On la surnomme la Faucheuse. Débarquée trente ans plus tôt dans le sud, la généralissime Stannir Korvosa assimile méthodiquement nations et tribus au sein de l’Empire d’Asreth, par la force si nécessaire. Rien ne semble résister à l’avancée de cette stratège froide et détachée, épaulée par des machines de guerre magiques. Parvenue à l’ultime étape de sa route, elle est confrontée à un nouveau continent – un océan de verdure où vivent des nomades qui ne comprennent pas les notions de frontières ou de souveraineté. Elle doit pourtant affirmer l’autorité impériale car, dans le sous-sol de la steppe, se trouvent des ressources indispensables pour Asreth. Mais après une vie de conquête, Korvosa pourrait bien rencontrer la plus grande magie qui soit… et affronter un adversaire inédit : le pacifisme.
Pourquoi ce livre ? Cela fait un moment que je parle d’attaquer l’univers d’Évanégyre, sachant que les entrées sont multiples. Une saga, en one shot ou en nouvelles, le choix est immense et conviendra à tout le monde. De mon côté, je comptais commencer par Port d’âmes, le one shot. Sauf qu’une amie m’a dit que ce n’était pas la porte la plus simple et elle m’a conseillée de lire d’abord ce recueil de nouvelles - que je n’avais, à l’époque, évidemment pas en PAL. Je suis allée l’acheter peu de temps après et, en moins d’un mois, il était lu (il y a beaucoup de fierté dans cette assertion).
J’ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles. Même si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai trouvé les nouvelles toutes plus intéressantes les unes que les autres, avec des sujets à la fin voisins mais traités sous un angle différent. Ainsi on retrouve souvent le thème de la guerre, propre à la conquête, comme l’indique si bien le titre du recueil. Toutefois, on a à la fois le point de vue des soldats et gradés de l’empire, l’attaquant donc, et celui des peuples asservis, attaqués. Ça soulève ainsi la différence de perception, de culture, de religion, de manière peu conventionnelle, ouvrant ainsi de multiples portes sur un univers riche. De mon côté, j’ai trouvé l’ensemble intrigant et ça m’a fortement alléchée pour la suite !
Bon, maintenant, je ne suis pas fière de moi mais pour ce qui est de mon avis nouvelle par nouvelle, je n’ai pas pris énormément de notes donc je vais simplement copier/coller (et peut-être remettre un poil en forme) ce que j’ai noté lors du marathon lecture dans lequel il était inscrit.
La Route de la Conquête ouvre donc le bal. Davantage une novella qu’une nouvelle étant donné sa longueur, c’est une nouvelle importante pour la voire les morales qu’elle interroge. Parfois un peu long par son contenu, très introspectif, j’ai tout de même aimé le développement des personnages, notamment de la générale et sa relation avec son lieutenant. D’ailleurs, le regard de ces deux femmes sur la civilisation qu’elles tentent d’annexer pour le compte de l’empereur est très intéressant et pose énormément de questions sur les causes et conséquences, avec une vision manichéenne bien vite effacée pour un autre profit. Je ne m’attendais pas à une telle fin, brute, ouverte, belle par la confiance portée à l’autre. Malgré une petite longueur, ça reste ainsi une très belle porte d’entrée. (17/20)
Au-delà des murs m’a rappelé Shutter island par bien des aspects, même si on vogue toujours dans cet univers de fantasy. On découvre un personnage brisé par la guerre, devenu ainsi méfiant envers tout contact, craignant une manipulation de plus. Le thème est très lourd de sens, et complète parfaitement ce que l’on entrevoie déjà dans l’intrigue précédente, avec une remise en question du bien fondé de leurs actes et de ceux de l’empire. (18/20)
J’ai été bien moins emballée par La Fin de l’Histoire, même si ce n’est pas la fin de l’empire évidemment. Déjà je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, d’autant plus que leur relation semble davantage tournée vers la courtoisie que vers une réelle sympathie l’un envers l’autre. Et puis l’objectif de cette intrigue m’a semblé plus trouble, je n’ai pas réussi à bien percevoir toute sa portée, malgré la violence du refus de l’autre peuple. Il faudra sûrement que je la relise mais avec le recul, ça me semble la moins bien du recueil. (14/20)
Bataille pour un souvenir fut une superbe lecture, ma préférée jusqu'à maintenant. Après trois nouvelles où on suit l'angle de l'empire, on découvre enfin le point de vue des peuples en conflit contre lui. Un twist que je n'avais pas vu venir et beaucoup d'émotions qui se transmettent par le biais des petits flashbacks, j'ai trouvé l'ensemble très réussie et convaincante. (20/20)
Le Guerrier au bord de la glace fut une très bonne lecture, bien que moins marquante que la précédente. Ici, ce n'est pas tant les combats, la conquête de l'empire qui importe, davantage la confiance que ses soldats placent en lui et toute la technologie qui s'y développe pour faire de l'empire un ennemi immortel. Entre ça et les créatures que l'on rencontre, ça m'a donné envie de me jeter sur les romans ! (18/20)
Quelques grammes d'oubli sur la neige creuse plus encore la question de la diversité, notamment de culture mais aussi de religions. J'ai beaucoup aimé le développement et les personnages, mais j'aurais aimé en avoir plus sous la dent au sujet de la magie. Ça reste une très bonne nouvelle ! (17/20)
Quant à la plume de l’auteur, ce n’est pas une découverte puisque j’ai déjà lu pas mal de nouvelles et quelques romans ou novellas. Je savais d’avance que j’allais passer un excellent moment, à la fois divertissant et pertinent, et le style d’écriture y contribue par sa fluidité. C’est toujours agréable de se plonger dans un récit de Lionel Davoust grâce à cela.
Excepté une nouvelle qui m’a moins convaincu, mais peut-être parce que j’étais moins réceptive ce jour-là, ce recueil présente des textes très égaux dans leur contenu et leur morale. Découvrir un même empire attaquer encore et encore ses contrées et peuples voisins dans le but de les annexer, apportant ainsi sa protection et son savoir, c’est quelque chose d’intéressant à lire, d’autant plus quand la diversité des points de vue se heurtent. Des situations très variées, autant que le statut social et le caractère des personnages font de ces nouvelles un renouvellement permanent dans leur réflexion. J’ai beaucoup aimé et j’ai maintenant très envie de revenir en Évanégyre dans un texte plus long !
17/20
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