Ismaël Tayeb est lieutenant dans un gang criminel. Son grand patron lui donne un ordre qu'il ne peut refuser : trouver une pile nucléaire... Pour cela il va devoir remettre en marche et voler le dernier Atlas, un de ces immenses robots français qui géraient des constructions titanesques jusqu'au milieu des années 70, mais qui, suite à un grave incident à Batna durant la guerre d'Algérie, ont tous été démantelés… à l'exception du George Sand. Au même moment, Françoise Halfort, ex- reporter de guerre, se retrouve confrontée dans le parc de Tassili à un phénomène écologique et sismique sans précédent qui va bouleverser l'équilibre du monde...
Pourquoi ce livre ? Par un gros et heureux hasard. Les Utopiales (quel hasard, hanhan, me direz-vous !). Le passage par les expositions est obligatoire, même si certaines ne nous attirent pas de prime abord. Les jours passent, pour la première fois on y est allé quasiment toute la durée tellement les conférences étaient alléchantes. Sauf qu’il y avait tellement de monde que nous n’avons pas pu assister à l’une d’elle. On n’avait pas envie de perdre notre temps pendant deux heures, nous nous sommes donc posés pour une conférence réunissant les artistes qui ont travaillé collectivement sur cette saga en devenir. L’échange était tellement vivant, tellement fun, que Mister est sorti pour aller l’acheter directement - pour le plus grand plaisir de ma carte bleue !
Et là, le contre pied. Parce qu’autant les artistes sont fun, autant l’univers est particulièrement sombre. On évolue dans la mafia du futur, qui s’accroche aux vieilleries - humaines comprises ! - pour tirer profits. Sauf qu’un événement énorme va bousculer l’ordre des choses et le personnage central, au coeur du réveil du passé, va se sentir concerné par ce qu’il se passe et prendre en charge la lutte. Contre quoi ? Leur survie ?
Je reste sur cette interrogation. Ce premier tome, qui présente bien les éléments clés de l’univers, les personnages, l’ambiance général, effleure finalement le problème sans trop l’effeuiller. On comprend que la guerre a emporté la joie de beaucoup, il ne reste que la rancoeur et la volonté de se venger.
Les auteurs abordent également des sujets forts, rendus plus poignants encore par les dessins et les couleurs. Le racisme, la maternité, le traitement des femmes comme des objets, plein de choses qui font serrer les dents et alimentent l’actualité. Je ne suis pas féministe, mais j’ai grincé des dents à plusieurs reprises.
L’atlas donne son titre à la saga mais nous n’avons pas l’occasion de comprendre son utilité dans ce premier opus. L’éveil tarde, survient, et nous laisse véritablement sur notre faim - je suis tellement heureuse de l’avoir lu peu de temps après la sortie du deuxième volume, peu de temps avant l’acquisition de cette suite ! Je suis curieuse de voir en quoi son éveil apportera un soutien aux opposants, mais je suis très curieuse de le découvrir !
Les dessins précis et les couleurs à la fois chaudes et ternes donnent une atmosphère particulière à cet ouvrage. Ce n’est pas mon style, mais j’ai tout de même apprécié l’ambiance générale.
Enfin, pour plus de deux cents planches, on compte très peu de bulles finalement et l’image est vraiment centrale dans cette bande dessinée, qui se lit par conséquent en une heure malgré son épaisseur.
Un bon premier tome. Je lis très peu de bande dessinée, pire encore pour celles qui sortent de l’imaginaire. Et là je viens de me dire qu’il y a un énorme robot dans ce récit, avec des événements étranges qui surviennent juste avant son éveil. C’est si discret qu’on oublierait cet aspect fictif ! Les personnages sont crédibles sans être attachants, c’est ce qui arrive quand on suit de véritables criminels ! Il n’empêche que j’ai apprécié cette lecture et je me ferai un plaisir de lire les autres tomes qui je l’espère seront de la même qualité.
14/20
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