Jacob Portman est de retour chez lui, en Floride, là où tout a commencé. Et cette fois, son rêve est devenu réalité : Miss Peregrine et les enfants particuliers sont à ses côtés. Ces derniers découvrent, fascinés, le monde moderne. Afin de faciliter leur intégration, Jacob est chargé de leur donner des cours de normalité. Au programme : plage, baignade, et leçons particulières.. Mais la découverte d’un mystérieux bunker dans la maison de son grand-père va tout changer. Persuadé qu’Abe lui a laissé des indices pour sauver des enfants particuliers isolés, Jacob entraîne ses amis sur les routes. C’est le début d’un jeu de piste dangereux, à travers un long périple dans l’Amérique d’aujourd’hui, territoire étrange, aux espaces parallèles peuplés de créatures d’un autre temps.
Pourquoi ce livre ? Je me suis bien amusée à regarder mes notes et avis sur les précédents tomes. Le premier était seulement passable, un univers accrocheur, quoique glauque, mais finalement trop lisse et peu mouvementé. Puis je me suis rendu compte que pour les volumes suivants, chaque tome me paraît meilleur que le précédent alors que la note ne change pas : 15 pour les trois derniers lus.
Pourquoi La Conférence des oiseaux me semble meilleur que ses prédécesseurs ? Déjà parce que l’intrigue est totalement relancée, ce qui m’a changé de La Carte des jours, un road trip sympathique mais peu original et un peu facile. Or dans ce cinquième opus, l’intrigue suit un chemin tortueux et plutôt nébuleux. On rencontre bon nombre de personnages, notamment des ombrunes, et on en apprend bien plus sur la politique des particuliers en Amérique, de quoi maintenir notre intérêt à flot. Et puis si les enchaînements ne semblent avoir ni queue ni tête au premier abord, on s’aperçoit à la fin que l’auteur avait tout prévu et qu’un fil rouge va réunir tous les éléments.
De plus, le récit suit deux intrigues en parallèle : d’abord, l’évasion des Estres prisonniers qui va conduire au retour probable de Caul, ce chef des Estres néfaste. Progressivement, les enfants vont suivre des pistes et remonter à un personnage que l’on croyait décédé, apportant son lot d’émotions contraire auprès de nos particuliers favoris. Ensuite vint l’intrigue autour de la nouvelle figure particulière : Noor, et son possible lien avec une prophétie à venir. On va alors partir en quête d’indices sur ses origines et pourquoi elle ne semble garder aucune trace de sa tendre enfance. Un jeu de piste exaltant que j’ai adoré suivre, mettant en avant Millard et Horace, des personnages plutôt discrets habituellement (surtout Millard l’invisible, héhé). Les deux intrigues se croisent souvent si bien qu’on est souvent tenu en haleine dans leur progression.
Par contre, et c’est bien là l’un des deux défauts relevés lors de ma lecture, je commence à en avoir marre des twists à la fin de chaque tome de la saga. Il se passe toujours quelque chose d’intense, de grave, dans le dernier chapitre, si bien que ce n’est plus tellement une surprise, on se demande simplement ce qui peut bien, “encore”, nous tomber dessus…
L’autre défaut repose sur la relation intense entre Jacob, le protagoniste majeur, et Noor, la nouvelle particulière. Tout va trop vite. C’est limite si, en deux chapitres, le petit bonhomme n’aurait pas des papillons dans le ventre rien qu’à la regarder, alors qu’ils se connaissent à peine et qu’ils sont au cœur d’une situation critique pour leur survie. Les triangles amoureux avec des relations qui vont trop vite pour être crédibles, ça ne passe pas du tout…
Autrement j’ai adoré retrouver les personnages, même Miss Peregrine avec qui j’ai pourtant du mal - elle est très détachée des enfants sous sa garde, lui donnant un caractère hautain. Enfin cette impression vole carrément en éclats ici alors qu’elle laisse enfin libre cours à ses émotions. Jacob prend également de l’assurance dans cet opus et c’est très plaisant de voir comment il creuse son petit bonhomme de chemin, trouvant un équilibre entre une vie normale et particulière. Emma est toujours agaçante par certains aspects mais je compatis tellement face à la situation peu enviable qu’elle endure que je l’ai finalement prise en sympathie. Et puis Horace, Millard, Olive, Claire, Bronwyn, tant de personnages attachants par leur candeur toute naïve et leur témérité. Les liens qui les unissent sont très forts, ils forment ainsi une très belle famille, pleine d’entrain et de soutien.
Le style d’écriture est toujours aussi plaisant. Même si j’ai eu du mal à rentrer dedans, étant donné l’atmosphère toujours aussi glauque, une fois habituée je n’ai tout simplement plus lâcher le livre. Ca se lit tout seul et je considère que c’est même devenu moins pesant que les premiers volumes sur fond de guerre.
Et comme d’habitude, j’aime beaucoup les vieilles photos insérées dans la narration, qui donnent un cachet supplémentaire et nous permettent de parfaitement visualiser les bizarreries des particuliers et certains décors.
Une fois de plus une bonne lecture. Il m’est difficile d’expliquer ce sentiment d’avoir du mal à me plonger dedans, craignant de ne pas réussir à m’immerger dans cette atmosphère assez lugubre, et finalement prendre le pli en quelques pages pour ne plus lâcher le livre. Si je n’ai pas aimé la nouvelle relation qui se crée ici entre le protagoniste et un nouveau personnage, j’ai adoré retrouver les particuliers et leurs Ombrunes. Ce tome est également l’occasion de relancer l’intrigue, après un quatrième tome un peu plat à ce sujet. Non vraiment, j’ai maintenant hâte de voir comment toute cette histoire va se clôturer avec le sixième et dernier tome.
15/20
Les autres titres de la saga :
Hors série. Contes des particuliers
1. Miss Peregrine et les enfants particuliers
2. Hollow city
3. La Bibliothèque des âmes
4. La Carte des jours
5. La Conférence des oiseaux
6. Les Désolations de l'Arpent du Diable
- saga terminée -
Hors série. Contes des particuliers
1. Miss Peregrine et les enfants particuliers
2. Hollow city
3. La Bibliothèque des âmes
4. La Carte des jours
5. La Conférence des oiseaux
6. Les Désolations de l'Arpent du Diable
- saga terminée -
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