28 juin 2022

Thomas le Rimeur




Pour s'être risqué au baiser offert, Thomas le fameux Rimeur se retrouva prisonnier de la Reine des Elfes.
Grand vivant s'il en fut, et joyeux compagnon, Thomas vécut près d'elle sept années, dans les voluptueux plaisirs du royaume de Faërie, avant de retourner dans son monde premier, celui du labeur, de la peine, et de la fuite du temps.
Hanté, tourmenté par les souvenirs des splendeurs perdues, il lui fallut, malgré tout, retrouver la femme qu'il aimait, reconstruire sa harpe. Et vivre avec les cadeaux ambigus de la Reine des Elfes, le don de prophétie et la malédiction de la parole vraie.



Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat !

Pourquoi ce livre ? J’avais repéré cette autrice pour un autre roman, paru y’a deux ans il me semble aux mêmes éditions. Finalement, c’est une proche amie et grosse lectrice qui m’a très très bien vendu ce titre, en disant que c’est une perle dans les récits merveilleux. Alors j’ai profité de sa parution au format poche pour rencontrer ce fameux Thomas.

Une chose est sûre, je n’ai pas eu la même rencontre, la même affinité, que mon amie avec ce barde. J’ai éprouvé de la difficulté à m’accrocher à la narration au départ, et le fait qu’il n’y a aucun chapitre permettant de prendre une pause n’a pas facilité la lecture.
J’ai bien aimé Thomas le Rimeur dans l’ensemble, mais il faut reconnaître que le roman est composé de pas mal de longueurs, qui ont entraîné pas mal de décrochage de ma part. Pourtant l’esprit conte merveilleux est clairement perceptible. Le décor médiéval est également là. J’ai d’ailleurs fait le parallèle plus d’une fois avec Lyonesse de Jack Vance, au niveau des personnages, de l’ambiance, de l’écriture.

Le roman se divise en quatre parties, avec quatre narrateurs différents. J’ai ressenti beaucoup d’attachement envers le couple de paysans - même si la partie du point de vue Gavin ne m’a pas particulièrement marquée. De fait, je pense que ce fut une bonne idée de lui donner la parole de l’introduction, d’avoir une approche assez bourrue avant d’entrer dans le vif du sujet. La partie consacrée à la vision de sa femme, Meg, fut intéressante par la chaleur qu’elle dégage, cette émotion maternelle, curieuse mais réservée, protectrice. J’ai adoré Elspeth, qui incarne tout de la femme qui cherche son indépendance, sans toutefois réussir à se dépêtrer du carcan masculin. Malheureusement, c’est sa partie qui m’a le plus ennuyée et j’admets avoir sauté quelques passages, notamment à la cour, par ennui total.
Bien entendu, c’est la partie de Thomas qui est la plus intéressante puisque c’est elle qui porte tout le charme de l’action au pays des elfes. Enfin, je dis action mais celle-ci reste très indiscrète. C’est davantage tout le non-dit du personnage et les réactions des oreilles pointues qui gravitent autour de lui qui font le sel de l’intrigue. Cela dit, avec le recul, je ne saurais dire si j’ai apprécié ou détesté la reine, qui fait plaisir au barde tout en jouant avec lui, ce qui est détestable en somme.

Le travail d’écriture est une grande force autant qu’une possible faiblesse. Par cette voix de barde, on visualise parfaitement les scènes, on se rend compte parfaitement de l’ambiance, en bref on s’immerge parfaitement dans cet univers merveilleux. Seulement, avec ce jeu de langage un peu détourné, à l’effet patiné par le temps, ça amplifie ce sentiment creux de l’ennui à certains moment, avec cette sensation de s’enliser. C’est donc une écriture jolie, qui correspond parfaitement au cadre et à l’intrigue du roman mais qui se veut toutefois à double tranchant.



Je ne suis pas certaine que le conseil de mon amie fut avisé Avec le recul, j’aurais sûrement dû commencer avec une lecture plus rythmée, plus évidente à lire, avant de me lancer dans cette ambiance contemplative. Thomas le Rimeur contient une force, celle du conte merveilleux à l’ambiance magnifiquement retranscrite et authentique, digne des grands classiques du genre. Toutefois le récit souffre de lenteurs et l’ennui s’invite souvent. C’est donc une bonne lecture, même si elle n’est pas évidente à aborder.



14/20




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