24 juil. 2020

La Fille automate




Fin du XXIe siècle, après le grand krach énergétique, la calorie est devenue l'unité la plus recherchée. Anderson Lake travaille en Thaïlande pour AgriGen, une multinationale agroalimentaire. Sa couverture de gérant d'usine lui permet de passer au peigne fin les marchés des rues de Bangkok à la recherche de denrées que l'on croit disparues. Là, il rencontre Emiko.
Emiko est la Fille automate, une belle et étrange créature abandonnée. Emiko n’est pas humaine, elle fait partie du Nouveau Peuple, c’est un être artificiel élevé en crèche et programmé pour satisfaire les caprices décadents d’un homme d’affaires de Kyoto. Considérés comme des êtres sans âme par certains, comme des démons par d’autres, les automates sont des esclaves, des soldats et des jouets pour les plus riches dans ce futur proche et effrayant où les sociétés de calories dirigent le monde. L’ère du pétrole est passée, et les effets secondaires des pestes génétiquement modifiées ravagent la terre.
Qu’arrive-t-il quand les calories deviennent monnaie ? Quand le bioterrorisme devient un outil de profit pour les entreprises ? Quand les dérives génétiques dudit bioterrorisme forcent l’humanité à basculer dans l’évolution posthumaine ?



Pourquoi ce livre ? Choisi par Mypianocanta pour le LDPA, c’est avant tout aux Utopiales que j’ai entendu parler de cet auteur, reconnu pour être un grand écrivain de science-fiction, qui pose de réels problématiques actuelles.

Je vais le dire sans détour, je n’ai pas du tout aimé La Fille automate. Le début, qui peut s’étendre ou s’assimiler à la première moitié, pose le décor, entre la géopolitique, les différents statuts sociaux et les institutions qui vont être amenés à s’opposer ici. Le clivage social et le racisme est au coeur du roman, à tel point que j’ai eu le sentiment de découvrir la lie ou la débauche de la société.
J’ai naïvement cru que la seconde moitié serait plus rythmée, et mon espoir s’est confirmé quand une première péripétie en a entraîné une autre… avant de revenir à un rythme lent. Et j’ai terminé cette lecture en diagonale, désireuse d’en finir au plus vite. Arrivée à la fin, je me suis dit que j’aurais dû abandonner, purement et simplement. Parce que je n’ai strictement rien retenu de cette lecture, pas même les prémices d’une réflexion.

Je ne dis pourtant pas ce one shot est nul ou manque d’intérêt. Je pense sincèrement qu’il en a, pour tout lecteur qui possède déjà une bonne culture de la géopolitique asiatique - parce que personnellement, je n’arrivais pas à différencier les Thaïlandais des Chinois, par exemple, dans leur appellation intime à l’univers.
Bien sûr, j’ai relevé le propos de défense des femmes, qui apparaissent dans ce roman que comme des jouets qui manquent de crédibilité, et du racisme envers les “bridés étrangers”. C’est la seule chose poignante et percutante que je retiens, avec tout un univers fondé sur l’attrait de l’écologisme - qui m’a là encore échappé.

Des nombreux personnages, je ne retiendrai que : la Fille automate, à cause d’une scène très violente qu’elle a subi et des morts qui parsèment sa route ; son amant, qui au milieu de l’appât du gain chercher quand même à la sortir de là ; le vieil employé qui essaye de survivre, et qui retourne chercher une autre jeune employée à la fin.

Le style de Paolo Bacigalupi est froid; presque chirurgical, il colle très bien à l’ambiance générale. Seulement, ça a amplifié le sentiment qu’il ne se passait rien et que tout s’empêtrait dans une mélasse gluante.



J’aurai dû abandonner, c’est limite ce que je vais retenir de ce roman. A trop s’entêter, on finit par perdre toute notion d’intérêt. La Fille automate est le seul personnage que j’ai apprécié, pour ce sentiment de libération quand elle développe ses capacités. Mais tout est lent, froid… Mon cerveau est resté totalement hermétique.



11/20





2 commentaires:

  1. Clairement le contexte asiatique complique les choses et m'a aussi fortement gênée même si il semble que je l'ai apprécié plus que toi.
    Bon ce n'était décidément pas une bonne pioche cette session. Le positif est qu'il est sorti de ta PAL ;)

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    1. Je pense que oui. Après, je pense que ce n'était pas le moment de sortir ce livre, je n'étais pas forcément prête à l'aborder. Puis je lis plus souvent de la fantasy, je n'étais peut-être pas le niveau pour de la telle science-fiction.
      En effet, faudra pencher vers des valeurs sûres ;-)

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