Je me souviens des jours avant l'Ultime Désolation.
Avant que les Hérauts ne nous abandonnent, et que les Chevaliers Radieux se retournent contre nous. Des jours où la magie était encore de ce monde, et l'honneur dans le cœur des hommes. Aujourd'hui nous surveillons quatre personnes. La première est un chirurgien qui est devenu soldat dans une guerre brutale. La deuxième est un assassin qui pleure en tuant. La troisième est une jeune femme dont la robe d'étudiante abrite une âme de voleuse et de traîtresse. La dernière est un prince dont les yeux se sont ouverts sur le passé, tandis que son appétit pour la guerre décroît.
Le monde changera.
Ces quatre personnes sont la clé.
L'une d'entre elles nous aidera. L’une d'entre elles nous détruira.
Pourquoi ce livre ? Depuis la découverte des Fils-des-brumes, je n’ai de cesse de me plonger dans les romans de Brandon Sanderson, charmée par une plume légère qui expose des intrigues complexes. Je me suis lancée dans l’aventure des Archives de Roshar en lecture commune avec une copinaute et nous venons d’en finir avec ce second tome.
Pour rappel, les volumes originaux sont divisés en deux dans la version traduite (ce qui a de quoi faire râler beaucoup de lecteurs). De mon côté, cette coupure nette juste à l’annonce d’une action fracassante avait tout bonnement achevé mon plaisir : ce devait être un coup de coeur et ça ne le fut pas...
Mais quand je vois l’enchaînement de l’action, cette tension constante, j’admets à présent que l’auteur, qui choisit lui-même où les deux tomes sont coupés, a une fois de plus fait le meilleur choix possible car l’incision dans une intrigue plus avancée aurait été un véritable calvaire pour ceux qui, comme moi, n’enchaînent pas entre les deux tomes. Cette prise de conscience ne changera en rien ma note de la première partie, mais je le relirai je pense avec plus de plaisir, moins de frustration.
Cette seconde moitié du Livre des Radieux est donc bien plus haletante que tout ce qui s’est déroulé auparavant. La politique et coups bas se renforcent, il faut se battre jusqu’à la mise à mort pour espérer survivre et renforcer ses troupes. Je ne vous cache pas que j’ai manqué d’air avant la fin tellement nos personnages sont les victimes de risques inconsidérés. J’ai serré les fesses à plusieurs reprises et j’avais franchement du mal à décoller de ma lecture, ne m’arrêtant que pour aller travailler ou dormir. Deux mots pour qualifier cette lecture : intense et action !
Les révélations trouvent tout de même des ouvertures pour nous surprendre. Côté Shallan, certaines choses tombaient sous le sens, d’autres moins. Si elle m’a paru agaçante une grande partie de ma lecture jusqu’à maintenant, je comprends un peu mieux ses réactions et je les accepte d’autant plus que tout cela est cohérent.
D’autres révélations sont bien entendu de la partie, mais je vous garde ce plaisir là (dans ma grande bonté).
Dans l’ensemble, je trouve que l’auteur jauge bien la teneur entre des révélations évidentes qui n’avaient pas besoin d’être formulée pour que cela se sache des révélations fracassantes, qui nous foutent un coup dans le visage. Cela signifie qu’on a beau être constamment sur le qui-vive, prêt à découvrir le plus surprenant, on sera malgré tout surpris parce que l’auteur est capable de nous pondre avec sérieux.
L’intrigue fait donc un grand bond en avant dans ce tome, résultat de toute cette action sulfureuse. Et ça fait du bien. En effet, je commençais à me dire que le décor évoluait peu, que les personnages, profonds et cohérents, connaissaient finalement peu d’évolution dans ce scénario jusqu’à maintenant catastrophe. Là, à la fin de ce tome, quand on referme le livre, on se dit que les temps changent et que ça va claquer du tonnerre !
