Anne Dare a repris le trône de Crothenv mais ses ennemis se pressent autour d'elle : le praifec Hespéro, chef de l'Eglise, est de plus en plus puissant ; le royaume voisin de Hansa n'attend qu'une faille pour déclarer la guerre : Robert, le monstre immortel, attend dans l'ombre ; et surtout, le dernier des Skasloi a été libéré après deux mille ans de sommeil... Anne saura-t-elle une fois de plus affronter sa destinée et sauver les siens ? Elle devra utiliser sans hésiter ses propres pouvoirs si elle veut devenir la plus puissante des reines.
Pourquoi ce livre ? C'est drôle d'avoir reparlé de cette saga avec une amie. Quand on a commencé à se côtoyer elle et moi, j'étais sur une mini panne lecture, coincée dans les cent premières pages du premier tome des Royaumes d'épines et d'os. Et puis c'est passé, je suis rentrée dedans à fond les ballons, ne faisant que lire (on a le souvenir que je lisais assise par terre dans le couloir avant un oral à la fac). Plusieurs années plus tard, on se retrouve pour papoter alors que je viens tout juste de finir le quatrième et dernier opus, et elle se souvenait que je lui avais vanté les mérites de cette tétralogie. Ce fut donc un nouveau une salve de compliments pour ce dernier opus.
J'ai finalement très peu de choses à dire sur La Dernière Reine. Déjà parce que c'est la fin et que je ne veux pas dévoiler tout le processus qui nous mène jusque-là, ensuite parce que ce tome est la parfaite continuité de ce qui précède (sans rire).
La violence est toujours au centre de cette intrigue, avec davantage de batailles encore. Enfin non, on nous laisse présager des combats épiques alors qu'en réalité, c'est la magie qui fait couler le plus de sang. Cela n'a rien d'étonnant puisque ce sont les sedos, les différents trônes de magie, qui forment le nœud du récit. Difficile d'y voir à nouveau une lutte entre religion et tradition, voire cultes païens, c'est relégué au rang des oubliettes pour une cause plus profonde que cela.
La chose qui m'aura le plus marquée dans cette lecture est le degré d'évolution des personnages, qui changent radicalement ou parfois de manière plus trouble, suffisamment nuancée pour qu'on s'interroge sur eux. Anne en est d'ailleurs le parfait exemple : son tempérament de femme autoritaire et un poil égoïste/égocentrique a toujours été mais ces décisions finales mettent à mal la sympathique que j'éprouve pour elle. Difficile de déterminer si son caractère est poussé à ses extrêmes, en mode "c'est le nerf de la guerre" ou si c'est dû au trône (la magie) qui la pousse dans de tels retranchements. Dans tous les cas l'écrivain a réellement travaillé la personnalité de ces personnages jusqu'au bout !
La fin est brutale. Si ça colle parfaitement avec la violence qui remplit précédemment l'intrigue, je m'attendais à une sorte d'épiloguer un peu plus longue qui expliquerait davantage où en sont les divers personnages. Là, on le sait, mais ce n'est que quelques mots pour des personnages que l'on suit depuis plus de deux mille quatre cents pages, ce qui est assez frustrant. Enfin… C'est sûrement que je ne voulais pas les quitter et que je voulais retarder le moment fatidique… Bien la preuve que je me suis attachée à chacun d'eux.
D'ailleurs, ils me resteront longtemps en tête. Ma préférence ira toujours pour Aspar, ce forestier un peu bougon, replié sur lui-même et sur la nature, qui se sera vraiment ouvert au monde grâce à son nouvel entourage. Sa fin est d'ailleurs très nébuleuse, je suis toujours dans l'interrogation sur son statut…
Cazio aura également une petite place dans mes souvenirs, me rappelant un certain Benvenuto, équipé d'un peu plus d'honneur. Il forme une très belle paire avec Austra et ce tome le pousse au-devant de la scène en levant le voile sur ses origines. C'était vraiment intéressant.
Je n'oublie évidemment pas Anne. De toute sa famille, c'était le personnage que je préférais mais avec le recul je me rends compte que ce n'était pas le personnage le plus intéressant à suivre ici, au point où je la relèguerais même au second plan, malgré son rôle important dans le conflit.
Petite pensée pour sire Neil, énormément bousculé dans ces aventures de trônes, et pour Stéphane, celui qui aura probablement le plus changé. Ce dernier était bien moins intéressant à suivre au cours de cette tétralogie, pourtant cette fin l'aura mis en avant d'une façon spectaculaire.
Le style paraît toujours un peu désuet mais je trouve que cela donne du charme à cet univers de fantasy vieux d'au moins vingt ans. Entre les vouvoiements, les dialogues un peu alambiqués, très formels, et le comportement des personnages, on sent qu'on pénètre dans les mœurs d'une autre époque. Certes moins vieux qu'un Jack Vance, je préfère largement lire un Greg Keyes.
C'est un crève-cœur d'avoir refermé le bouquin, disant au revoir aux personnages. Ce ne sera pas un adieu car il est évident que je relirai cette saga. Entre des personnages finement travaillés et une fantasy qui ne cesse de changer de décor, évoquant la politique, la religion, la tradition, la magie, c'est tant d'ingrédients qui m'ont plu et me marqueront dans la durée. Le style n'est pas aisément abordable, oui, mais il fait partie du charme. J'ai adoré et je lirai d'autres sagas de l'auteur (même si elles sont aujourd'hui difficilement trouvables…).
18/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Roi de bruyère
2. Le Prince charnel
3. Le Chevalier de Sang
4. La Dernière Reine
- saga terminée -
1. Le Roi de bruyère
2. Le Prince charnel
3. Le Chevalier de Sang
4. La Dernière Reine
- saga terminée -
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire