15 août 2020

Roi du matin, reine du jour




Emily Desmond, Jessica Caldwell, Enye MacCall, trois générations de femmes irlandaises, folles pour certains, sorcières pour d'autres. La première fréquente les lutins du bois de Bridestone quand son père, astronome, essaie de communiquer avec des extraterrestres qu'i imagine embarqués sur une comète. La seconde, jeune Dublinoise mythomane, se réfugie dans ses mensonges parce que la vérité est sans doute trop dure à supporter. Quant à Enye MacColl, katana à la main, elle mène un combat secret contre des monstres venus d'on ne sait où.



Pourquoi ce livre ? J’ai croisé sa route lors de mon premier stage à la Librairie Richer en plein centre d’Angers et j’aimais beaucoup le pitch.

Roi du matin, reine du jour est un livre qu’on peut qualifier d’étrange, sans pousser jusqu’à la curiosité. C’est un livre où le merveilleux se mêle très discrètement avec la réalité, de sorte qu’on a du mal à entremêler le réel du fantasque - ou de la folie. C’est également une histoire centrée sur la filiation et la famille. Des portraits de femme qui s’enchaînent et se ressemblent, de façon des plus étonnantes.

La mise en forme du récit est original et m’a plutôt bien plu, je pense que c’est l’atout majeur du livre. On découvre quatre portraits et chacun a sa particularité narrative (narration épistolaire et documentaire, narration normale, narration sans point final, etc). Ce choix nous plonge un peu plus dans l’étrange tout en démarquant chacune des femmes présentées, j’ai trouvé ce choix royal.

Cependant, en dehors de cette originalité (qui a dû être difficile à mettre en oeuvre par l’auteur, je lui tire donc mon chapeau !), l’histoire en tant que telle n’a pas réussi à m’emporter et je me suis même le plus souvent ennuyée. La place de la femme m’a également gênée à plusieurs reprises… bref, ça n’a pas tellement collé avec moi, je n’ai pas ressenti la poésie de la chose, à un point où sitôt refermé, sitôt les détails furent oubliés.

J’ai beaucoup apprécié les portraits d’Emily, à l’origine de tout, et de Jessica, qui pose le point final à cette boucle. Ce sont elles qui expriment le plus de sentiments et m’ont par conséquent touchée. Je repense encore à la partie de Coda, courte mais intense par sa mise en forme.
Comme je le disais, le style évolue en fonction du personnage comme on le retrouve souvent aujourd’hui. Il me semble, pour sa défense, que le récit n’est pas nouveau et je pense que c’est aussi pour ça que le récit manque d’âme.



J’ai été charmée par la mise en forme, c’est indéniable. Brosser le portrait de quatre générations en employant des moyens variés pour dresser les personnages sans être dans l’anachronisme était une excellente idée. Mais j’ai trouvé les trois quarts du livre trop mous et l’ensemble manquait de poésie. Je ressors donc déçue...



07/20





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