En parlant de fin, l’épilogue m’a fait l’effet d’un coup de poing en plein coeur. D’un côté, j’étais trop contente d’avoir raison au sujet du personnage que l’on voie. De l’autre côté, cela entraîne d’autres questions encore, des énigmes que je ne m’étais pas soulevée. Jusqu’où sont capables d’aller les pouvoirs de la Fluctomancie ? J’ai adoré, et je veux la suite, très vite !
Les personnages sont géniaux. Comme je le disais, Shallan m’a un peu agacée dans la première moitié de cette seconde moitié (vous suivez ?) mais elle finit par enfin se dévoiler et j’ai enfin ressenti plus que de la tolérance à son égard pour aller vers un début d’empathie. Le rôle qu’elle gagne dans tout ça et l’acceptation, en partie, de son caractère devrait développer cette empathie dans les tomes à venir.
Khaladin m’a également agacé, héhé. Ce refus catégorique d’être ce qu’il doit être m’a donné envie de le secouer un bon coup, sachant qu’il a failli se rendre coupable de choses malgré les principes qu’il se targue depuis le début de défendre. C’est une incohérences dans ses décisions qui sont acceptables, mais qui m’ont néanmoins fait grincer des dents. à encore, la fin m’a arraché un sourire et j’ai hâte de découvrir de quoi son avenir sera fait !
La famille Kholin m’a emportée. Entre un père rusé et intelligent tout en conservant cet honneur que j’adore chez les grands héros, un aîné fort, beau, doué dans tout sauf l’intellect et qui devient plus humble, et un cadet discret qui cache tout son potentiel, c’est une famille aux capacités incroyables. J’avoue volontiers ma faiblesse : c’est en partie pour eux que j’ai eu peur tout du long.
Je m’interroge énormément sur l’Assassin blanc, le fameux Szeth. Il prend conscience de certaines choses sans remettre en cause l’incohérence, j’ai hâte de voir ce que lui réserve la suite.
Je suis constamment époustouflée par la facilité à plonger dans une oeuvre d’une telle envergure. Brandon Sanderson nous livre un récit complexe, avec des zones d’ombre, des tâtonnements, un système magique de plus en plus complet… et en parallèle la plume, la traduction de Mélanie Fazi est une fluidité merveilleuse. Ca se lit littéralement tout seul. Ce ne sont que des pavés, mais je vous assure qu’une fois dedans il est difficile d’en sortir (et quand on le repose, on a mal au poignet, ahah !). Vraiment, cette plume simple mais efficace m’éblouit et me manquera jusqu’à ma prochaine plongée en Alethkar.
Coup de cœur, encore. Ce tome se place sous le joug de l’action et on ne perd pas le rythme du début à la fin. On craint énormément pour la vie de tous les personnages et l’enchaînement de péripétie nous laisse scotchés au bouquin. Je n’ai pas pu en démordre, je rentrais pour lire, je m’arrêtais uniquement pour le travail ou le sommeil. C’est intense, rondement mené, avec des personnages et une situation politique qui connaît un tournant radical. De plus, Brandon Sanderson manie les mots avec une facilité déconcertante mais ô combien géniale. Je suis conquise et je n’ai pas peur de dire que cette saga sera une des plus grandes en fantasy en terme de qualité.
20/20
Les autres titres de la saga :
1. La Voix des Rois, première partie
2. La Voix des Rois, deuxième partie
3. Le Livre des Radieux, première partie
4. Le Livre des Radieux, deuxième partie
5. Justicière, première partie
6. Justicière, deuxième partie
7. Rythme de guerre, première partie
8. Rythme de guerre, deuxième partie
- saga en cours -
1. La Voix des Rois, première partie
2. La Voix des Rois, deuxième partie
3. Le Livre des Radieux, première partie
4. Le Livre des Radieux, deuxième partie
5. Justicière, première partie
6. Justicière, deuxième partie
7. Rythme de guerre, première partie
8. Rythme de guerre, deuxième partie
- saga en cours -
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