28 août 2020

Le Secret de Ji, tome 4 - Le Doyen éternel




Cent dix-huit ans avant ce jour, Nol l’étrange visita tous les rois du monde connu. Hommes et femmes, parmi les plus sages, l’accompagnèrent alors pour un voyage mystérieux, commencé sur l’île Ji. Peu en revinrent, et Nol n’était pas du nombre. Les survivants emportèrent leur secret dans la tombe… Depuis cette date, leurs descendants se réunissent régulièrement pour célébrer cet événement fatal. À part eux, plus personne ne s’intéresse à cette histoire… sauf ceux qui ont commandité les assassinats de tous les héritiers des sages. Pour les survivants, un seul espoir : percer à leur tour le secret de Ji…



Pourquoi ce livre ? Comme annoncé dans la chronique du tome précédent, j’avais prévu de poutrer l’intégrale sur une année seulement, finalement j’aurai lu le premier opus la première année et enchaîné les autres sur la deuxième. C’était une relecture pour une saga découverte au collège qui m’avait laissée un excellent souvenir.

De bout en bout mon ressenti n’a pas évolué ! On découvre, apprend à apprécier, aime jusqu’à faire partie intégrante de cette joyeuse bande que tout oppose et que tout unit. J’ai vraiment adoré voyager au travers de tout cet univers, riche et étendu, à leur côté, avec les attraits et défauts de chacun - en dehors de la colère de Léti dans les deux premiers tomes, qui m’a agacée au plus haut point !

Le Doyen éternel se place sous l’égide des révélations puis de l’action. Après trois tomes où nos valeureux héritiers sont bringuebalés au gré des indices et des potentiels soutiens dans la lignée de Ji, ils entrevoient enfin le bout du tunnel et reviennent sur les pas de leurs ascendants, les tous premiers à être allés sur la fameuse île. Je dois dire que j’ai adoré découvrir tout ce pan du mythe autour de Ji et toute la cosmologie décrite est vraiment très intéressante, le propos tient la route et offre une bonne clé pour ceux en quête du berceau des dieux.
L’action est également au rendez-vous, la fin en regorge énormément et les péripéties et l’alternance des points de vue donne une pleine accélération à l’ensemble. J’aimerais dire que j’ai craint pour la vie de nos personnages, mais ce livre se destine également à jeune public et je me doutais bien de l’issue de certains combats. La tension est néanmoins présente car la prophétie pèse sur les mémoires, mais la difficulté est finalement moindre par rapport à ce que l’on pourrait croire, même si cela ne supprime pas la qualité du scénario.
Petite déception à noter pour la fin, la résolution me semble un poil trop rapide, aisée, et l’ultime paragraphe manque clairement de développement. J’aurais voulu plus, pour dire correctement au revoir à cette première vague d’héritiers, avant d’aborder la suivante comme il se doit.

Yan est le personnage qui a le plus évolué, sûrement parce que c’est lui qui devait creuser sa place. Pourtant il est loin d’être le personnage que j’ai préféré. En effet, si mon cœur se tourne bien plus naturellement vers le caractère des hommes, Yan est le seul qui m’ait laissée indifférente. Bowbaq est charmant par sa sensibilité exemplaire, conduite par une vie rustique mais juste dans des contrées froides et sauvages ; Rey est charmant par sa verve moqueuse, croquante, il sait donner le ton et l’ambiance pour charmer et déstabiliser ses interlocuteurs. Grigan est charmant par sa rudesse, parfois gauche, souvent lourde à porter, et les sentiments qu’il peine à masquer derrière ses traits sérieux.
Les femmes m’ont moins emportée, à commencer par Léti, qui connaît malgré tout une belle évolution entre la pleurnicheuse en mal de savoir et la guerrière fière et indépendante. Lana m’a par moment insupportée mais je l’ai mieux vécu car c’est sa fonction de prêtresse qui l’a façonnée ainsi. Quant à Corenn, elle est tout simplement trop sage, trop raffinée. Je l’ai bien aimée, mais un peu de dérision aurait été un plus.

Le style est excellent. Comme je le disais dans la chronique du volume précédent, elle est suffisamment fluide et légère pour être accessible à un lectorat plus ou moins jeune, en usant d’un vocabulaire et de tournures de phrases qui sied tout autant à un public adulte et mature. C’est la magie des mots et Pierre Grimbert maîtrise parfaitement son sujet.



Ce n’est pas une saga coup de cœur et pourtant la matière est là pour en faire quelque chose de franchement intéressant, un récit marquant dans la durée. Les personnages sont pour la plupart parfait et l’osmose dans le groupe les rend particulièrement attachants. Ce tome-ci se place sous l’égide des révélations puis de l’action, on ne s’ennuie pas une seconde et j’insiste sur le fait que c’est bien plus mouvementé dans ce tome-ci. La résolution est peut-être un poil trop aisée et j’aurais souhaité une fin un peu plus développée… Il est clair tout de fois que j’ai pris plaisir à me replonger dans cette saga, qui offre matière pour une suite aussi savoureuse. Idéal pour commencer dans le genre de la fantasy !



17/20





Les autres titres de la saga :
1. Six héritiers
2. Le Serment orphelin
3. L'Ombre des anciens
4. Le Doyen éternel
- saga terminée -


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire