27 août 2020

Le Secret de Ji, tome 3 - L'Ombre des anciens




Cent dix-huit ans avant ce jour, Nol l’étrange visita tous les rois du monde connu. Hommes et femmes, parmi les plus sages, l’accompagnèrent alors pour un voyage mystérieux, commencé sur l’île Ji. Peu en revinrent, et Nol n’était pas du nombre. Les survivants emportèrent leur secret dans la tombe… Depuis cette date, leurs descendants se réunissent régulièrement pour célébrer cet événement fatal. À part eux, plus personne ne s’intéresse à cette histoire… sauf ceux qui ont commandité les assassinats de tous les héritiers des sages. Pour les survivants, un seul espoir : percer à leur tour le secret de Ji…



Pourquoi ce livre ? C’est une saga découverte au collège et elle m’avait laissé un bon souvenir, de sorte que j’ai acheté les intégrales (enfin, mister a offert le deuxième du cycle à notre premier Noël).

Je me rappelle du jour où j’ai dit lire les quatre tomes sur une année à raison d’un tome par trimestre. Comme d’habitude, j’ai pas tenu cette prévision et j’ai très vite déchanté. J’ai lu les deux premiers tomes sur une année… et les deux derniers tomes sur trois jours.

Ce troisième volume, L’Ombre des anciens, fut une très belle découverte. Si les contours de la fin ne se précise pas encore, nous sommes réellement projetés dans les craintes, les peurs viscérales, les maigres espoirs des personnages qui voyagent de contrée en contrée en quête de réponse. Ils ont enfin une quête et un point à joindre pour espérer obtenir ces dernières. Le rythme est effréné, la tension également, d’autant plus quand on connaît le secret que tait Yan, le jeune apprenti mage du groupe.
Je reconnais que le dépassement des obstacles et la résolution des impasses sont trop simplissimes. Je pense que c’est voulu. Sans être totalement jeunesse, ce roman se veut accessible aux plus jeunes et offre une bonne porte d’entrée dans la fantasy. Manque de maturité donc, il n’empêche que l’univers est bien construit et offre beaucoup de diversité, dans les mythes, la politique, les peuples, pour qu’on n’ait pas le sentiment de tourner en rond. Et si l’auteur a su écrire trois cycles de quatre ou cinq tomes dans cet univers, c’est qu’il y a un bon terreau dans son imaginaire !
La fin est excellente car elle donne le sentiment de parvenir au bout du chemin en atteignant un personnage récurrent. Brutale, elle nous laisse en plan sur un simple “bienvenue”, ce qui permet de saliver sur la suite (et j’étais bien contente d’avoir prévu d’enchaîner sur la suite et fin du cycle !).

Les personnages, bien que simples également, sont très attachants pour tous les sentiments qui émanent d’eux. Ils nous paraissent très humains dans leurs craintes et leurs faiblesses, même s’il est vaguement regrettable que chacun présente des facultés bien précises pour parvenir à dépasser chaque péripétie. J’entends par là que le guide Grigan est un excellent guerrier malgré la cinquantaine passée, Corenn est une femme pensante extrêmement diplomate et intelligente, sage, Lana est la craintive qui s’accroche à son Dieu, Rey est le comique mi rusé mi filou, Léti est la pleurnicheuse qui a su évoluer dans le mélange des genres et Yan est l’intrus du groupe des héritiers, qui se creuse une place par des capacités inimaginables et puissantes. Voilà, c’est surfait, mais je les adore pour ce qu’ils sont et ils me manqueront indéniablement une fois le Secret de Ji refermé.

Le style est aussi léger que l’intrigue. Et pourtant, par bien des côtés, la construction des phrases et certains termes employés permettent de ne pas placer cette plume dans un genre trop enfantin qui empêcherait tout plaisir d’apprécier cette lecture. L’auteur réussit donc pour moi le pari d’attirer de jeunes lecteurs comme des lecteurs plus adultes, qu’ils soient novices ou confirmés dans le genre de la fantasy.



Ce tome trois est davantage un tome de transition. Loin d’être perdus, les Héritiers ont enfin un plan et s’y cantonnent jusqu’à la fin du volume. Moins d’action que le volume précédent, mais la tension règne depuis l’entrevue avec Usul. La crainte de perdre des membres et l’envie d’en savoir plus sur les objectifs réels de leur ennemi Saat. C’est léger et entraînant, ça se dévore tout seul et c’est là le plus grand atout de cette saga. Jeunes et moins jeunes, expérimentés et novices, apprécieront cette saga pour ce qu’elle est : une excellente porte d’entrée et un univers confirmé dans la fantasy.



16/20





Les autres titres de la saga :
1. Six héritiers
2. Le Serment orphelin
3. L'Ombre des anciens
4. Le Doyen éternel
- saga terminée -


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