sont forts et nous entraînent dans le tourbillon de leurs émotions avec une facilité due à une plume légère et fluide. Pas un coup de cœur, mais de bonnes idées et une dose de réflexion pour en faire une lecture marquante !
15/20
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